Symbole de la fierté et de l'unité nationale polonaise, la colline du Wawel et son ensemble architectonique dominant la Vistule sont le cœur historique et culturel de Cracovie et a fortiori de la Pologne. Au milieu des touristes, vous verrez quantité de classes venues de toute la Pologne renouer avec leur héritage. Avec son sanctuaire chrétien et son château, Wawel symbolise depuis le XIe siècle l'union du pouvoir religieux et du pouvoir séculaire, concentrée autour du bâtiment de la cathédrale à la fois lieu de couronnement et sépulture des rois polonais et aujourd'hui aussi le site du panthéon des hommes illustres polonais. Les derniers installés sur place, Lech Kaczińsky et son épouse, ont provoqué une grande polémique.
L'ensemble compte deux entrées, de chaque côté du Planty (logique, vu que le Planty suit la trace des anciennes murailles). La première, en face de la rue Kanonicza, est la plus authentique. Elle vous fait monter une courte série de marches, longeant le mur d'enceinte sur lequel sont commémorés les principaux contributeurs de la rénovation au XXe siècle, vous fait passer devant le guichet secondaire des lieux pour vous faire entrer par la porte de la cathédrale. La seconde, en face de la rue Grodzka, est plus longue mais moins fréquentée et vous permet de profiter d'une superbe vue sur la Vistule.
Conseils pratiques avant de commencer la visite : le site est divisé en de nombreuses expositions, chacune avec leur billet d'entrée (la cathédrale possède une billetterie distincte). On vous conseille d'aller au plus simple et de tout prendre sur Internet : pas besoin de queue au guichet pour apprendre que les stocks de la journée sont écoulés. Le site n'étant pas toujours accessible, nous vous conseillons de vous diriger de préférence vers la billetterie principale qui est à l'intérieur de l'enceinte, le flux est plus rapide et vous aurez bien plus d'informations. Nous vous conseillons aussi de faire les intérieurs du château en visite guidée. Attention à ne pas vous présenter trop tard (après-midi notamment) sous peine de devoir faire demi-tour assez rapidement.
Esplanade du Wawel. Au centre, vous pouvez voir les fondations des églises Saint-Michel et Saint-Georges datant du XIVe siècle, qui ont été détruites par les Autrichiens pour y ériger un arsenal. Si vous faites face au château, vous verrez sur votre droite l'entrée de la billetterie principale et à sa droite une petite terrasse de café avec vue sur la ville. À votre gauche se trouve la cathédrale, qui fait face à sa billetterie et aux appartements ecclésiastiques. Derrière vous, les bâtiments des casernes autrichiennes encore debout, qui contiennent entre autres un café.
Wawel perdu (Wawel Zaginiony). Avant de vous précipiter dans les appartements royaux, nous vous conseillons fortement de faire cette petite exposition à la muséographie moderne qui se trouve dans les cuisines du château, en sous-sol. Elle retrace l'histoire mouvementée du site et surtout les efforts gigantesques entrepris par les Polonais pour se réapproprier leur héritage et le restaurer. Le tout est agrémenté d'images et de vidéos d'archives, de maquettes et de représentations sur ordinateur qui illustrent les parties du bâtiment aujourd'hui disparues. Comprendre ce que représente le Wawel pour les Polonais permet d'encore mieux en apprécier la visite.
Château royal (Zamek królewski). L'édifice principal du domaine possède une cour intérieure Renaissance absolument splendide. Ses trois galeries superposées à colonnes et arcades lui confèrent l'aspect de palais de contes de fées. Le bâtiment actuel date du XVIe siècle, commissionné par Sigismond I le Vieux aux architectes italiens Francesco Florentino et Bartolomeo Berecci. Le château marque le coup d'envoi de la Renaissance en Pologne et a symbolisé l'autorité royale pendant six siècles, avant qu'il ne brûle et que la Cour ne se déplace à Varsovie en 1596. Pillé une première fois en 1655 par les Suédois, puis de façon successive par les Russes et les Prussiens, il était déjà dans un mauvais état lorsqu'il passe entre les mains des Autrichiens en 1796. Après l'insurrection des Cracoviens, le château est militarisé par les Habsbourg au XIXe siècle qui le transformèrent en caserne et détruisirent plusieurs bâtiments du complexe. Les Polonais d'Autriche obtiennent le droit de le racheter et de le rénover en levant une large souscription nationale en 1905, mais les travaux de restauration ne démarrent réellement qu'en 1918 à l'indépendance du pays. En 1939, Hans Frank, le sanguinaire gouverneur nazi de Cracovie, en fait sa résidence.
