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Le septième art suisse se développe d’abord dans la partie francophone du pays, la Romandie : première projection à Genève, création de studios de production et surtout naissance de plusieurs talents genevois comme Michel Simon, Michel Soutter, Claude Goretta et Alain Tanner. Ce dernier met véritablement en lumière son pays avec des œuvres comme La Salamandre (1971) ou Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 (1976). Le célèbre Jean-Luc Godard fait aussi ses premiers pas à Genève avec son court-métrage Une femme coquette (1955). La ville romande accueille également de nombreux festivals cinématographiques comme le Black Movie ou le Everybody’s Perfect. Elle vit également au travers de plusieurs tournages internationaux et a accueilli sur ses terres des réalisateurs du monde entier comme Sean Penn (avec The Last Face, 2016), Krzysztof Kieślowski (avec Trois couleurs : Rouge, 1994) ou encore Nicole Garcia (avec L’Adversaire, 2002).

La place Neuve que l_on aperçoit dans le film de Jean-Luc Godard A Bout De Souffle © Almazoff - Shutterstock.com.jpg

Les débuts

La première projection suisse se déroule à l’Exposition nationale de Genève, en 1896, sous l’initiative d’Auguste et Louis Lumière. Les premières salles de cinéma en Suisse suivent au début du XXe siècle. Du muet jusqu’aux années 1920, les productions suisses sont rares et le pays sert plus de décor aux réalisateurs d’autres pays, pour ses vues montagneuses et ses lacs. Les années 1920 amènent la création de studios dans plusieurs villes de Suisse romande, dont Genève. C’est aussi la période des débuts de l’acteur Michel Simon. Michel Simon naît en 1895 à Genève. Très tôt, il part pour Paris, mais il est vite rappelé en Suisse au moment de la Première Guerre mondiale. Lors d’une permission, il tombe sous le charme de la performance du comédien Georges Pitoëff dans la pièce Hedda Gabler d’Henrik Ibsen. Il rejoint sa troupe, qui s’établit en 1922 à Paris. Là, il commence une brillante carrière d’acteur. Mais c’est le cinéma qui l’a surtout rendu célèbre auprès du public, et notamment ses rôles dans La Chienne (1931) et Boudu sauvé des eaux (1932), Drôle de drame (1937) ou encore dans Le Vieil Homme et l’enfant de Claude Berri (1966). Le passage au cinéma sonore très onéreux donne un coup d'arrêt au cinéma romand, le rendant presque inexistant durant toutes les années 1930. Début des années 1950, Alain Tanner (né à Genève en 1929) fonde avec le célèbre réalisateur suisse Claude Goretta le ciné-club universitaire de Genève. Tanner et Goretta partent ensuite suivre leurs études cinématographiques à Londres, au British Film Institute. En 1957, les deux réalisateurs tournent leur premier film, Nice Time (Piccadilly la nuit). La décennie suivante, Tanner fonde l’Association suisse des réalisateurs et élabore plusieurs courts-métrages.

