VAT SISAKHET
Ce vat est un paradoxe historique, car il est à la fois le plus ancien et le plus récent temple de Vientiane. En effet, il fut construit quelques années seulement avant l’arrivée des Siamois dans la ville, au début du XIXe siècle, mais demeure le plus ancien monastère car il est le seul à n'avoir jamais été détruit par les envahisseurs. Le Vat Sisakhet fut fondé le jeudi 4 mars 1819 par Chao Anou, dernier roi de Vientiane connu sous le nom d’Anouvong.
Au moment de sa fondation, il portait un nom d’origine palie – Vat Sattasahatsa Vihararama – qui signifie le « monastère des cent mille félicités ». Il aurait été rebaptisé Vat Sisakhet par les premiers Laotiens qui regagnèrent Vientiane après leur déportation massive sur la rive droite du Mékong et qui découvrirent cette grande statue de Bouddha avec sa grosse tête (sisa en pali) et la flamme qui la surmonte (ketu).
À gauche, avant l’entrée du cloître, se trouve l’ancienne bibliothèque du temple. La grande armoire contenait auparavant de nombreux manuscrits. La toiture de l’édifice (sur quatre niveaux) est d’inspiration birmane.
À l’origine, le sim (ou sanctuaire central) et le cloître contenaient plus de neuf mille statues de Bouddha évoquant le miracle de Sravasti. Lors de l’invasion siamoise, la plupart de ces richesses furent pillées et dispersées et, si les soldats ne brûlèrent pas le monastère, c’est, paraît-il, parce qu’il ressemblait aux édifices de la nouvelle capitale siamoise.
Aujourd’hui, plus de 2 000 petites statues de Bouddha sont disposées dans des petites niches creusées dans le mur d’enceinte du vat. Dans la cour vous remarquerez un abri clos par des barreaux de métal, où sont entassées des statues de Bouddha très abîmées, souvent décapitées : elles devaient être fondues pour fabriquer des armes durant le conflit lao-siamois de 1828.
À l’intérieur du sim, on retrouve de minuscules cryptes dédiées à Bouddha. Son plafond à caissons en bois est des plus étranges et s’il vous rappelle votre visite à Versailles, ce n’est pas un hasard. À l’époque de Louis XIV, le Siam disposait d’une importante délégation en France, et l’architecture française des XVIe et XVIIe siècles a eu une influence certaine. On remarquera les pendentifs en fleurs de lotus et la statue en pierre du Bouddha, située sur l’autel, datant du XIIIe siècle. Derrière le sim, est entreposé un long naga en bois qui sert uniquement à verser de l’eau lustrale (arroser les bouddhas) sur les statues de Bouddha pendant la fête le nouvel an lao, ou Pi May lao. Ce vat mérite incontestablement une visite approfondie.
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Avis des membres sur VAT SISAKHET
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