COMPLEXE MEMORIAL DE SARDARABAD
Dans un beau parc au pied de l’Ararat et aux abords de l’Araxe, le mémorial sacrifie aux normes d’un gigantisme qui doit autant à la statuaire soviétique qu’à l’art babylonien, que nous évoquent les taureaux ailés en tuf orange à l’entrée. Au haut des marches, un haut clocher dont les 9 cloches retentissent chaque année, le 24 mai, rappelant celles qui sonnèrent le tocsin de la mobilisation générale en 1918, appelant les Arméniens à un effort héroïque pour repousser les Turcs ; là commence l’« allée des aigles », référence aux soldats arméniens intrépides, qui conduit au « mur de la victoire », sculpté de bas-reliefs d’inspiration ourartéenne, de 55 m de long et 7 m de haut. L’édifice a été construit en 1968, dans la foulée du mémorial du génocide d’Erevan, par l’architecte R. Israélian, les bas-reliefs étant du sculpteur A. Harioutiounian.
Cette page glorieuse de l’histoire militaire est illustrée avec précision dans la première salle du bas du musée attenant qui retrace, avec cartes d’état-major, photos et documents d’archives, les différentes phases de la bataille ; on y voit aussi les photos, avec dates de naissance et de décès, des Arméniens qui s’y sont illustrés, inconnus ou légendaires, comme le général Andranik. Des héros qui ont préservé l’identité de la nation, dont cette première partie du musée invite à remonter 3 000 ans d’Histoire, en parcourant des galeries au contenu moins martial, retraçant la vie quotidienne des Arméniens à différentes époques et dans différentes régions d’Arménie. Outre une multitude d’objets, pièces de monnaie, armes, bijoux et orfèvrerie, ainsi que les fameux karas, ces jarres à vin en argile, provenant notamment des sites de Erebouni et Dvin, on peut y voir des vitrines mettant en scène les modes de vie arméniens jusqu’au génocide, qui avait frappé les Arméniens avant Sardarabad. Sont reconstituées des scènes de la vie agricole, avec des instruments, faux, araires, ou meules, dont se servaient les paysans, représentés dans les costumes de l’époque, une forge du XIXe siècle, et d’autres activités liées à l’artisanat. La visite au fil de l’histoire arménienne se poursuit au 2e étage, où sont exposés des costumes régionaux, originaux ou reconstitués, notamment de la région de Mouch et Sassoun, en Arménie occidentale. Ces costumes de toutes les provinces de l’Arménie « sortent du musée » chaque année, du 24 au 28 mai, lors des festivités organisées pour l’anniversaire de la 1re République.
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