CEMENTERIO DE LOS ILUSTRES

Inauguré le 26 août 1849 avec ses 35 hectares, c'est l'un des plus grands cimetières du pays où reposent les membres de familles fortunées, des personnalités politiques et militaires, des écrivains, d'anciens présidents, mais aussi des citoyens ordinaires.

Les visites nocturnes (et diurnes) dans le cimetière des Illustres sont nées de l'initiative du chef de la division du tourisme de la police, Vladimir Cáceres. Ce « nécrotourisme » a ainsi permis au Salvador de devenir un précurseur en Amérique centrale. Déclaré zone protégée depuis 2009, le cimetière des Illustres possède un patrimoine religieux et un héritage socioculturel préservé et valorisé plus que jamais. C'est ce potentiel touristique que le Guatemala a également décidé d'exploiter depuis 2013.

Durant un parcours de deux à trois heures, le visiteur va découvrir dans le noir et à la lueur de lampes torches des sculptures en marbre blanc réalisées pour certaines d'entre elles à Gênes (Italie) mais aussi des bustes d'anges, de vierges et de séraphins richement décorés. Les mausolées de style Art nouveau datant de la fin du XIX^e siècle et du début XX^e sont nombreux dans le cimetière.

Les dépouilles de figures politiques emblématiques ainsi que d'importants écrivains salvadoriens comme Arturo Ambrogi et le poète Alberto Masferrer reposent ici.

La tombe du général Francisco Morazán, père de l'indépendance en Amérique centrale et membre célèbre de l'Union centraméricaine du XIX^e siècle, fusillé le 15 septembre 1842 à San José, au Costa Rica, est la toute première tombe qui ait été construite dans le cimetière.

On verra aussi la tombe militaire du capitaine général Gerardo Barrios, président du Salvador, et celle de son épouse, Adelaida Guzmán de Barrios.

La Novia, la plus belle sculpture du cimetière, faite en marbre blanc, représente en taille réelle Lidia Cristales. La jeune femme est morte des suites d'une hémorragie. Alors qu'elle était enceinte, elle avait décidé de faire trois heures de route dans des conditions très difficiles, se retrouvant loin de la capitale et donc de l'hôpital ; elle ne put être sauvée par son mari médecin. Après la mort de sa femme, celui-ci décida de devenir gynécologue-obstétricien pour aider les femmes salvadoriennes à accoucher dans de bonnes conditions. En mémoire de son épouse, César Emilio López commanda, à partir d'une photo de sa défunte épouse, un buste d'ange à un sculpteur génois. Ébloui par la beauté de la statue, il décida de réaliser un mausolée d'amour avec une réplique à l'identique de la défunte. Un jeu de lumières particulier s'opère en fin de journée sur cette sculpture qu'on recommande de voir.

On admirera aussi les fresques mayas d'une tombe, l'avion du pilote italien Enrico Massi, pionnier de l'aviation au Salvador, décédé en 1923, ou encore la sculpture de la « moto », sur laquelle est mort son propriétaire J. Francisco Sandoval en 1948, qui font partie des mausolées les plus originaux.