Deuxième ville du Liban dont l'agglomération dépasse les 850 000 habitants, Tripoli, surnommée la « ville qui embaume », offre un double visage : le traditionnel et le moderne. Naturellement, la vieille ville autour du château des Croisés est le symbole du tissu urbain traditionnel : une foule bigarrée s'empressant dans les ruelles sombres et étroites ; des souks où flotte une odeur d'épices et de viande fraîche ; des artisans travaillant le bois et martelant le cuivre comme le faisaient leurs ancêtres mamelouks ; des enfants courant dans les rues ; des hommes assis, le long du port, jouant aux cartes pendant des heures. A l'opposé, Tripoli affiche sa modernité avec ses longues avenues, son stade à l'entrée de la ville, ses supermarchés, ses franchises internationales d'habillement et ses immeubles modernes alignés le long des grandes artères. La ville de Tripoli a été la première au Liban à poser des parcmètres le long des trottoirs. Une petite révolution dans le pays.On peut suivre l'histoire de Tripoli depuis le IXe siècle av. J.-C. C'était à l'origine un comptoir phénicien. « En Phénicie, il y a une cité importante appelée Tripolis, au nom approprié, car elle a en elle trois cités » : Al-Mina et deux grands quartiers, al-Kobbé et Abou Samra, qui sont séparés par le fleuve Abou Ali. La première mention de la ville se trouve en effet dans les textes de Diodore de Sicile (Ier siècle av. J.-C.). D'après ses écrits, une confédération – réunissant des représentants de Tyr, Sidon et Aradus (Syrie) – décida de s'établir au IVe siècle av. J.-C., à l'emplacement du port actuel (El Mina) afin de développer ses activités commerciales respectives (d'où le nom de Tripoli « ville triple »). Il ne reste pratiquement plus aucun vestige de cette époque, excepté quelques colonnes éparpillées çà et là.Après les Phéniciens viennent les Grecs, les Romains et les Byzantins. Tripoli est durablement une importante place navale et commerciale.Détruite au VIe siècle par un tremblement de terre, Tripoli est rapidement reconstruite, mais doit faire face au déferlement des troupes arabes de Muawiya (635). Malgré l'ardeur combattante de ses habitants, la ville tombera et souffrira de la famine.Plus tard, au XIe siècle, Trâblous (appellation arabe de Tripoli) s'épanouira sous le règne des émirs chiites Bannou Ammar. Centre intellectuel, elle s'enorgueillira d'une école réputée possédant une bibliothèque de cent mille manuscrits. C'est alors qu'est entreprise la première croisade conduite par Raymond de Saint-Gilles, dans le but de fonder un royaume latin à Jérusalem. Pour conquérir la ville, les Francs construisent le château de Saint-Gilles sur le mont Pèlerin, colline dominant la cité. Après un siège long de dix ans et de lourdes destructions, les croisés occupent Tripoli, de 1109 à 1289. En développant l'artisanat local, le comté de Tripoli, l'un des quatre Etats latins de Terre sainte, redynamise la ville. Verreries et soieries, tissages de poils de chameau, sont ainsi exportés vers les marchés occidentaux. Des écoles de médecine et de philosophie, devenues célèbres, sont créées par les nestoriens et les jacobites.Pourtant, en 1289, l'arrivée des mamelouks sonne le glas de la présence franque. Avec à leur tête le sultan Qalaoun, ces anciens esclaves, devenus gouverneurs d'Egypte, entreprennent d'agrandir leur territoire en envahissant la Syrie.Parvenus à Tripoli, ils écrasent les croisés et s'emparent de la cité. La ville portuaire d'El Mina est aussitôt mise à sac afin d'éviter toute incursion ennemie par la mer, et les mamelouks décident de faire reconstruire la cité jusqu'au pied du château des Croisés.Un troisième quartier, appelé « Qoubbé », voit également le jour sur la rive droite du fleuve Kadisha, devenu ici l'Abou Ali. Pour prévenir une nouvelle offensive des croisés, de nombreux ouvrages fortifiés sont érigés sur la côte, tandis que Tripoli, reprenant son essor, entre dans une fabuleuse période de prospérité. Gestionnaires et organisateurs de talent, les mamelouks favorisent le développement de la foi sunnite et dotent la ville de merveilleux bâtiments. « Tripoli est une grande ville grouillante de monde. Ses mosquées, madrassas, hospices, khans et ses splendides hammams, rendent cette ville attrayante et magnifique. » Ces propos d'Abou al-Abbas al-Qalqachandi, historien mamelouk du XIVe siècle, attestent de l'émerveillement suscité par la cité, à cette époque.Plus tard, la conquête ottomane ne diminuera pas la vitalité de Tripoli qui deviendra l'un des principaux ports de Syrie, une des « échelles du Levant ». De nos jours, Tripoli, chef-lieu du mohafazat du Liban Nord, demeure, grâce à son commerce, un pôle économique essentiel pour le pays.La guerre libanaise n'a pourtant pas épargné la ville et les bombardements effectués par l'armée syrienne, en décembre 1983, pour en chasser les Palestiniens, ont malheureusement endommagé une partie des quartiers populaires.

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Photos et images de TRIPOLI

Pâtisserie Hallab Philippe GUERSAN - Author's Image
La vieille ville de Tripoli Philippe GUERSAN - Author's Image
Souk el-Haraj Philippe GUERSAN - Author's Image
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