CITADELLE
Citadelle chargée d'histoire, construite en 1516, pour découvrir le palais du dey ainsi que sa mosquée ornée de sérigraphie arabe.
Bâtie en 1516 par Baba Aroudj, corsaire turc, autoproclamé roi d'El Djazaïr suite à la libération d'Alger de l'emprise espagnole, la Citadelle (Casbah en arabe) s'étend sur pas moins de 9 000 m2 sur l'emplacement du palais du prince berbère Bologhine Ibn Ziri, fondateur d'El Djazaïr Beni Mezghana.
La construction de cette forteresse, située à 118 m au-dessus de la mer et destinée dans un premier temps à abriter une garnison de janissaires, ne s'achèvera qu'en 1591. Ce n'est qu'en 1818 qu'elle devient le siège de la Régence. Ali Khodja, avant-dernier dey d'Alger, menacé par les janissaires (soldats de la milice du sultan ottoman), quitte la Djenina, qui était jusqu'alors le siège du gouvernement et de l'administration, pour se réfugier dans la Haute Casbah. La Citadelle devient ainsi le palais du dey, dont le dey Hussein parachèvera les installations.
À la prise d'Alger, le palais est réquisitionné par le maréchal de Bourmont qui en fait sa résidence, puis revient à Clauzel, général en chef des troupes de l'Algérie et à d'autres généraux. La caserne d'Orléans est édifiée en 1926 et le musée militaire colonial Franchet-d'Esperey est installé dans le palais du dey en 1930 à l'occasion du centenaire de la présence française.
Les occupations et aménagements successifs ont malheureusement fortement endommagé les lieux, en cours de rénovation depuis des années.
Le boulevard Mohamed Taleb, percé par les Français sur l'emplacement des jardins de la Citadelle, a notamment scindé le site.
À droite du boulevard Mohamed Taleb (dans le sens de la descente), vous apercevrez la poudrière, Dar El Baroud, les anciennes écuries, le palais des beys. Autour de ces bâtiments et de la cour, des remparts servaient d'abri à cinq batteries qui pointaient leurs canons vers le port, la côte et l'arrière-pays.
À gauche, vous remarquerez la mosquée des Janissaires et, derrière, la mosquée du dey, flanquées de leur minaret octogonal orné de bandeaux de faïence. Le palais du dey s'articule autour d'un patio et se constituait des salles du Trésor, du hammam, des appartements des femmes et ceux du dey et du Diwan (salle du conseil) où aurait eu lieu le fameux « coup d'éventail » le 30 avril 1827. Cette offense faite à l'encontre du consul de France Deval par le dey Hussein, irrité par une dette de la France envers la Régence, aurait été le prétexte à la prise d'Alger par les Français.
Presque tous les carreaux de faïence ont été arrachés par les occupants successifs – militaires puis squatteurs après l'Indépendance – et seuls quelques lambeaux colorés et des embrasures de portes en marbre sculpté laissent deviner une ancienne splendeur.
« Quelques minutes de marche ascendante vous amènent devant la Casbah, vaste et somptueux palais qu'habitait le dey, converti maintenant en forteresse, contenant une bonne garnison, la poudrière et de beaux jardins au milieu desquels se trouve le télégraphe (disparu, ndlr). Les vastes appartements de ce palais méritent d'être visités tant par leur construction curieuse que par les souvenirs historiques qui s'y rattachent. Mais n'y cherchez rien qui rappelle le luxe et l'élégance des palais de l'Orient, tout a disparu ; cette architecture même, si légère autrefois, a dû céder la place à des constructions massives. On trouve encore dans les appartements et dans les vastes cours de cet édifice des restes de ce style mauresque si plein de poésie, mais tellement mutilés que cela fait peine à voir. Les galeries et les salles du rez-de-chaussée servent de réfectoires ; l'odeur du tabac a remplacé celle des parfums de La Mecque. La belle mosquée du palais, avec ses élégantes colonnes, ses mosaïques et son dôme, sert de dortoirs aux artilleurs. Le harem, cette voluptueuse habitation des femmes, sert d'atelier aux tailleurs et aux cordonniers. Le magasin à poudre de la Casbah, lorsque nous avons visité cette forteresse en 1845, contenait 6 482 coups pour bouches à feu, 3 000 000 de cartouches et un grand nombre d'autres projectiles. »
Cette description de la Citadelle a été trouvée dans un guide touristique daté de 1848, à consulter sur le site gallica.bnf.fr qui met en ligne beaucoup d'autres guides anciens.
Restauration de la Casbah. Si le quartier des janissaires, le hammam et le bastion 5 ont été restaurés, d'autres parties de la citadelle sont encore en travaux. Après plusieurs opérations de rénovation non abouties, des travaux d'urgence et de sauvegarde de la citadelle ont été entamés en 2005, au niveau de neuf bâtisses du site, avant que les travaux de restauration ne soient engagés en 2011. En effet, à cause de nombreux séismes, d'inondations et d'incendies déclenchés par des installations vétustes, la Casbah avait perdu de son charme et les bâtiments se délabraient.
Après des années, la citadelle a partiellement rouvert ses portes au public en novembre 2020. En 2021 et 2022, plusieurs projets ont été réceptionnés tels que la mosquée du dey, la poudrière, Dar El-Baroud, le mausolée de Sidi Abderrahmane Thaâlibi et des bâtisses historiques.
Actuellement, d'autres projets de restauration d'édifices historiques sont en cours de réalisation, et les travaux devaient s'achever fin 2024, notamment avec la réouverture du palais des Beys et du palais du Dey. D'autres palais de la Casbah devraient être rénovés également dans les prochaines années.
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