TŌDAI-JI
Situé au nord du parc de Nara, c’est l'un des complexes de temples les plus connus de Nara et du Japon. Classé au patrimoine mondial de l'Humanité de l’Unesco, il est si vaste et il y a tellement de choses à y voir que l’on peut facilement y passer l’après-midi. Le Tōdai-ji fut construit au VIIIe siècle sur ordre de l'empereur Shōmu. Après une série de catastrophes naturelles, l’empereur décida que toutes les provinces seraient dotées d’un temple bouddhiste et que le Tōdai-ji serait construit pour être à la tête de ces temples. Le projet politique de l’empereur était de créer un État centralisé fondé sur le bouddhisme. La construction dura plus de 20 ans, et le temple ouvrit ses portes en 752. Il détint un pouvoir immense durant la période Nara mais celui-ci déclina lorsque la capitale fut déplacée à Kyoto en 794. Détruit ou incendié à plusieurs reprises, notamment par le clan Taira en 1180, et reconstruit en 1195 par le moine Chōgen Sunjōbō, il sera incendié à nouveau en 1567 et reconstruit par Tsunayoshi Tokugawa en 1708. Sa dernière restauration date de 1980. A l'origine, le Tōdai-ji comportait, en plus des bâtiments actuels, 2 grandes pagodes à 10 et 7 étages. Le Tōdaiji abrite le Daibutsuden, le pavillon du Bouddha, et d’autres pavillons disséminés dans un vaste parc.
Daibutsu-den ou Kon-dō. Devant le bâtiment, un pilier en pierre est surmonté d'une lanterne octogonale datant du VIIIe siècle. Le Daibutsu-den, qui abrite la gigantesque statue en bronze de Bouddha, mesure 57 m de long sur 50 m de large. Sa hauteur est de 47 m. C’est l'un des plus grands bâtiments en bois du monde, et ce n'est pourtant qu'une restitution modeste du bâtiment initial. Il est constitué d'un double toit, soutenu par des piliers noués ensemble par un cercle métallique pour soutenir le poids gigantesque (450 tonnes). Le bâtiment fut construit en quatre ans, de 747 à 751, en même temps que la statue. La statue elle-même représente Bouddha Vairocana, ou Bouddha resplendissant. Elle mesure 15 m de haut et pèse 450 tonnes. C’est la plus grosse statue de ce Bouddha dans le monde. Elle fut fondue en 749 avec une technique spéciale dite garakuri. Elle fut d'abord endommagée par un tremblement de terre en 885, puis dans les incendies successifs, en 1180 et 1567, mais la statue fut toujours réparée. Néanmoins les ravalements lui ont fait perdre de son homogénéité. Grâce à des rayons X, une dent, des perles, des miroirs et des épées ont été découverts dans le genou de la statue. Ce seraient des reliques de l’empereur Shōmu.
Nandai-mon. Porte du Sud. Elle fut construite en 1199 et mesure 29 m de hauteur pour une profondeur de 11 m. Le bâtiment fait cinq ken (1 ken fait 182 centimètres) sur sa longueur et deux ken de profondeur. Cette porte, construite dans le style Tenjiku-yō, abrite deux grandes statues de Nio exécutées par Unkei et Kaikei. L'une a la bouche fermée et l'autre la bouche ouverte. Il s'en dégage une impression de colère et de détermination puissantes. Derrière les deux statues, se trouvent 2 chiens lions (koma-inu) exécutés par le sculpteur chinois Chinnakei en 1196.
Chū-mon est relié au Daibutsu-den par des corridors. Près de l'étang du Miroir, on remarquera les emplacements des deux pagodes, respectivement de sept et dix étages.
Nigatsu-dō. Fondée en 752, elle fut reconstruite en 1669. Cette salle abrite deux statues de Kannon, dont l'une aurait été trouvée dans la baie d'Ōsaka par le moine Jichū. La visite de cette salle est interdite au public.
Hokke-dō. Cette salle fut construite par Ryōben, membre de la secte Kegon-Shū en 733. On peut y voir des sculptures datant du VIIIe au XIVe siècle.
Shōrō (ou beffroi). Construit en 1239, il renferme la plus grande cloche sans battant du Japon.
Kaisan-dō (salle du Fondateur). Construite en 1019 et reconstruite en 1250 dans le style Tenjiku-yō. Elle contient une statue de Ryōben qui n'est visible généralement que le 16 décembre.
Kaidan-in (salle des Ordinations). Elle contient les Shi-Tennō en argile, gardiens des Quatre directions et datant de l'époque Tempyō, durant le règne de l'empereur Shōmu, de 729 à 749.
Shōsō-in (trésor impérial). Situé au nord du Daibutsu-den, le bâtiment fut construit en 760 selon le style azekura-zukuri (kura : greniers). La construction est posée sur quarante piliers d'une hauteur de 2,50 mètres. Le toit est de style Yosemune et couvert de tuiles. Aujourd'hui, le trésor est conservé au musée national de Nara. Il est exposé chaque année de fin octobre à début novembre.
Tegai-mon. C'est l'un des bâtiments les plus anciens du temple puisqu'il remonte à 752. D'après la légende, marcher devant cet édifice est censé guérir les maladies. Le Shunjō-dō détient une statue de Chōgen Sunjōbō que l'on ne peut voir que le 5 juillet.
Kasuga Taisha. Ce sanctuaire est situé au sud-est du Todai-ji. Il fut fondé en 709 par Fuhitō Fujiwara et dédié à la divinité Takemikazuchi du sanctuaire Kashima Jingū. Les trois mille lanternes en bronze et en pierre qui ornent le parc sont illuminées seulement deux fois par an, lors du setsubun (février) et de o-bon (août). Le sanctuaire comprenait de nombreuses constructions qui n'ont pas toutes échappé aux terribles incendies. Néanmoins, on peut encore remarquer la porte Nandai-mon (1179) qui ouvre sur la première cour. Puis, après la porte Chū mon, on atteint une autre cour, où s'élèvent quatre sanctuaires de style Nagare-zukuri (toits asymétriques). Le sanctuaire est connu pour ses arts du théâtre et de la musique.
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