CITÉ SOGDIENNE DE PENJIKENT
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Depuis plus de mille ans, l’une des plus grandes et riches cités sogdiennes dormait sous les collines limoneuses des rives du Zéravshan. Sa découverte, en 1932, fut due à la curiosité d’un berger du village de Khaïrabad, à plus de 60 km du site de Penjikent. En fouillant dans les ruines du « kala-i-moug », le vieux château d’Abargar qui surplombait sa maison, le berger Djour Ali espérait sans doute trouver quelques pièces d’or, mais le sort lui attribua un panier tressé et une feuille de soie dont les insolites inscriptions laissèrent perplexe le maître d’école. Cette trouvaille occupa des dizaines de linguistes, historiens et archéologues pendant plusieurs décennies : c’était le premier texte en sogdien découvert sur le territoire de la Sogdiane.
Soixante-treize documents furent retrouvés et datés du début du VIIIe siècle. Certains d’entre eux étaient des contrats commerciaux, d’autres des papiers administratifs qui racontaient l’histoire de Divachtich, le dernier roi sogdien de Penjikent qui dirigea la rébellion contre les Arabes. Divachtich et ses sujets fuirent les envahisseurs arabes et se réfugièrent dans la forteresse d’Abargar. Mais le roi fut finalement capturé et décapité, et sa tête fut envoyée au calife.
L’étude des archives de Divachtich orienta les recherches archéologiques vers le haut Zéravshan et la région de Penjikent. Les fouilles, commencées réellement après la Seconde Guerre mondiale, permirent de découvrir ce que certains appellent la « Pompéi d’Asie centrale ». Bien qu’en ruine, la cité était enfouie sous une épaisse couche de terre et aucune construction parasite n’était venue en détruire l’harmonie antique. Une mine d’or pour les archéologues soviétiques qui y découvrirent de nombreuses fresques illustrant l’univers sogdien.
Le site. Un plan à l’entrée du site permet de comprendre l’organisation caractéristique des villes sogdiennes, comprenant quatre zones bien distinctes : la citadelle ou résidence du roi, le shakhristan ou cité intérieure fortifiée, le rabat ou quartier extérieur et populaire, et la nécropole située à l’écart de la ville. Les monticules poussiéreux que l’on peut aujourd’hui observer ne deviendront éloquents que si vous êtes accompagné d’un bon guide.
Toutes les fresques ont été retirées et sont maintenant exposées à Tachkent ou au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. On peut toutefois voir une fresque authentique et plusieurs reproductions dans les musées de Penjikent.
Un petit musée situé à l’entrée du site montre des reproductions des fresques et quelques objets trouvés lors des fouilles. On notera que les fresques retrouvées sont presque toujours détruites au niveau du visage, les conquérants musulmans s’étant acharnés sur toute représentation humaine qu’ils considéraient comme sacrilège. Les rares visages que l’on peut encore distinguer ont des traits étonnamment asiatiques. Les premières écoles de peinture auraient été créées dans la région vers le milieu du Ve siècle par des maîtres venus de Chine…
Histoire. Florissante dès le Ve siècle, la cité comptait environ 4 000 habitants à la veille de sa destruction par les Arabes au début du VIIIe. Penjikent était située sur une des routes commerçantes reliant les régions montagneuses du haut Zéravshan et Afrosiab (Samarkand), la capitale de la Sogdiane. Les riches marchands sogdiens qui y résidaient ou y avaient établi des comptoirs étaient l’un des chaînons du commerce entre la Chine et l’Occident. De multiples influences culturelles et religieuses enrichissaient cette société raffinée que l’on découvre dans les fresques qui ornent les temples et les maisons. Les somptueuses habitations des marchands avaient deux ou parfois trois niveaux communiquant par un large escalier en colimaçon, et possédaient un aïvan orné de piliers de bois sculpté et une salle de réception décorée de fresques.
Chaque famille possédait un temple familial dans la nécropole : une construction carrée de deux mètres sur 2 m ouverte sur les côtés.
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