DHAR AL HAJJAR

Dhar Al Hajjar, le palais du Rocher, le monument le plus célèbre du Yémen, se trouve à 15 km au nord de Sanaa. Il fut construit vers 1930 sur commande de l’imam Yéhia qui en fit l’une de ses résidences d’été. L’imam était très jaloux et dès que l’un de ses servants dépassait l’âge de 15 ans, il était aussitôt renvoyé. Le palais, haut de cinq étages, se dresse au sommet d’un roc qui surplombe le fond du ouadi. L’intérieur rénové (tous les murs sont chaulés) comprend des chambres et des mafraj de toutes grandeurs, des passages secrets, des niches de garde, un grenier permettant une autonomie de trois mois, un puits profond de 130 m…

On y trouve des doubles qamareyas et des vitraux dont les couleurs s’opposent deux à deux, reflétant ainsi une troisième couleur sur les murs blancs de chaque pièce. Les terrasses offrent une vue magnifique sur les vergers et le qat du ouadi. Le puits qui se trouve dans le palais alimente un petit bassin avec une fontaine, face au grand mafraj qui est séparé du bâtiment principal. Cette conception d’un salon distinct de la maison a été introduite par les Ottomans au XIXe siècle.

A côté du palais se trouve une petite boutique de bijoux en argent et d’objets traditionnels. Non loin de la mosquée se trouve toujours un hammam en parfait état de fonctionnement. Le village du ouadi est charmant, ombragé d’arbres centenaires. Le sentier qui traverse le hameau mène à un point de vue intéressant sur l’arrière du palais. Une promenade d’une demi-heure conduit au village d’Al Gabel qui présente une très belle architecture sanaani. On y remarque une étonnante nobla ronde, coiffée d’un mafraj carré. On jouit d’un splendide panorama depuis la falaise qui domine tout le ouadi. Le vendredi matin, cette falaise est le lieu où les Yéménites de Sanaa fêtent les mariages : précédés d’un groupe de doshan, hérauts battant tambours, le marié et ses invités masculins s’y rendent en cortège pour danser la bara et faire pétarader kalachnikovs et revolvers.