Le beffroi surplombant le bâtiment de la halle aux laines, aux draps, un des symboles de Bruges, doté d'une architecture médiévale
Le beffroi, qui surplombe le bâtiment de la halle aux laines et aux draps, est l’un des symboles de Bruges. Sa tour haute de 88 mètres fut construite au XIIIe siècle pour sa partie carrée, et à la fin du XVe siècle pour sa partie octogonale. Les beffrois attestaient de l'assurance des villes du Moyen Âge. Ils s'inscrivent parmi les plus anciens exemples d'architecture médiévale civile et publique et incarnaient la fierté et la prospérité des bourgeois de la ville. Classé au Patrimoine mondial par l’Unesco pour son importance historique et son rôle dans la société civile, le beffroi a été entièrement restauré en 2012. À peine 366 marches pour le conquérir : courage, la vue est belle !
Histoire. En réalité, la première construction date de 1240. Il s’agissait d’une halle aux laines et aux draps surmontée d’une tour en bois qui était destinée aux magistrats, mais elle fut entièrement détruite par un incendie, avec les premières archives de la ville. C’est à cette époque qu’on déménagea l’administration dans le nouvel hôtel de ville. Elle fut reconstruite en 1280, en deux parties basses quadrangulaires en brique soutenant une flèche en bois et en quatre tourelles avec des flèches en pierre. L’ancienne trésorerie y abrita dès lors les sceaux et les chartes de la ville médiévale jusqu’au XVIIIe siècle. Puis entre 1482 et 1486, la halle a besoin de place, les affaires de la ville prospèrent, on abat la flèche en bois pour construire une majestueuse tour octogonale en pierre blanche finement ciselée dans un pur style gothique brabançon, flanquée de quatre flèches tout aussi travaillées. Jusqu'en 1741, une construction pointue en bois de 19 mètres de haut avec la statue de saint Michel couronnait encore l’édifice, alors le plus haut de Flandre devant celui de Gand. Mais en 1493, un incendie la détruisit ainsi qu'une partie des cloches, ce qui ne découragea pas les Brugeois qui la reconstruisirent cette fois avec des lions grimpant à l'intérieur. La foudre frappa de nouveau en 1741 et on la répara sans remettre de flèche. Elle fut finalement décorée d’une couronne néogothique en 1822. La halle située sous la tour avait une fonction commerçante, utilisée par les artisans qui vendaient leurs tissus. La salle du trésor à l’étage abritait les archives depuis 1280, mais aussi les lois et les règlements propres à Bruges : les Hallegeboden (en néerlandais : les bans des Halles). Ils furent d’ailleurs proclamés du haut du balcon, au-dessus de la porte d'entrée devant le peuple appelé à grand renfort de cloches. Car en plus d’être l’horloge officielle, de servir de tour de guet en cas d’incendie, c’était aussi un carillon qui rythmait la vie des habitants. Avant le XVIe siècle, les cloches étaient sonnées manuellement à l'ouverture et à la fermeture des portes de la ville, mais aussi au début et à la fin du temps de travail. Ce couvre-feu nocturne officiel obligeait les habitants à sortir avec une torche dans l’obscurité, car circuler la nuit était interdit, question de sécurité. Des cloches de tocsin lors d’un danger imminent (incendie, invasion...) résonnaient exceptionnellement dans l'air, tout comme les cloches festives, par exemple pendant la procession du Saint-Sang. À partir de 1523, un tambour activé par une horloge automatisa certaines cloches. C’est à cette époque qu’on put commencer à jouer des partitions profanes et religieuses, qui sont jouées tous les dimanches, jours fériés et jours de marché.
La salle au trésor. Au deuxième étage, le musée est installé dans l’ancienne trésorerie, où étaient stockés les sceaux et les chartes de la ville médiévale jusqu’au XVIIIe siècle. Aujourd’hui, il est consacré à l’histoire du beffroi : sur sa construction et sa fonction au Moyen Âge, prenez votre temps.
Le carillon. Montez encore d'un cran le long de l'escalier en colimaçon tourbillonnant et vous y êtes. Essayez d’ailleurs de vous synchroniser pour regarder le spectacle des mécanismes qui s’enclenche au bon étage juste avant que les cloches carillonnent, l’expérience est assez excitante et intéressante. Vous les entendrez certainement, car elles sonnent tous les quarts d’heure. En 1675, le carillon était composé de 35 cloches fabriquées par l'Anversois Melchior de Haze. Appelé « Duméry », il porte en réalité le nom du fondeur qui les remplaça après l’incendie en 1741 par 47 cloches de 27,5 tonnes au total. Il faut imaginer la passion des fondeurs transmettant l'héritage médiéval et accordant patiemment leurs petits bijoux d'artisanat de leur oreille affûtée. C’est le plus célèbre d’Europe tant il est massif, notamment grâce à sa cloche « Victoire » qui pèse pas moins de 8 814 kg. Placée en 1802, elle nécessite 8 hommes pour la mettre en branle. Des concerts de carillons ont lieu depuis le beffroi, lundi, mercredi, samedi à 21h et 22h et dimanche à 14h et 15h de mi-juin à mi-septembre et les mercredis, samedis, dimanches de 11h à 12h de mi-septembre à mi-juin.
Le sommet. Au 5e étage, vous serez récompensés de vos efforts. Ne comptez pas les marches, 366, ça vous couperait bras et jambes. Évitez aussi de vous goinfrer au restaurant avant l'ascension. En bout de course, on profite du paysage, essoufflé par l'ascension vertigineuse mais content. Par beau temps, la vue est époustouflante sur les toits de la ville et sur les halles médiévales qui témoignent de la richesse de cette époque.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Avis des membres sur BEFFROI ET HALLE AUX DRAPS
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
Le monument est majestueux et est entouré d'autres monuments tout aussi magnifiques. Un passage incontournable à Bruges.
La visite est rendue ludique, malgré toutes les marches.
Le prix est quelque peu élevé, mais cela vaut quand même le détour.