MUSÉE EN PLEIN AIR DE GOBUSTAN
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Le site se trouve dans une étonnante montagne, surgie au milieu d’un désert plat. Au loin, une élévation décapitée, genre Alice Rocks, abritait des tribus de pêcheurs et de chasseurs du temps de l’âge de pierre. Le climat tropical, alimenté par la Caspienne qui venait lécher le pied de la montagne, facilitait la vie de ces tribus anciennes. Mais, il y a 8 000 ans environ, un tremblement de terre a provoqué la chute du sommet de la montagne, obligeant les populations locales à migrer vers le site de Gobustan. Ce dernier, peuplé jusqu’à l’âge du bronze, a conservé de nombreuses peintures et gravures rupestres, qui retracent la vie quotidienne et les rites religieux de ses habitants aux différentes époques.
A l’entrée de la première grotte, on peut voir un buffle gravé dans la roche. En raison de changements climatiques, les buffles ont disparu de la région de Gobustan depuis environ 4 000 ans. Symbole de prospérité, cet animal est souvent représenté sur les peintures et gravures rupestres. Juste au-dessus du buffle se trouve un petit renne datant de l’âge du bronze et qui symbolise la beauté.
En haut à gauche de l’entrée de la grotte, des danseurs de l’âge de pierre effectuent les mouvements de la danse de la fertilité. En bas, un chaman est représenté en position de méditation, entouré de chasseurs et de rennes. Sur le côté, des chasseurs avec arcs et flèches, le tout datant de l’âge de pierre. Un zigzag tracé sur la tête de l’un des chasseurs indique la pluie.
Au-dessus du chasseur, on peut voir un bateau avec 23 traits figurant autant de rameurs. Cette gravure a permis à certains historiens d’attribuer aux habitants de Gobustan l’invention des premiers bateaux.
A l’intérieur de cette première grotte, les représentations féminines sont extrêmement stylisées, avec cependant une accentuation de la poitrine et des hanches, symboles de la maternité. Le dos d’un buffle se superpose aux hanches d’une femme, illustrant la liaison symbolique entre la fertilité et l’animal totem des populations locales.
La grotte de la Mère se trouve un peu plus loin dans la montagne. Ici, les gravures s’étirent sur neuf niveaux, illustrant la longévité des implantations humaines du site. Cet ensemble entièrement gravé a été mis au jour par un tremblement de terre qui a permis de dégager les rochers qui en obstruaient l’entrée. Les strates intérieures ont été révélées par les excavations de chercheurs. Des troupeaux de buffles ornent le sommet de la paroi, alors qu’un peu plus bas est représenté un homme avec un cheval (les chevaux ont été domestiqués 2 000 ans av. J.-C.). La ligne rouge juste en dessous de ce groupe de gravures provient des cendres d’un foyer très ancien, dans lesquels on a identifié des bois tropicaux, alors abondants dans la région.
A la sortie de la grotte, une falaise naturelle s’avance au-dessus du vide. Les trous creusés dans la pierre servaient à récupérer le sang des animaux offerts en sacrifice. D’autres trous, plus grands, étaient destinés à récolter l’eau de pluie ou bien étaient utilisés pour cuisiner. La grande pierre horizontale percée d’un trou semblable au chas d’une aiguille est superstitieusement dédiée aux jeunes femmes : celles dont le mariage est malheureux n’ont qu’à passer trois fois dans le trou pour que leurs souhaits soient exaucés.
La grotte des Buffles est ornée de la représentation d’un buffle en train de pousser des rochers, ce qui entraîne le naufrage d’un bateau. Le buffle était bien considéré comme un dieu, ayant droit de vie et de mort sur les humains. A sa gauche, deux femmes sont en train de danser : ce sont les seules représentations de femmes avec des bras.
La grotte des Chasseurs s’ouvre sur l’image de deux vaches domestiques, avec une corde autour du cou. Des chevaux, des danseurs et des champs de bataille y sont également représentés. L’entrée est ornée d’un filet gravé dans la roche et figurant l’arme qui permettait aux hommes de capturer les animaux. On peut supposer que la capture n’était pas assurée, et c’est justement à cela que servaient ces images à caractère magique : en représentant une chasse heureuse, les habitants de Gobustan entendaient favoriser la réalisation de leur vœu.
Le site compte vingt et une grottes au total, mais seules celles que nous citons sont visitées lors des circuits touristiques, la plupart étant reliées entre elles par des tunnels et labyrinthes souterrains. Vous pourrez en visiter plus en faisant une demande spécifique auprès de votre guide ou d’une agence de voyage locale. Le paysage que l’on peut admirer depuis l’entrée des grottes est très photogénique, avec ses rocailles colorées semblant appartenir au désert.
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Avis des membres sur MUSÉE EN PLEIN AIR DE GOBUSTAN
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