MONASTÈRE DE L'OSOGOVO

Niché dans une forêt luxuriante, à 850 m d’altitude, ce monastère orthodoxe (Осоговски Манастир/Osogovski Manastir) est l’un des plus beaux du pays. Si son catholicon (église principale) date du XIX^e siècle, le complexe lui-même fut fondé au XII^e siècle en l’honneur de saint Joachim de l’Osogovo, un ermite réputé pour ses miracles qui a vécu dans la région au XI^e siècle. L’ensemble fut remodelé par le roi serbe Stefan Dečanski dans les années 1320 et devint un grand centre de diffusion littéraire. La plupart des bâtiments furent détruits lors d’un tremblement de terre en 1585, reconstruits avec l’aide de la Russie, puis de nouveau endommagés au XVIII^e siècle. Abandonné pendant près d’un siècle, le monastère renaît à partir de 1847 sous l’impulsion d’un mécène musulman de Kriva Palanka qui fait d’abord ériger une éphémère mosquée, puis reconstruire le catholicon en 1851. La conception de celui-ci est confiée à Andreja Damjanov, à qui l’on doit notamment l’église-cathédrale de Veles. Ici, l’architecte a vu grand et s’est inspiré du style serbo-byzantin pour bâtir une structure à trois nefs surmontée de sept coupoles.

Un vrai petit hôtel. Dédiée à saint Joachim de l’Osogovo, l’église fut placée sous la protection du sultan Abdülhamid II, qui séjourna au monastère lors d’une campagne militaire en 1884. En atteste la colonnette soutenue par des étais et ornée d’une sculpture en forme de turban placée près du porche de l’église. Celle-ci abrite une petite partie des reliques du saint ermite (à droite, en entrant), une grande iconostase et de vastes fresques hautes en couleur réalisées par le peintre de Veles Dimitar Papradiški entre 1884 et 1932. Mais c’est davantage le monastère dans son ensemble qui vaut la visite avec ses bâtiments, chapelles, escaliers, jardins, fontaines et terrasses offrant de magnifiques vues sur le mont Ruen, au sud-est, le sommet du massif de l’Osogovo, à 2 251 m d’altitude. Autre intérêt : les moines proposent ici un vrai petit hôtel dans un superbe ancien dortoir avec restaurant et six chambres simples mais confortables (Wifi, chauffage et salle de bains privative). Certes, le restaurant ferme à 19h et il faut réserver pour y déjeuner, y dîner et y petit-déjeuner, mais peu de monastères des Balkans proposent un tel confort. L’endroit est idéal pour explorer les sentiers de randonnée des alentours. Toutefois, pour être au calme, mieux vaut éviter de séjourner ici au mois d’août : les visiteurs sont alors très nombreux, en particulier autour du 29 août, le jour de la fête de saint Joachim de l’Osogovo.