MUSÉE NATIONAL (NATIONAL MUSEUM)
Le musée national de Yangon a quitté ses locaux du centre-ville en 1996, pour venir s’installer dans le quartier des affaires et des ambassades, dans un bâtiment d’allure soviétique. Le musée semble avoir la bougeotte. Créé en 1952, il s’installa dans le quartier de la pagode Shwedagon, d’où il déménagea en 1970 et s’installa définitivement à Pansodan. Le voilà à présent un peu excentré, certes, mais dans un immeuble vaste et aéré (quand la climatisation se décide à fonctionner correctement !).
L’ensemble des collections est désormais présenté sur cinq étages, mais les salles sont d’un intérêt inégal.
La première salle, au rez-de-chaussée, consacrée aux manuscrits et écritures saintes couvrant des parabaiks d’époque, ne présente qu’un intérêt mineur, à moins que vous ne soyez un fan invétéré d’épigraphie.
La salle suivante, en revanche, mérite le déplacement. Elle est réservée au trône dit « du Lion », qui a merveilleusement traversé les ans grâce à un concours de circonstances favorables. Ce trône a en effet vu du pays. Enlevé du palais de Mandalay par les Britanniques, il fit un séjour de plusieurs décennies au musée de Calcutta, avant d’être rétrocédé à la Birmanie, au lendemain de l’indépendance. Il fut ainsi préservé, tandis que les huit autres trônes restés dans le palais de Mandalay devaient disparaître sous les bombardements des Alliés, pendant la Seconde Guerre mondiale.
A l’avant du trône, sculpté sur toute sa hauteur (8 m), on reconnaît Lawkanatha, le musicien aux dons tout à fait particuliers : selon la légende, il réussit par son chant et sa danse à pacifier des bêtes féroces en plein combat. Tout autour de la salle, on peut voir des maquettes d’autres trônes.
A l’étage supérieur, la première salle rappelle les grandes dates de l’histoire birmane, dont les débuts se perdent dans la nuit des temps. On y verra principalement des objets mis au jour au cours des fouilles effectuées sur les sites pyu de Halin, Sri Ksetra et Beikthano (près de Prome), dont des urnes funéraires provenant des vestiges de Beikthano, des bijoux ainsi que des objets témoignant des premiers temps du bouddhisme en terre birmane. Des scènes majeures de la vie de Bouddha sont sculptées sur de vastes plaques de pierre ou d’argile, à côté de belles statuettes de Bouddha en bronze, provenant de Sri Ksetra. Si vous prévoyez d’aller découvrir les ruines pyu, vestiges d’une civilisation disparue, cette salle en constitue une excellente introduction.
La seconde salle illustre les différentes périodes de l’histoire à travers le développement des arts au cours des dynasties successives. De l’époque glorieuse de Bagan (entre le IXe et le XIIIe siècles), on pourra voir de nombreuses sculptures provenant des plus belles pagodes de la plaine, des bouddhas en bronze et diverses reproductions des événements de sa vie. Des bas-reliefs finement sculptés et des stucs témoignent également du talent des artistes de l’époque. Sont réunis ici également maints objets de la vie quotidienne : pipes en argile, boîtes à thé ou à bétel, bronzes, sculptures en bois, datant des XVe et XVIe siècles. Tous reflètent partiellement le style artistique de la dynastie Konbaung.
La salle suivante expose des pièces véritablement somptueuses, en usage sous cette même dynastie, au sein de la cour royale en particulier. Ici, pas un objet de la vie courante qui ne soit un chef-d’œuvre d’orfèvrerie. La moindre boîte à bétel est merveilleusement sculptée et magnifiquement sertie de pierres précieuses.
La salle suivante est consacrée au palais de Mandalay et à ses habitants. On y verra des costumes datant de la grande époque de la cour de Mandalay et le mobilier en bois de santal provenant du palais. Maquettes et photographies restituent les grandeurs de la cour royale de l’époque.
Le deuxième étage est dédié à la musique traditionnelle et à l’artisanat birman, en deux salles très pittoresques. La première comprend, en effet, une étonnante collection d’instruments de musique, des plus sophistiqués aux plus rudimentaires : tambourins, xylophones, harpe montée sur un dos de crocodile, gongs, tambours et cymbales. Au cours de votre voyage, seuls les Pwe vous offriront l’occasion d’assister à des spectacles accompagnés de ces instruments typiques aux sons parfois surprenants. Une collection de marionnettes permet d’identifier les principaux protagonistes intervenant dans une représentation classique.
La deuxième de ces salles présente des articles artisanaux, en un vaste panorama de tous les objets du quotidien birman. Parmi les très belles pièces exposées, la plupart ont aujourd’hui encore une réelle utilité dans la vie courante, et n’ont que très peu évolué. Il en est ainsi des très belles laques (boîtes à offrandes des moines et garde-manger) ainsi que des métiers à tisser traditionnels, fort semblables à ceux que vous pourrez observer à Amarapura en flânant dans les ruelles, guidés par le bruit de la navette volante.
L’étage supérieur (ornements birmans et galerie d’art) ne présente pas un intérêt majeur. En revanche, il faut monter au dernier étage, où sont exposés les costumes traditionnels de toutes les minorités locales. Bien que reléguées au fin fond du musée, les ethnies, représentées par des mannequins, semblent bel et bien vivantes dans leurs costumes colorés. Un intéressant panorama de la mosaïque des peuples de l’Union du Myanmar.
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Avis des membres sur MUSÉE NATIONAL (NATIONAL MUSEUM)
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