SAINT-SIÈGE
Située au cœur de la cité d'Etchmiadzie, l’enceinte du monastère renferme la cathédrale et les deux palais catholicossaux – l’ancien, du XVIIIe s., avec quelques salles intéressantes décorées de fresques, et le nouveau, construit au début du XXe s. dans le style national néo-arménien, où siège et réside le catholicos – ainsi que plusieurs bâtiments conventuels et de beaux jardins entourant un bassin. A l’occasion du jubilé de l’année 2001, une grande arche a été édifiée à l’entrée.
La cathédrale est – en titre – le plus ancien édifice chrétien d’Arménie. Etchmiadzine signifie « descente du Fils unique » en référence à la vision de saint Grégoire l’Illuminateur, auquel un être surnaturel serait apparu pour désigner l’emplacement de la cathédrale : « Et sur les croix de ces quatre colonnes, s'unirent des arcs étonnants. Et sur cela, je vis un édifice fait de nuages, en forme de baldaquin à coupole, étonnante création divine ». De ce songe narré par l’historien arménien Agathange, seuls le plan et les fondations de la cathédrale subsistent aujourd’hui. L’édifice porte dans son architecture la trace de multiples remaniements, opérés sans doute au détriment de l’unité de style, mais sans porter atteinte à l'harmonieuse majesté de cet ensemble de pierres ocre : sitôt édifiée, la cathédrale fut détruite en 364 par les Perses, qui la remplacèrent par un temple du feu mazdéen ; le prince Vartan Mamikonian, ennemi juré des Perses, la fit entièrement reconstruire vers 484-485. Des restaurations entreprises au VIIe s., il ne reste pas grand-chose. L’aspect actuel doit essentiellement aux travaux effectués au XVIIe s : la coupole centrale, très ouvragée, parcourue d’une élégante arcature en ogive torsadée, a été élevée en 1627 ; le vaste campanile ajouré de deux étages, lui aussi abondamment sculpté de motifs végétaux, précède l’entrée de l’édifice depuis 1658, à côté des tombes des catholicos ; les lanternons, plus sobres, surmontent les absides – ou conques – depuis 1683. L’intérieur a été orné, au XVIIIe s., de fresques aux couleurs vives, annoncées par les bas-reliefs polychromes du porche, réalisées dans le style persan par une dynastie de peintres arméniens, les Hovnatanian. Reposant sur quatre sobres piliers, la coupole, décorée de motifs végétaux et de petits angelots aux couleurs rouge et or, rappelle les pages des enluminures arméniennes. Restaurées depuis peu, les fresques ont retrouvé leurs couleurs et les auréoles des saints brillent à nouveau de tout l’éclat de leur or. En 1869 enfin, le chevet de la cathédrale s’est vu prolonger d’une grande abside de style néo-classique russe – comme d’ailleurs l’ensemble des bâtiments conventuels entourant l’édifice – où sont entreposés les objets du culte.
Le Trésor. Cette aile, aménagée en musée, renferme le Trésor de la cathédrale, comptant de pieuses reliques, comme la Lance de la Passion, dont la pointe, qui aurait transpercé le Christ, aurait été apportée de Jérusalem par l’apôtre Thadée (elle fut longtemps conservée au monastère de Géghard), la main de Grégoire l’Illuminateur ou encore celle de saint Jacques de Nisibe, enserrée dans un étui se terminant en forme de main dont les doigts semblent prêts à donner la bénédiction, un fragment d’une planche de l’Arche de Noé dans un cadre d’argent doré, un morceau de crâne de la sainte et martyre chrétienne Hripsimée, une croix de bois ouvragé dont la décoration représente une descente de croix, œuvre de saint Jean l’Evangéliste désigné comme le sauveur, Aménaprkitch en arménien, mais aussi des vêtements sacerdotaux richement brodés, des tiares incrustées de pierres précieuses, des sceptres couverts de pierreries, des tapis de culte, etc.
Porte de Tiradate. Aux abords de la cathédrale, s'élève une arche désignée sous le nom de Porte de Tiridate et datant du IVe siècle, en référence au roi Trdat qui se convertit au christianisme. C'est sous cette arche d'aspect modeste que passent le catholicos et sa suite pour gagner la cathédrale depuis la résidence du chef spirituel arménien lors des grandes manifestations religieuses. Une arche moderne, qui s'en veut la réplique, en tuf ocre, lui donne la réplique depuis l'année jubilaire 2001 du 1 700e anniversaire de la conversion, à l'entrée du site.
Musée Rouben Sevag. Aménagé dans des salles de l'ancienne hôtellerie du XVIIIe siècle, entièrement rénové, ce musée dédié au médecin et écrivain arménien Rouben Sevak, mort durant le génocide, a été inauguré en septembre 2013. Il renferme, outre les archives et documents relatifs au poète, des pièces de la collection d'œuvres d'art de son neveu, Hovhannes Tchilinguirian, qui avait entretenu un musée en son hommage sur la Côte d'Azur, en France. C'est ce musée qui a déménagé sous les voûtes de l'ancien bâtiment catholicossal ; on peut y voir notamment des œuvres d'Aïvazovski, d’Edgar Chahine ou de Carzou.
Séminaire Kevorkian. Hors de l'enceinte du monastère, un grand bâtiment coiffé d'une vaste coupole, est, avec certains des édifices conventuels, l'un des rares témoignages de l'architecture datant de l'époque tsariste. Il s'agit du séminaire université Kevorkian, construit à la fin du XIXe siècle, qui a formé des générations de hauts représentants du clergé arménien, mais aussi des théologiens et des intellectuels arméniens. Fermé durant la période soviétique, il a repris du service depuis l'indépendance, et retrouvé sa vocation religieuse et pédagogique à partir de 1997, après de longs travaux de restauration.
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Avis des membres sur SAINT-SIÈGE
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