CHILKOOT TRAIL
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Fameux sentier difficile et dangereux, à l'ouest de Skagway, protégé et administré par le Klondike Gold Rush National Historic Park.
Le Chilkoot Trail est un sentier historique de 33 milles (53 km) à travers la chaîne côtière qui part de la ville fantôme de Dyea en Alaska, à l'ouest de Skagway. Il va rejoindre une autre ville fantôme, celle de Bennet en Colombie-Britannique (Canada). Les chercheurs d'or pouvaient alors s'embarquer sur le lac Bennett pour rejoindre Carcross puis Whitehorse, au Yukon. C'est exactement la route qu'a empruntée l'écrivain en herbe Jack London, qui part de Dyea le 14 août 1897 pour arriver au lac Bennett près d'un mois plus tard, avant de s'embarquer sur le fleuve Yukon en direction de Dawson City. Cet itinéraire, avec son col du Chilkoot très abrupt, était la véritable « porte vers le Klondike » (gateway to the Klondike) pour tous les chercheurs d'or en partance de Skagway. L'ascension du col enneigé était un véritable cauchemar pour les prospecteurs lourdement équipés. La piste est aujourd'hui protégée par le Klondike Gold Rush National Historical Park aux Etats-Unis et est consacrée « lieu historique national » du Canada.
Un permis est nécessaire à la belle saison pour entreprendre le périple. Le circuit complet dure de 3 à 5 jours et ne s'improvise pas à la hâte. Renseignez-vous au Visitor Center du Klondike Gold Rush National Historic Park, dans le centre-ville de Skagway.
Route de commerce des Tlingit. La piste Chilkoot comptait parmi les cinq routes de commerce qu'empruntaient les Tlingit de la côte pour se rendre dans l'intérieur du pays. Chacune d'entre elles appartenait à un clan, et c'est le chef du clan qui gérait les échanges qui s'effectuaient le long de leur piste. Chaque année, les commerçants tlingit se rendaient dans l'intérieur des terres, chargés de graisse d'eulakane (un type de poisson), de poissons séchés et d'autres produits de la mer à échanger contre des fourrures, des vêtements en peau et d'autres produits avec les autochtones de l'intérieur. Lorsque les commerçants de fourrures, russes, britanniques et américains arrivèrent, au milieu du XIXe siècle, les Tlingit eurent à leur disposition des biens d'échange en provenance d'Europe ; ils bénéficièrent dès lors d'un nouvel avantage commercial sur leurs partenaires de l'intérieur sans compter que les pistes qu'ils contrôlaient leur permirent de s'établir comme intermédiaires dans le commerce lucratif des fourrures avec les Européens.
Porte d'entrée des prospecteurs. En 1880, la Marine américaine négocia une entente avec les Tlingit en vertu de laquelle les prospecteurs et les explorateurs étaient autorisés à faire une utilisation limitée de la piste Chilkoot. La piste devint rapidement la route principale des prospecteurs qui se rendaient jusqu'au bassin du cours supérieur du fleuve Yukon. Grâce au contrôle qu'ils exerçaient sur la piste, les Tlingit parvinrent pour leur part à établir un monopole lucratif dans le transport des marchandises. Ils purent non seulement tirer profit de cette nouvelle activité, mais aussi exercer un contrôle sur la circulation de marchandises vers l'intérieur, ce qui leur permit de conserver leur position commerciale avantageuse. A mesure que s'intensifiait la circulation, le transport de marchandises prit davantage d'importance que le commerce lui-même. Les porteurs locaux commencèrent vite à éprouver de la difficulté à répondre à la demande, ce qui mit à l'épreuve le système traditionnel des droits fonciers des Tlingit.
