ZONE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE DE KAESONG

La Zone économique spéciale ou Région industrielle de Kaesong a été inaugurée en 2003 dans le but de développer les technologies nord-coréennes, et de faire rentrer des devises tout en fournissant une main-d’œuvre bon marché pour les entreprises candidates. Les entreprises décidant de s'y installer acceptent un certain transfert de technologie au bénéfice de la Corée du Nord contre des conditions économiques (fiscalité...) avantageuses. Fait rare, la Corée du Nord et la Corée du Sud ont signé des traités en matière comptable et fiscale afin de promouvoir les investissements dans la zone. Comme son nom l’indique, la zone est construite sur le territoire de Kaesong, ville-frontière avec la Corée du Sud : deux zones géographiques (P’anmun-gun et une partie de Kaesong-si) ont été séparées de Kaesong (encore sous administration directe de Pyongyang à l’époque) et fusionnées.

Une phase initiale de tests débute en 2004 avec l’installation de 15 entreprises sud-coréennes, principalement des usines. L'objectif initial était d'atteindre plus de 250 implantations par des entreprises du sud, 100 000 employés en 2007, 700 000 cinq ans après. Sur la base de ces projections, la banque centrale sud-coréenne prévoyait la création de 720 000 emplois et 500 millions de dollars de revenus pour la Corée du Nord en 2012, et près d'1 800 000 000 de dollars complémentaires par le biais de taxes payées par les entreprises installées dans la zone.

En février 2016, seules 124 installations ont été comptabilisées, soit moins de la moitié des prévisions, certainement à cause des sanctions américaines limitant les échanges commerciaux. Encore récemment, la zone a été fortement impactée par les relations entre les deux pays : en 2013, lors de tensions entre Pyongyang et Séoul, l’administration nord-coréenne refuse l’entrée sur le territoire aux employés sud-coréens, et rappelle au même moment 50 000 employés nord-coréens, empêchant toutes opérations. La réouverture n’interviendra qu’en septembre. En 2016, en réponse aux essais de missiles de Pyongyang, la Corée du Sud interrompt totalement les opérations dans la zone ainsi que les livraisons d’eau et d’électricité. Le réchauffement nord-sud de 2018 marquera peut-être la réouverture de la région industrielle. La zone n’est pas ouverte aux touristes, mais le redeviendra peut-être.