ANCIEN BARRAGE

Il servait à calmer la violence des flots durant les saisons de pluie, et l’eau ainsi contenue pouvait irriguer les oasis du nord et du sud, sur une surface de près de 10 000 hectares, au moyen de répartiteurs, de déversoirs et de petites digues. On ne connaît pas la datation exacte de la construction du barrage, mais des systèmes de captation et de dérivation de l’eau en aval montrent que, dès le IIe millénaire avant notre ère, la population sud-arabe se préoccupa des techniques d’hydrologie. Les môles sud et nord et leurs écluse et déversoirs montrent au visiteur la perfection atteinte par les Sud-Arabes dans l’art de capturer les eaux. Le travail d’entretien du barrage demandait une nombreuse main-d’œuvre pour enlever les sédiments déposés au fond du bassin ou pour effectuer des travaux sur l’édifice lui-même. C’est en 542 que fut effectuée la dernière réparation du barrage, sur les ordres du roi éthiopien Abraha, puis ce fut la rupture définitive, peut-être sous l’effet de crues catastrophiques, ou encore d’un séisme, ou plus simplement en raison du manque de main-d’œuvre.

Le nouveau barrage, à 2 km de l’ancien, a été achevé en 1986. Son financement fut assuré par le cheikh Zayed bin sultan d’Abu Dhabi, dont les ancêtres vivaient près de Marib. L’ouvrage irrigue les champs et les cultures d’agrumes autour de Marib, ce qui a pour effet de sédentariser la population. Long de 760 m et haut de 40 m, il peut contenir, les bonnes années, 400 millions de m3 d’eau. Un monument commémoratif, à droite de l’ouvrage, raconte son histoire en sabéen et en arabe, sous les visages gravés du président Ali Abdallah Saleh et du cheikh Zayed bin Sultan. Siroua, première capitale du royaume de Saba, ne peut être actuellement visitée pour des raisons de sécurité.