ÉGLISE DE KISH

Cette église est probablement la plus ancienne de tout le Caucase. La légende (ou l’histoire ?) raconte qu’elle aurait été fondée au I^er siècle par un disciple du Christ, saint Elisée, qui aurait fui Rome à la suite des persécutions contre les chrétiens. L’église a été construite sur les fondations d’un ancien temple païen, actif à l’époque depuis plus de quatre siècles. Son architecture est typique des églises de l’ancien empire d’Albanie, mais l’église de Kish présente cependant quelques spécificités, dont un mini-transept supplémentaire et un autel inséré dans une estrade semi-elliptique. Des fouilles effectuées à l’occasion de la restauration de l’église ont permis de constater que le bâtiment initial était de forme rectangulaire et que sa structure actuelle incluant l’autel datait du IV^e ou du V^e siècle. Le clocher serait encore postérieur.

Dans la cour de l’église se trouvent les maquettes des autres églises de l’empire d’Albanie, dont Kish est l’une des rares survivantes. Sur les murs intérieurs de l’église, des panneaux en anglais retracent l’histoire de la restauration, effectuée récemment grâce à des fonds nationaux et internationaux. Dans la cour, une crypte recouverte d’une verrière permet d’apercevoir les ossements d’un couple du Moyen Age. Les fondations du temple païen sont également visibles devant la porte de l’église.

A l’intérieur, les catacombes se présentent sous la forme d’un puits où, entre le II^e et le XII^e siècle, on inhumait les corps selon des rites funéraires à la croisée du christianisme et du paganisme.

Au fond de l’église, les visiteurs viennent faire glisser des pièces de monnaie le long d’un mur noirci en faisant un vœu : si la pièce tient au mur (lequel est apparemment aimanté en certains points), le souhait sera réalisé.

A côté, une tombe datant de l’âge du bronze présente une tête de chèvre : symbole du soleil, la chèvre était vénérée dans les rites païens.

Le christianisme tel qu’il était pratiqué dans la région de Kish était fortement teinté de pratiques animistes, comme on peut le constater dans cette église. L’arrivée des Arabes et de l’islam a entraîné l’imposition de fortes taxes sur les chrétiens du pays, le résultat a été un abandon relativement rapide de la religion catholique. L’église, bien qu’elle soit aujourd’hui transformée en musée, reste néanmoins un lieu de pèlerinage pour les Azéris qui restent attachés à la spiritualité de l’endroit, quelle que soit la confession qu’il représente.