MONASTERE DE GOCHAVANK
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D'abord appelé Nor (nouveau) Kétik, le monastère sera baptisé en 1213 du nom de son fondateur, le fabuliste, juriste et érudit Mkhitar Goch, dont les chroniques rapportent qu'après avoir édifié une église en bois, il fit construire l'église principale Sourp Asdvadzadzine (1191-1196), à laquelle il adjoindra un narthex, trois chapelles... et un caveau pour s'y faire enterrer ! Sous la direction du supérieur Magistros (1212-1252), un second narthex est construit, accolé à une bibliothèque de deux étages, ainsi que l'église Saint-Grégoire (1241) et la chapelle de l'Illuminateur (1237).
L'ensemble, très compact, ressemble à une maquette quand on le contemple depuis la minuscule chapelle Saint-Georges (1255), en face sur les hauteurs du village, où le savant méditait et écrivait. C'est là que reposait Mkhitar Goch, dont le caveau ne s'est pas conservé. On a peine à imaginer un rayonnement intellectuel en ces lieux, mais Gochavank était, au XIIIe siècle, l'un des principaux centres culturels d'Arménie. Son rachat par un riche négociant, Oumek, ne mit pas fin à la vocation du monastère, qui abrita livres et savants jusqu'au XIVe siècle. Abandonné ensuite, il connut une renaissance du XVIIe au XIXe siècle.
Très bien restauré, le complexe est riche d'influences diverses, notamment persane et seldjoukide, traduisant l'esprit de tolérance de son fondateur. Mkhitar Gosh a rendu hommage aux textes de loi des trois confessions (chrétienne, juive et musulmane) et aussi aux textes bouddhistes, dit-on, en leur réservant des niches creusées dans les murs de l'église principale, pour les protéger des razzias musulmanes.
Mais cet œcuménisme n'épargnera pas au monastère les raids des Mongols, qui brûlèrent la bibliothèque, transformée en 1291 en un clocher-église. Les traces de l'autodafé sont visibles sur les murs, et les guides locaux affirment qu'elles n'ont pas été causées par la suie des cierges, mais bien par l'incendie des Mongols.
L'édifice le plus intéressant est la chapelle Saint-Grégoire, construite en 1237 par le prince Grigor. Cette petite église à une nef présente un riche décor sculpté contrastant avec la sobriété des autres édifices, les façades sont parcourues de fines arcatures ouvragées ; l'entrée principale est ornée d'un arc en accolade et de motifs végétaux, et le pourtour de la fenêtre centrale est composé d'une archivolte et de faisceaux de colonnettes. A gauche du portail, l'un des plus beaux khatchkar d'Arménie, de 1291, dû au sculpteur Pavlos ; son double, qui s'élevait de l'autre côté, est exposé au Musée historique d'Erevan.
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Avis des membres sur MONASTERE DE GOCHAVANK
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