La route du pauvre jusqu'au Klondike. Au cours de l'été 1896, la découverte d'un filon d'or dans le Klondike transforma le filet intermittent de prospecteurs courageux qui empruntaient la piste tous les printemps en une marée incontrôlable de chercheurs d'or infortunés. Plusieurs routes s'offraient aux prospecteurs qui souhaitaient se rendre aux champs aurifères, mais la piste Chilkoot était la plus courte et la moins chère. C'est donc celle-là qu'empruntèrent la plupart des chercheurs d'or. On l'appelait « la route du pauvre », car un homme pouvait y transporter son matériel sans aide. Ployant sous le poids des provisions, du matériel et d'autres articles, le tout pesant de 600 kg à 1 tonne, une file ininterrompue de prospecteurs avançait lentement et prudemment, abattant au passage les quelques arbres qui poussaient dans les environs. Ils transformèrent graduellement la piste en une énorme fondrière. Plusieurs allers-retours épuisants sur cette pente de neige et de glace à 60° étaient nécessaires pour acheminer tout le matériel. Et pas question de voyager léger car, comme à chaque col-frontière entre l'Alaska et le Canada, la police montée canadienne contrôlait l'équipement des prospecteurs de manière très stricte. Une liste détaillée d'articles était nécessaire à la survie dans le Klondike. Les gens quittaient bureaux, magasins et entreprises agricoles pour chercher de l'or dans les sables du Klondike et se retrouvaient, manquant d'expérience, d'organisation et de connaissance du milieu sauvage, en plein cœur d'une vaste migration vers le nord. Au début, les porteurs tlingit et tagish profitèrent de cette marée de monde, mais le seul volume de circulation, la concurrence des autres porteurs et les améliorations techniques apportées à la piste eurent tôt fait de mettre fin à leur monopole. D'un simple treuil actionné par des chevaux pour tirer les traîneaux au haut de la dernière section en pente raide menant au col, on passa graduellement à un réseau complexe de téléphériques pouvant transporter neuf tonnes de matériel à l'heure, de Sheep Camp jusqu'au sommet du col.
La concurrence du train de White Pass. Au cours de l'été 1899, le chemin de fer White Pass and Yukon Route, longeant le White Pass Trail, fit son arrivée au lac Bennett. La piste Chilkoot fut presque aussitôt abandonnée au profit de cette manière plus nouvelle, plus rapide et moins chère de transporter les marchandises et les gens jusque dans l'intérieur. Au début, les téléphériques tentèrent de soutenir la concurrence mais ils furent rapidement achetés par la société ferroviaire, qui démantela par la suite le réseau. Dyea devint ville morte.
Pour entreprendre le fameux sentier depuis l'Alaska, rendez-vous à la ville fantôme de Dyea, à 15 km à l'ouest de Skagway. Du côté canadien, on se rendra à Bennett, ville fantôme elle aussi. Il n'y a ni téléphone ni route pour s'y rendre. On y accède seulement par hydravion ou par train de la White Pass & Yukon Route Railroad. Le sentier est protégé et administré par le Klondike Gold Rush National Historic Park. En hiver, il est ouvert mais difficile et dangereux en raison des avalanches. La première section, située en Alaska, sillonne une forêt humide et souvent détrempée (passages sur ponts de bois). Première escale nocturne à Finnegan's Point (km 8) ou Canyon City (km 12,5) où l'on peut voir les vestiges d'un immense camp qui se dressait là en 1897. La deuxième journée de randonnée mène à Sheep Camp (km 20,9), camp de base du col Chilkoot. Troisième jour, lever vers 6h pour une longue journée jusqu'à Happy Camp (km 33). Le passage des Golden Stairs est le plus escarpé avec une ascension sur roches parfois instables. Le drapeau canadien vous attend au sommet ! Le reste de la randonnée est une pure merveille, avec des paysages sauvages et nordiques à travers de grandes plaines dignes de la Patagonie. Les nombreux passages de rivières et ruisseaux peuvent mouiller vos chaussures de randonnée. Une dernière nuit s'effectue à Linderman City (km 41,8) ou Bare Loon Lake (km 46,7) avant de rejoindre le Lac Bennett (km 53,1). Repas chaud au restaurant de la gare de Bennett (payant, menu fixe, à réserver). Prendre le train White Pass pour revenir à Skagway (Alaska) ou s'arrêter à la station de Fraser pour prendre un bus jusqu'à Carcross ou Whitehorse (Yukon).
Autre adresse. Le Chilkoot Trail fait l'objet d'un parc international partagé entre les Etats-Unis et le Canada : le Klondike Gold Rush National Park côté américain dont le bureau principal se trouve à Skagway, le Chilkoot Trail National Historic Site côté canadien, dont le bureau principal se trouve à Whitehorse.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
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Avis des membres sur CHILKOOT TRAIL
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
Prévoir, en plus de la nourriture en autonomie, de quoi filtrer l'eau, un répulsif à ours (bear spray) et une corde si campement à Pleasant Camp. De très bonnes informations délivrées par le centre sur la météo, l'état du sentier et l'activité des ours, au départ du trek.
Possibilité de demander au centre qui délivre les permis d'appeler un taxi pour être déposé au départ du trek à Dyea (environ 14 km de Skagway)