La Nouvelle Vague

Dés les années 1960 et ce jusqu’aux années 1980, la Suisse romande se calque sur le mouvement de la Nouvelle Vague (genre qui s’oppose au cinéma traditionnel, en se dirigeant vers un cinéma plus proche du réel, dans l’esthétique autant que dans la mise en scène) en opposition à la Suisse allemande produisant plus de documentaires. Le pionnier de ce mouvement, Jean-Luc Godard, passe par Genève pour les besoins de son film Le Petit Soldat (1960, même année que le mythique À bout de souffle). L’œuvre passe par de célèbres endroits genevois comme les boulevards Helvétique et Jaques-Dalcroze, la place de Neuve ou encore la promenade Saint-Antoine. Le réalisateur franco-suisse était déjà passé par la ville en 1955, lors du tournage de son court-métrage Une femme coquette (où l’on peut apercevoir entre autres le pont de la Machine). Les années 1960 marquent également le retour d’Alain Tanner et Claude Goretta à Genève. Les deux réalisateurs sont engagés par la Télévision suisse romande (TSR), tout comme Michel Soutter. Né à Genève en 1932, Soutter réalise sa première œuvre en 1966, La Lune avec les dents. Suivent Les Arpenteurs (1971), L’Escapade (1972), puis Repérages (1977). Notons que Michel Soutter est aussi l’initiateur du Groupe 5, une structure composée de cinéastes suisses s’appuyant sur le pré-achat par la Télévision suisse d’un film de format cinéma. Ce procédé a non seulement l’avantage de lui permettre de réunir les fonds nécessaires à la réalisation de ses projets, mais aussi celui de favoriser la diffusion du cinéma suisse. Alain Tanner, quant à lui, gagne en renommée avec des œuvres comme La Salamandre (1971) et Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 (1976), immergeant tous deux le spectateur dans les combats de prolétaires en proie aux désillusions inspirées par la société capitaliste. En 1981, son œuvre Les Années lumière reçoit le grand prix spécial du jury au festival de Cannes.

De nos jours

Au début des années 2000, on remarque trois grands genres dans le cinéma suisse : le film d’art et d’essai, le film grand public et le documentaire. Dans cette dernière catégorie, on note un très beau long-métrage tourné en Suisse romande : Exit, le droit de mourir de Fernand Melgar. Ce documentaire réalisé en 2005 suit l’association Exit qui, depuis 1982, pratique l’assistance au suicide en Suisse. L’œuvre remporte le prix du meilleur documentaire au festival du Cinéma suisse et est saluée par les critiques européennes. En 2008, Melgar réalise un autre documentaire à succès, La Forteresse, qui remporte le Léopard d’or au festival de Locarno. Côté fiction, on remarque la réalisatrice genevoise Léa Fazer et ses œuvres Bienvenue chez les Suisses (2004, tourné en partie dans sa ville natale), Notre univers impitoyable (2008, avec Alice Taglioni, Jocelyn Quivrin et Thierry Lermitte), Ensemble, c’est trop (2010), Cookie (2013) et Maestro (2014, avec Pio Marmaï et Michael Lonsdale). Plus récemment, Frazer réalise les téléfilms Mystère place Vendôme (2017) et Mystère à la Sorbonne (2008) pour France 2. Côté événements, les cinémas Grütli de Genève encadrent de nombreux festivals comme le festival du Film et Forum sur les droits humains (FIFDH), Black Movie (festival international de films indépendants dédié au cinéma d'auteur) ou encore le Everybody’s Perfect (festival récompensant les œuvres LGBTQI+). En 2020, le réalisateur Virgil Vernier filme une nuit arrosée de la jeunesse dorée genevoise dans Sapphire Crystal.

À l’international

On remarque plusieurs œuvres internationales passées par la Suisse romande et plus particulièrement par Genève. Dans les plus connues, citons tout d’abord L’Insoutenable Légèreté de l’être (1988) de Philip Kaufman (avec les très bons Daniel Day-Lewis et Juliette Binoche) et Rouge du réalisateur polonais Krzysztof Kieślowski. Ce troisième volet de la série de longs-métrages Trois couleurs (les deux premiers étant Bleu et Blanc), avec Irène Jacob et Jean-Louis Trintignant, s’offre trois nominations dans les festivals les plus prestigieux du monde (Golden Globes, Oscars et festival de Cannes). Le début des années 2000 amène sur les terres genevoises les tournages de L’Adversaire (2002, Nicole Garcia), Après vous (2003, de Pierre Salvadori avec Daniel Auteuil) et Commis d’office (2009, Hannelore Cayre). Plus récemment on remarque Belle du Seigneur (2011, Glenio Bondir), Commis d’office (2012, troisième film où André Dussolier et Catherine Frot reprennent le rôle de Tommy et Tuppence Beresford) et enfin The Last Face (2016) de Sean Penn. L’œuvre finit son tournage à Genève et passe ainsi par le palais Wilson, siège du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

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