COUVENT DE SAINT-ANTOINE DE KOZHAYA
Cet ermitage semble avoir été occupé depuis le Moyen Age. Partiellement aménagé dans les grottes, le couvent de Saint-Antoine de Kozhaya (qui signifie « trésor de la vie » en syriaque) est l’un des plus importants monastères de la vallée. Le couvent continue d’être un lieu de pèlerinage fréquenté. L’entrée – de style typiquement arabe – faite d’une alternance de pierres ocre et beige s’ouvre sur une grande cour surplombant la vallée. Adossée à la paroi rocheuse, une petite église, surmontée de trois clochers, est harmonieusement intégrée à la grotte, à partir de laquelle elle fut construite.
Au XVIe siècle, le couvent fut le siège de la première imprimerie du monde islamo-arabe (en caractères syriaques). Le tout premier ouvrage imprimé (entre le XVIe et le XVIIe siècle), était le Livre des Psaumes de David. Cette entreprise concernait uniquement les écrits religieux et dans une langue que seuls les prêtres savaient lire. Dans l’Empire islamo-arabe, l’imprimerie était interdite et c’est ainsi que le Coran ne fut imprimé que deux cents ans plus tard. On ne trouve plus trace de l’imprimerie d’origine, qui datait de 1595. Celle qu’abrite aujourd’hui le couvent n’a que cent ou deux cents ans environ.
Derrière l’imprimerie, un musée – qui lui est en partie consacrée – présente une collection de manuscrits, d’objets et de vêtements sacerdotaux ainsi que la crosse incrustée de diamants, offerte au couvent par Louis IX, et quelques outils agricoles anciens.
A gauche de l’entrée de la grotte s’ouvre une immense caverne dite « la grotte aux fous ». On y voit encore les chaînes avec lesquelles on attachait les « fous » ou les « possédés » en attente d’une guérison miraculeuse. En effet, saint Antoine passait pour avoir le pouvoir de rendre la raison à ceux qui l’avaient perdue. Les malades étaient enchaînés à l’autel, au fond de la grotte, tandis qu’un moine leur envoyait une savate à la tête, en criant « Satan, retire-toi ».
Cependant, le couvent était un important centre de pèlerinage. Les gens y venaient de partout et certains y passaient la nuit en priant saint Antoine de leur donner des enfants. Ce saint étant craint de tous et même de la soldatesque turque, les moines du couvent en profitaient et promettaient mille déboires aux soldats ottomans, s’ils se conduisaient mal dans la région. On raconte que, attirée par le rayonnement du lieu, la célèbre lady Stanhope voulut un jour visiter le couvent, ce qui était strictement interdit aux femmes… et aux animaux. Nullement découragée, lady Stanhope fit intervenir le pacha de Tripoli que les moines craignaient. Elle fit organiser un grand dîner dans le couvent et invita tous les cheikhs de la région. Mais pensant bien que les moines ne reculeraient devant aucune vengeance, elle fit couvrir le postérieur de toutes ses mules de peur que les religieux n’enfoncent des poivrons brûlants dans l’anus des pauvres bêtes !
A partir du couvent (qui est toujours habité par une poignée de moines), on peut soit regagner le fond de la vallée de la Kadisha et reprendre la route qui mène à Kousba, soit rejoindre la route de Tripoli en remontant vers Ehden. Le couvent possède un foyer où il est possible de séjourner pour 60 dollars la nuit (chambre double avec salle de bains).
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