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MONASTERE ET PONT DE SANAHIN

Abbaye - Monastère - Couvent
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3/4 km à l'est d'Alaverdi, Sanahin, Arménie
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Le site dans lequel s’élève le monastère relève d’une longue tradition de spiritualité, puisqu’il était occupé par des moines arméniens chassés des territoires byzantins (ce sont eux qui auraient bâti la première église, celle de Sourp Asdvadzadzine) quand la reine Khosrovanouch, épouse du roi bagratide Ashot III, prestigieux souverain du royaume d’Ani, y fonda le monastère en 966). A l’église principale du Saint-Sauveur (Aménaprkitch), viendront s’ajouter du Xe au XIIIe siècle plusieurs édifices tout aussi élégants, qui forment un imposant ensemble, à la fois compact et harmonieux. Comme tant d’autres monastères de la région, Sanahin fut un centre de rayonnement culturel, abritant aux Xe et XIe siècles une école supérieure et un scriptorium où œuvraient les copistes, enluminant les manuscrits dans la pénombre des salles éclairées à la bougie. La proximité de la Géorgie, à l’origine d’une renaissance de la souveraineté arménienne, évitera à Sanahin le déclin que connurent tant de monastères arméniens à l’époque des grandes invasions : le monastère, qui appartenait aux seigneurs Kiurikian jusqu’au XIIe siècle, deviendra ensuite la propriété des princes zakarides, dont il sera désigné comme le panthéon ; leurs descendants, les Arghoutian, rares représentants d’une noblesse arménienne décimée par les invasions, turques et mongoles, seront les seigneurs du domaine, qui se flatte d’avoir accueilli, comme le monastère voisin d’Haghbad, le grand musicien arménien du XVIIIe siècle Sayan Nova, et le resteront en titre du moins jusqu’au début du XXe siècle.

L’ensemble est dominé par la coupole conique de l’église Saint-Sauveur, un édifice de grosses pierres grises dont le chevet est parcouru par une élégante arcature, surmontée par une fenêtre centrale elle aussi arquée, comme le voulaient les principes de l’école d’Ani. Au sommet de la façade, les fils de la fondatrice, les princes Smbat et Gurguén, futurs rois d’Arménie et du Tachir, sont sculptés en bas-relief dans une niche, tenant entre leurs mains la maquette de l’église. L’église est séparée de celle, plus petite, de la Mère-de-Dieu par une élégante galerie recouverte d’une voûte en berceau, connue sous l’appellation d’ « Académie de Grigor Magistros ».

A l’autre extrémité de ce qu’on pourrait appeler une cour intérieure, la chapelle Saint-Grégoire (Sourp Grigor), est une petite rotonde à deux étages, coiffée d’un toit pointu et dont le premier niveau a gardé les traces de l’arcature qui la parcourait. Elle jouxte la massive bibliothèque, érigée par la reine Hranouch de Tachir, en 1063 : c’est un bâtiment carré, coiffé d’un tambour polygonal, dont l’espace intérieur s’organise autour des rayonnages pratiqués dans les murs massifs de l’édifice, soutenus par des demi-colonnes ciselées de reptiles et d’oiseaux.

Les livres ne se sont bien sûr pas conservés dans ces murs ; pour les protéger des envahisseurs, les moines, comme ceux du monastère de Gochavank, avaient pris l’habitude de les entreposer dans des creux pratiqués aux parois des gorges de la rivière Debet.

La partie frontale (façade ouest) est composée de deux jamatoun ou narthex. Celui qui précède la petite église Saint-Sauveur est tout particulièrement original : il s’agit d’une grande salle à trois nefs, coiffée de trois toits pentus à bâtière dont les pignons coiffent une galerie à arcade soutenue par huit courtes et massives colonnes, une construction sans équivalent en Arménie. A chaque extrémité, s’élèvent deux beaux khatchkar du XIIIe siècle.

Un campanile accolé au précédent édifice et tout aussi original complète l’ensemble. Erigée en 1236, cette tour à trois étages surmontée d’un petit lanternon est le premier spécimen connu d’un clocher arménien ; ses murs sont percés de fenêtres en ogive, sa façade principale étant ornée d’une grande croix de tuf rouge qui tranche sur le basalte gris de l’édifice.

Dans le cimetière, au sud-est, on remarque deux chapelles funéraires : le mausolée à deux niveaux des princes zakarides (1189) et la chapelle de la Sainte-Résurrection (Sourp Haroutioun) renfermant des khatchkar et entourées de ces stèles, dont la plus remarquable, due au vardapet Grigor (1184), est une pierre de tuf rose finement ciselé, dressée sur un socle de basalte gris.

Bâtiments conventuels. Le monastère possédait de nombreux bâtiments conventuels, dont une hôtellerie, dont il ne reste que certains éléments encore debout. A flanc de colline, toujours aux abords du monastère, on remarquera un bâtiment en grosses pierres grises au toit en pignon coiffant une arche double soutenue par un pilier trapu ; il s’agit d’une fontaine datant de la même époque, toujours en service, qui capte les eaux qui sourdent des montagnes alentour.

Pont de Sanahin (Sanahini Kamourdj). On peut accéder au village et au monastère de Sanahin depuis le fond de la vallée, à Alaverdi, en empruntant un très beau pont médiéval. Construit en 1192, ce puissant pont de basalte noir à une arche d’une volée de 17,5 mètres, qui enjambe le cours tumultueux de la rivière Débet, ouvre la « voie royale » pour la visite du monastère, avec ses lions, emblèmes des princes locaux, représentés en bas-reliefs sur ses piliers. C’est vrai qu’il faut se donner la peine ensuite de gravir la pente plutôt raide qui conduit au haut du canyon, sur le plateau où s’étend le complexe monastique.

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lautawerk
Visité en avril 2016
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Un des six grands monastères arminiens à ne pas manquer . Epigraphie superbe ,dans un environnement un peu froid et dépourvu de fresques

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