MONASTÈRE DE LESNOVO

Ce monastère orthodoxe (Лесновски Манастир/Lesnovski Manastir) forme un très bel ensemble autour d’une église serbo-byzantine du XIV^e siècle. Profitant d’un superbe environnement, sur le versant sud-ouest du mont Osogovo et au centre d’un ancien cratère de volcan, il est situé dans le hameau de Lesnovo. Celui-ci ne compte qu’une vingtaine d’habitants, tous macédoniens, mais on y trouve un petit musée et plusieurs restaurants. Le monastère est dédié à l’archange Michel et au saint ermite Gabriel de Lesnovo. C’est à ce dernier qu’on attribue la fondation du complexe au XI^e siècle. La région était alors isolée et peuplée d’ermites, parmi lesquels Jean de Rila, Prohor de la Pčinja et Joachim d’Osogovo qui partirent fonder différents monastères et jouèrent un rôle important dans l’histoire religieuse des Balkans. Par exemple, Jean de Rila est considéré comme le saint protecteur de la Bulgarie. Parmi ce groupe des « quatre frères » de l’Osogovo, Gabriel de Lesnovo resta sur place et forma ici probablement une petite communauté. Mais c’est seulement en 1330 que le monastère est mentionné pour la première fois. Onze ans plus tard, en 1341, il est entièrement restauré par le puissant seigneur serbe Jovan Oliver Grčinić (v. 1310-1356), influent membre de la cour de l'empereur Stefan Dušan.

Fresques et chapelles rupestres. Plusieurs fois remanié, le complexe fut longtemps réputé pour son scriptorium, un atelier de copistes qui diffusa des textes jusqu’au milieu du XIX^e siècle à travers les Balkans. Aujourd’hui composé de bâtiments de différentes périodes, dont une chapelle érigée en 2016, le monastère conserve surtout son catholicon, ravissante église principale construite entre 1341 et 1349. Celle-ci abrite une partie des fresques originales, parmi lesquelles figure toute une série de portraits : Jovan Oliver Grčinić et son épouse Marija, l’archange Michel sur un cheval, les saints ermites Gabriel de Lesnovo, Prohor de la Pčinja et Joachim d’Osogovo et, en majesté, dominant même le Christ, l’empereur Dušan et sa femme Helena de Bulgarie. D’autres scènes apparaissent comme la dormition de la Mère de Dieu, la guérison du paralytique, l’archange Michel sauvant Thessalonique des Sarrasins au X^e siècle et même une scène de kolo, la danse en cercle typique des Slaves des Balkans. Par ailleurs, le long de la route menant au hameau, environ 1 km au sud, sont encore visibles trois grottes utilisées par des ermites au XIV^e siècle et transformées en chapelles rupestres. Sur place, un panneau explicatif en anglais en signale l’accès.