TOSHO-GU
Niché dans une magnifique forêt de cèdres, le sanctuaire Tōshō est le site touristique phare de Nikkō et il est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Construit en 1636 pour servir de mausolée au shogun Ieyasu Tokugawa, il est typique du style Momoyama, avec ses gravures, dorures et couleurs clinquantes inhabituelles. À l’époque de sa construction, c’était un projet considérable et coûteux, qui fut achevé en moins de deux ans. De nombreux bâtiments se dévoilent au fil de la promenade, dont le mausolée du shogun et une pagode à cinq niveaux. En gagnant le nord d’Ōte-dōri, l’escalier de pierre Sennin ishidan mène au torii en granit d’une hauteur de 8 m. Tout de suite à gauche de ce dernier se trouve la pagode à cinq étages, d’une trentaine de mètres de haut, construite en 1650 et reconstruite en 1818. Chacun des étages représente un des éléments (terre, feu, eau, vent et ciel). L’architrave du premier étage est décorée des signes du zodiaque chinois. A chaque étage, sur des portes de laque noire, on perçoit le blason des Tokugawa. Un escalier mène à la porte Omote-mon. Sur les linteaux et piliers, des sculptures diverses représentant des fleurs et des têtes de baku, créature qui dévore les rêves. Le portail est gardé par les statues des Deva. Immédiatement après, on voit les trois sanjinko (magasins sacrés) et à gauche du portail, le shinkyūsha (l’écurie sacrée), qui abrite un cheval blanc sculpté. Les ornements, constitués de sculptures en relief, représentent trois singes qui sont les esprits gardiens du cheval. A l’approche d’un bassin destiné aux eaux lustrales : le rinzō. S’y trouve une bibliothèque de sutras qui abrite plus de 7 000 écritures bouddhiques. En empruntant un autre escalier, on accède à une terrasse où sont disposés un grand candélabre et deux lanternes offertes par les Hollandais par l’intermédiaire de François Caron. Derrière la tour du Tambour, le Honji-dō est un vaste espace dédié à Yakushi Nyorai (l’une des représentations du Bouddha). Le plafond était décoré d’une immense peinture, le Dragon gémissant (Nakiryū), qui semblait geindre lorsqu’on claquait des mains en dessous de lui. Après sa destruction, en 1961, on demanda à un artiste contemporain, Nampu Katayama, de repeindre le dragon.
Yōmei-mon. Après une nouvelle volée de marches, on accède au fameux portail que certains qualifient de fleuron de l’architecture japonaise. C’est à cette porte que les samouraïs d’un rang inférieur s’arrêtaient tandis que les samouraïs de haut rang pouvaient passer au-delà après avoir déposé leur sabre. On l’appelle également portail du crépuscule car il était censé retenir l’attention et éblouir le visiteur jusqu’à la tombée de la nuit. Le portail est constitué de deux étages et supporté par douze colonnes en orme peintes de couleur blanche. Sur les poutres, des médaillons ou des bas-reliefs dans lesquels se mêlent joyeusement personnages, animaux, fleurs, arbres, fruits et les fameux tigres dont le travail du bois permet de reconstituer la fourrure avec une incroyable finesse. Des motifs sont sculptés à l’envers pour conjurer le mauvais sort. Sur la poutre centrale du second étage se trouve un dragon, et deux autres dragons se situent au niveau du plafond. Lorsqu’on a franchi le Yōmei-mon, on pénètre dans une autre cour séparée du sanctuaire par une enceinte.
Kara-mon. Cette nouvelle porte permet d’atteindre le Hai-den et le Hon-den. Elle est aussi est décorée par de multiples ornements, fleurs et dragons, sculptés sur les piliers et les vantaux. Le plafond est décoré d’une fée jouant de la harpe et, sur le bord de la façade, on peut voir un tsutsuga en bronze (animal mythique). Sur la droite, on observe la barrière sacrée qui assure le franchissement de l’enceinte pour parvenir au Hai-den.
Hai-den. Antichambre du Hon-den, il est divisé en trois salles. Dans la salle centrale, les plafonds à caissons peints de dragons et les frises, au-dessus des linteaux, laissent entrevoir oiseaux et plantes. On y admire le miroir sacré qui incarne une divinité. La salle occidentale était réservée à la famille impériale, tandis que la salle orientale était destinée aux shoguns des trois clans Tokugawa (Owari, Kii et Hitachi) renvoyant respectivement aux fiefs de Nagoya, Wakayama et Mito. On remarquera les incrustations de fleurs de paulownia et de faisans sur les panneaux de ces deux pièces. On accède au Hon-den par l’espace en pierre.
Hon-den. Ce bâtiment comporte trois salles : le Hoiden, le naijin et la nai-naijin. Le Hoiden abrite les gohei d’or, pliages de papiers d’or attestant une présence divine. C’est dans le nai-naijin que sont vénérées les trois familles Ieyasu, Hideyoshi et Yoritomo, entourées de chefs-d’œuvre artistiques. Entre Yōmei-mon et Kara-mon, il faut avancer jusqu’au guichet pour payer le droit d’entrée dans l’enceinte et pénétrer dans un couloir laqué. La porte d’entrée est sculptée d’un chat gris assoupi (nemuri neko) exécuté par Hidari Jingorô (1594-1634). Contrairement à l’adage français « quand le chat dort, les souris dansent », le sommeil du chat annonce ici que les rongeurs ont été chassés de l’enceinte sacrée. Ce chat très populaire est devenu un symbole de Nikkō. De l’autre côté de la cour, le sakashita-mon, porte également décorée, au-delà de laquelle un escalier de 207 marches mène, après avoir franchi l’inuki-mon, au Hotō, pagode de bronze où reposent les cendres d’Ieyasu. Quand on quitte Tōshō-gū par Ote-dōri, on marche le long d’une avenue qui mène au Futara-san.
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Avis des membres sur TOSHO-GU
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L'entrée est assez chère mais le complexe est grand et on y passe facilement 45 minutes a parcourir les allées où à admirer toutes les sculptures.