PARC DE LA COMBATTANTE

Ce petit parc public arboré (Парк Жена-Борец/Park Žena-Borec) doit son nom à une belle sculpture abstraite rendant hommage aux femmes yougoslaves ayant combattu dans les rangs des partisans durant la Seconde Guerre mondiale : environ 1 700 d’entre elles trouvèrent la mort sur le territoire de l’actuelle Macédoine du Nord. Inaugurée en 1970, cette œuvre en pierre d’environ 2 m de hauteur est celle du grand sculpteur de Prilep Boro Mitrikeski (1927-2018). Mais tous les artistes du pays n’ont pas le même talent. Il ne faut pas aller très loin pour s’en rendre compte. Dans le cadre du projet « Skopje 2014 », le même petit parc s’est vu affublé d’une dizaine de monuments kitsch, médiocres, laids ou prétentieux illustrant des figures du récit national. L’un d’eux cumule tous les défauts. Il s’agit du Monument des héros tombés pour la Macédoine. Cette vaste composition en marbre blanc installée ici en 2012 est formée d’une fontaine ornée d’une statue dorée du personnage de la mythologie grecque Prométhée, d’un tholos surmonté d’une statue dorée de l’allégorie romaine de la victoire et d’un portique soutenant un quadrige qui n’est pas sans rappeler celui de la porte de Brandebourg. Le tout s’accompagne de l’inscription pseudolatine « Immortale, libertas, justicia » (en vrai latin, cela donne « Immortalitas, libertas, iustitia »). C’est l’un des monuments les plus moqués par les Skopiotes. C’est aussi l’un des symboles des gabegies du Premier ministre Nikola Gruevski (2006-2016), aujourd’hui recherché par la justice.