MUSÉE NATIONAL DE LA PHOTOGRAPHIE MARUBI
Collection de plus de 100 000 photos qui retrace l’étonnante saga des Marubi, pionniers de la photographie en Albanie.
Ouvert en 2016, ce musée (Muzeu Kombëtar i Fotografisë Marubi) abrite la collection de plus de 100 000 photos réalisées par le studio Marubi de Shkodra entre 1858 et 1940. Prenant la suite de la Photothèque Marubi fondée en 1970, il est installé dans un bâtiment administratif des années 1920 rénové par un bureau d’architecture néerlandais. Le tarif d’entrée est élevé au regard du niveau de vie local, d’autant que le musée souffre d’un manque d’entretien. Mais voilà une occasion de découvrir l’épopée de la « dynastie Marubi », 3 pionniers de la photographie qui ont capturé les changements d’un pays en pleine mutation principalement par le biais de portraits. L’exposition permanente est divisée en 3 salles. La 1re abrite les photos du fondateur de la « dynastie », Pietro Marubi (1834-1905). Cet artiste italien de Plaisance échappe aux geôles de l’Empire austro-hongrois en trouvant refuge à Shkodra en 1850 et transforme bientôt son prénom en Pjetër pour le rendre plus albanais. Poursuivant son travail de peintre (certains de ses tableaux sont exposés à la galerie nationale d’Art, à Tirana), il est attiré par la photographie balbutiante, fonde le studio Foto Marubi et finit par en vivre. Remarquez le portrait en pied d’un vieux notable moustachu portant sur sa robe blanche quelques lames redoutables. C’est Hamze Kazazi (1779-1859), l’un des leaders de l’insurrection de Shkodra de 1835. Il fut immortalisé en 1858 et c’est la première photographie prise en Albanie.
Un décor immuable. La 2e salle retrace le parcours de Kel Marubi (1870-1940). Quand Pjetër meurt, son apprenti albanais Kel Kodheli troque son nom contre celui de Kel Marubi et poursuit l’œuvre de son mentor. Considéré comme l’artiste de la lignée, son travail s’inscrit pourtant dans la continuité de Pjetër. Devant leur appareil à chambre photographique, toute la société albanaise prend la pose devant un décor à peine modifié au fil des décennies, une toile peinte avec arbres et feuillage. La 3e salle s’intéresse à Gegë Marubi (1909-1984), fils de Kel. Formé à l’école des frères Lumière, à Lyon, il réalise des portraits et des reportages, s’essaie aux paysages et au film celluloïd. Plusieurs fois récompensé, il est contraint de fermer le studio en 1940 en raison de l’occupation italienne. Après-guerre, refusant de travailler pour le régime communiste, il devient l’archiviste de l’œuvre des 3 générations. En 1970, il cède cette collection à l’État qui créera la Photothèque Marubi.
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Avis des membres sur MUSÉE NATIONAL DE LA PHOTOGRAPHIE MARUBI
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le bâtiment est tout neuf, les collections sont remarquablement présentées;