ABBAZIA DELLA TRINITÀ

Cette abbaye normande, datant de 1051, fut élevée sur les ruines d’un temple païen dédié à Hyménée, dieu qui présidait aux fêtes du mariage. Elle est due au comte Drogon, beau-frère du célèbre Robert Guiscard, qui décida d’en faire la sépulture de sa glorieuse descendance. Lui-même y fut enterré, après sa mort à Corfou en 1085. Un siècle après la fondation de l’abbaye, les bénédictins décidèrent de lui adjoindre une nouvelle église, afin d’agrandir l’espace destiné au culte. L’abbaye devait donc être constituée de deux églises : la Chiesa Vecchia, que l’on reconnaît à son beau portail flanqué de deux lions en pierre, et la Chiesa Nuova, située juste derrière le chevet de la première. Les bénédictins devaient avoir pour projet final l'intégration de la Chiesa Vecchia à la nef de la Chiesa Nuova, de manière à ce qu'elles ne forment plus qu'une vaste basilique. Cependant, les travaux de la nouvelle église furent interrompus après quelques décennies, lorsque les moines abandonnèrent le couvent. De cette entreprise est née l’Incompiuta (l’Inachevée), dont il ne reste aujourd’hui que les murs extérieurs et, à l’intérieur, cinq colonnes dont quatre à chapiteaux corinthiens. Certains érudits ont cru voir, à travers ce parallèle entre achevé et inachevé, le passage du physique au métaphysique, du fini à l’infini… Les édifices ont été construits avec des blocs de pierre récupérés de l'amphithéâtre romain et d'autres monuments antiques. A l'intérieur de la Chiesa Vecchia, fresques de diverses époques dont une pietà du XIV^e siècle.