HIGH ALTITUDE RESEARCH STATIONS - JUNGFRAUJOCH
Le site de Jungfraujoch est accessible toute l'année par les chemins de fer Jungfrau. Itinéraires possibles : Interlaken Est – Lauterbrunnen – Kleine Scheidegg – Jungfraujoch/Interlaken Est – Grindelwald – Kleine Scheidegg – Jungfraujoch. Le spectaculaire Jungfraujoch – observatoire du Sphinx – se situe entre les deux sommets Jungfrau et Mönch, à une altitude de 3 466 m dans les Alpes bernoises, à la frontière entre les cantons de Berne et du Valais, non loin du glacier d'Aletsch. Il est accessible par les chemins de fer de la Jungfrau à partir du col ferroviaire de Kleine Scheidegg, avec un trajet en partie souterrain qui vaut à lui seul le détour, qui passe notamment à travers la roche de l'Eiger et du Mönch, pour une arrivée à la gare ferroviaire située à 3 454 m d'altitude, soit la plus haute d'Europe !
Implanter dans un site aussi incroyable une telle infrastructure a été rendu possible par la construction de cette ligne de train. Les prémices d'un tel projet datent de l'inauguration du Mont Washington (New Hampshire, USA) en 1869, premier chemin de fer à crémaillère dans le monde, avant même celui du Mont Rigi en Suisse, datant de 1871, premier chemin de fer à crémaillère en Europe. L'une des principales contraintes rencontrées pour sa construction n'est pas d'ordre technique, mais physiologique : à cette époque, on se demande en effet comment va réagir le corps humain dans le cas d'une montée aussi rapide à une telle altitude ? C'est finalement en 1893 qu'Adolf Guyer-Zeller, industriel et passionné de chemin de fer de l'Oberland zurichois, impose son projet : il conseille de ne pas commencer la ligne ferroviaire depuis la vallée près de Lauterbrunnen, mais à partir de la gare au sommet de la voie ferrée Wengernalp, à Kleine Scheidegg. Ce projet est ambitieux, traversant des massifs montagneux exceptionnels, avec quatre stations créées le long du trajet. Adolf Guyer impose également que la motrice du train fonctionne à l'énergie électrique, une technologie encore balbutiante à l'époque. Le feu vert final est donné lorsque des tests physiologiques rassurants sont réalisés au cours de diverses expéditions faites depuis Zermatt, avec des voyageurs cobayes installés dans des chaises à porteurs sur des mules, puis montés rapidement jusqu'en haute altitude (!). La construction commence en 1896 et se déroule par étapes successives. Plusieurs drames viennent retarder l'avancement des travaux, dont la mort soudaine d'Adolf Guyer-Zeller, seulement six mois après l'ouverture du premier tronçon, et l'explosion accidentelle de 30 tonnes de dynamite en 1908 ! La ligne ferroviaire est finalement achevée en 1912, avec près de 10 ans de retard. Aujourd'hui modernisée, cette rame permet aux voyageurs de monter rapidement et en toute sécurité jusqu'à l’observatoire. Ouvrir ce lieu incroyable à des scientifiques du monde entier est une prouesse dans les années 1930 où les pays se refermaient sur eux-mêmes. Ce site chargé d'histoire est constitué de plusieurs bâtiments. La station de recherche de haute altitude d'abord, inaugurée en 1931, où les scientifiques travaillent sur de vastes recherches dans des domaines aussi divers que la physiologie, la météorologie, la glaciologie, les radiations, l'astronomie, etc. L'observatoire Sphinx pour sa part, emblème du site, date de 1937 ; sa coupole astronomique de 1950. La station de recherche comprend cinq laboratoires, un pavillon pour la recherche sur les rayons cosmiques (un domaine particulièrement favorable en haute altitude), un atelier mécanique, une bibliothèque, une cuisine, un salon, dix chambres à coucher, deux salles de bains et le logement des gardiens. L'observatoire Sphinx comprend deux grands laboratoires, une station d'observation météorologique, un atelier, deux terrasses pour les expériences scientifiques, une coupole astronomique et météorologique. La coupole astronomique n'est plus utilisée pour la recherche sur l'astronomie mais elle est encore équipée d'un télescope de 76 cm de diamètre. De nombreuses avancées scientifiques sont issues de la station, comme la mesure du rayonnement cosmique. C'est aussi à plus de 3 400 m d'altitude que Marcel Migeotte (Belge) est parvenu à déterminer le spectre solaire avec précision. Actuellement la station de météorologie consacre toutes ses missions sur l'environnement et le climat et sur les analyses de la composition de l'air. Les valeurs du centre de recherche se perpétuent grâce au travail en commun des équipes internationales. À 3 470 m au-dessus du niveau de la mer, il faut s'habituer à travailler en haute altitude. Les chercheurs restent plusieurs semaines en moyenne et il s'agit de faire équipe sur une plateforme au confort simple et en toute promiscuité. Tout est plus difficile, comme chauffer l'eau car, à cette altitude, l’eau bout à 86 degrés, et non pas à 100 ! La Jungfraujoch se mérite et s'adopte et ce n'est pas donné à tout le monde.
Hélas, ces zones scientifiques ne sont pas accessibles au public... Mais le site est tellement spectaculaire, et la vue sur les massifs montagneux tellement splendide (à faire impérativement par beau temps), qu'il serait malheureux de ne pas vivre une telle expérience. D'autant que d'autres surprises attendent le visiteur sur place, Palais de glace, cinéma panoramique surprenant, balades vers les glaciers, etc.
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Avis des membres sur HIGH ALTITUDE RESEARCH STATIONS - JUNGFRAUJOCH
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