Guide de voyage Maradi

L’installation des premières chefferies de la région de Maradi joua un rôle de protection des habitants face à l’insécurité d’alors aux confins du Sahara, il en est de même des chefferies de Kantché, Korgom et Tessaoua. L’ancêtre du gouverneur du village de Maradou, envoyé par le royaume de Katsina, aurait pris le titre de Maradi. Une tradition locale parle d’une déesse occulte, la reine Maradi, protectrice de la région, d’où la devise : « Maradi protecteur des hommes, quiconque le désire, s’il reste chez Maradi, il nous protège ». Au début du XIXe siècle, cette région haoussa connut de grands bouleversements qui sont à l’origine de la société actuelle. Des pasteurs nomades peuls sont venus s’intégrer pacifiquement aux agriculteurs haoussa, et d’autres dont des lettrés musulmans provenant du Mali s’étaient intégrés aux cités haoussa. C’est ainsi que les princes du Gobir choisirent Ousman Dan Fodio comme précepteur. Les pratiques de la cour étaient non conformes à l’islam qu’enseignait Dan Fodio, ce dernier les aurait contestées et se serait vu contraint de quitter les princes. A l’aide d’autres Peuls ralliant ses idées, les habitants sollicitèrent l’aide de leur chef réfugié à Zinder. Aidées des troupes de Kano, celles de Zinder chassèrent les Peuls de Dan Fodio de la région de Maradi. Ousman Dan Fodio s’empara de Birni N’Konni qu’il brûla à l’issu d’une terrible bataille. La reconquête haoussa permit l’établissement d’une nouvelle capitale à Tibiri, à 12 km de Maradi, attirant les sujets des anciens Etats haoussa. La ville de Maradi, forte de 500 000 habitants aujourd’hui, est bâtie en bordure d’un oued : le Goulbi N’Maradi, aux rives fertiles, qui n’a d’écoulement que de juin à octobre. Son lit majeur peut être inondé sur une largeur de 2 à 5 km. Il est le déversoir du lac de Madarounfa à 25 km au sud et vient du Nigeria pour y retourner après une boucle de 150 km au Niger. De Maradi à Zinder, le sud est une succession de vastes plateaux à 350 m d’altitude au sol sablonneux avec effleurements de latérite où l’on cultive le mil, tandis que le nord est fait de dunes où poussent de riches pâturages.