Les appartements royaux (Prywatne Apartamenty Królewskie) comprennent des pièces de toutes les époques, destinées aux leaders du pays. Plusieurs pièces ont gardé leur architecture et leurs plafonds Renaissance, tandis que d'autres au sol de marbre copient Versailles. Les appartements reconstituent aussi la suite présidentielle, occupée pour la dernière fois en 1938. Le point fort de la visite est la collection de tapisseries des Flandres datant du XVIe siècle qui ornent les murs des appartements du roi Sigismond le Vieux et les appartements d'État au 2e étage. Provenant de l'atelier du bruxellois Michiel van Coxcie, elles ont été évacuées au Canada et ne revinrent en Pologne qu'en 1962.
Les appartements d'État (Komnaty Królewskie). Ses salles en enfilade sont le miroir moins vivant et plus solennel des appartements royaux. On y trouve des styles luxueux de toutes les époques, dans d'anciennes salles d'apparat et de réunion qui ont hébergé ici les ambassadeurs étrangers, là les bals et mariages, et plusieurs salles du trône. La salle la plus surprenante est la salle Poselska qui compte sur son plafond trente têtes sculptées qui vous observent. La salle la plus impressionnante et symbolique est la salle Senatorska des sénateurs où se trouve exposée dans toute sa splendeur Szczerbiec, l'épée des rois de Pologne.
L'exposition d'art oriental (Sztuka wschodu) montre les trophées ramenés de la légendaire bataille de Vienne (1683) par Jean III Sobieski. Les bannières et les tentes turques du XVIIe siècle étaient des œuvres d'art impressionnantes, marquant le pouvoir et la puissance des Ottomans face à leurs ennemis. Les tentes, d'une richesse exceptionnelle, pouvaient valoir plusieurs années de rente de petits royaumes. Après cette victoire et la parade des plus belles pièces ottomanes, l'aristocratie polonaise adopta la mode « sarmate » orientalisante, dans les vêtements, les objets ou le mobilier. Si vous manquez de temps, passez votre chemin : des pièces mieux conservées et présentées se trouvent au musée Czartoryski.
Les joyaux de la couronne et l'armurerie. L'armurerie possède de superbes pièces qui sont cependant interchangeables avec celles du Musée national ou du musée Czartoryski. Elle n'est aussi pas très ludique et on s'émerveille devant l'artisanat des armes et l'exotisme des armures de hussards sans savoir ce qu'elles représentent. Les joyaux de la couronne subissent un sort similaire. Uniques et avec une forte valeur symbolique, ils justifient plus une visite mais, rebelote, sans avoir fait ses recherches on aura du mal à comprendre l'émotion des Polonais qui nous entourent.
La Tour Sandomierska (Baszta Sandomierska). Cette tour d'artillerie fut construite autour de 1460, pendant le règne de Casimir IV Jagellon afin de renforcer les défenses du château. En temps de paix, elle était utilisée comme prison. De son sommet, s'ouvre un beau panorama sur la ville.
La Grotte du dragon (Smołka Jama). La légende veut que le dragon de Cracovie ait habité ici. On y accède depuis le sommet de la citadelle par une petite tour adossée au mur d'enceinte, un escalier de 135 marches conduit aux entrailles de la colline avant de vous faire ressortir 70 mètres plus loin sur les quais de la Vistule. Les plus petits qui seront fascinés par le dragon de bronze cracheur de feu (toutes les 5 minutes) installé à la sortie (pas besoin de payer un passage par la grotte pour le voir), érigé en 1972 par le sculpteur Bronisław Chromy. On vous conseille de terminer la visite de la colline du Wawel par la Grotte du Dragon qui vous conduira directement sur les bords de la Vistule.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Avis des membres sur CHÂTEAU ROYAL DE WAWEL
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
Les polonais ne parlent pas français font peur d'effort pour vous comprendre en anglais ( sur ce site en particulier)
Attention au café sur la place du château vous arnaque sans vergogne en pensant que vous ne savez pas compter....dommage ils rigolent trop fièrement à vos dépends pour que ça passe inaperçu