La route de randonnée Michinoku Coastal Trail
Une aventure de la mer du Japon à la côte Pacifique
Avec ses 1000 km de sentiers serpentant le long du littoral, la Michinoku Coastal Trail s'impose comme la plus longue route de randonnée côtière du Japon. Ce parcours exceptionnel relie Hachinohe, dans la préfecture d'Aomori, à Soma, dans celle de Fukushima, en traversant le Tohoku, une région où la nature sauvage rencontre une histoire profondément marquée par le séisme et le tsunami de 2011. Créée dans le cadre d’un projet national de reconstruction, la trail est le fruit d'une collaboration étroite entre les communautés locales et le Ministère de l’Environnement japonais.
Randonnée sur la côte Tanesashi
Découvrez la côte Tanesashi lors d’une randonnée accessible depuis la gare de Same, près de Hachinohe. Première étape : le sanctuaire Kabushima, perché sur une colline offrant une vue imprenable sur l’océan. Ce lieu unique, dédié à la chance et à la prospérité, est aussi un site d’observation rare des goélands à queue noire (umineko). Si vous visitez en mai, admirez les fleurs de colza en pleine floraison et profitez d’une pause au centre d’information ou au café voisin.
Le sentier Michinoku Coastal Trail débute ici, menant à des paysages variés : le phare de Same Kado entouré de champs fleuris, le point de vue d’Ashigezaki avec sa vue à 360°, et la plage d’Osuka, célèbre pour son « sable chantant » pur et immaculé.
Terminez votre balade à la gare d’Okuki ou continuez vers le mont Hashikami. Le centre d’information Tanesashi Kaigan, point de collecte des tampons officiels de la Michinoku Coastal Trail, enrichira votre expérience avec des infos sur la faune et la flore locales.
Une escale incontournable : l’île de Kinkasan
Parmi les nombreuses pépites jalonnant la route, l'île de Kinkasan, dans la préfecture de Miyagi, est un incontournable. Ce petit paradis sauvage, encore méconnu des voyageurs, offre une alternative surprenante aux temples et biches de Nara. Sur place, quelque 500 cerfs sika et 250 macaques japonais évoluent en liberté, mais c’est surtout la présence du saro japonais qui intrigue. Ce cousin de la chèvre, protégé comme Monument Naturel National depuis 1934, vit paisiblement sur cette île au riche passé spirituel, autrefois haut lieu de pèlerinage pour les adeptes du shugendo.
Kinkasan est accessible en ferry depuis le port d’Onagawa, une petite ville côtière qui ne laisse personne indifférent. Connu pour son marché aux poissons et ses savoureuses brochettes de seiche grillée, Onagawa porte aussi les traces indélébiles du tsunami de 2011. Non loin du port, un étrange cratère abrite les ruines d’un ancien commissariat de police, désormais symbole des événements tragiques de cette année-là. Ce lieu marquant témoigne des efforts titanesques de la ville pour reconstruire et sécuriser le port, désormais situé sur des hauteurs.
Une aventure au cœur du Tohoku
En suivant la Michinoku Coastal Trail, les voyageurs découvrent bien plus que des paysages côtiers à couper le souffle : c’est une plongée au cœur de l’histoire et de la résilience du Tohoku. Le parcours regorge également d’activités pour les amateurs de plein air et de sensations : kayak, pêche, exploration de grottes marines… Les possibilités d’aventure sont infinies.
Pour planifier votre voyage :
> Plus d'infos sur la Michinoku Coastal Trail : https://www.michinokutrail.com/
> Découvrir d’autres sites incontournables du Tohoku : https://www.tohokukanko.jp/en/
Le mont Yudono, dernière étape du pèlerinage de Dewa Sanzan
Les momies sokushinbutsu de Dewa Sanzan, le long de la route de pèlerinage de la Rokujurigoe Kaido
Ceux qui aiment s’aventurer sur des chemins de pèlerinage millénaires trouveront les plus belles reliques anciennes du bouddhisme ésotérique sur les chemins vieux de 1200 ans de la Rokujurigoe Kaido (20km de long environ, 2 jours 1 nuit nécessaires pour l’accomplir dans son entièreté. Cette route de pèlerinage relie la ville de Tsuruoka au mont Yudono, troisième montagne de la triade sacrée de Dewa Sanzan, un des trois sites majeurs du Shugendo au Japon (syncrétisme du bouddhisme et du shinto, intégrant des préceptes taoïstes et chaministes). Les ascètes du Shugendo; les yamabushi, vouent une adoration pour la montagne, qu’ils considèrent mère de bienfaits et lieu d’éveil spirituel.
Le mont Yudono, le “temple du fond”
Les ascètes du Shugendo; les yamabushi, vouent une adoration pour la montagne, qu’ils considèrent mère de bienfaits et lieu d’éveil spirituel. Le mont Yudono, appelée « le temple du fond » (oku no in), a accueilli le poète Matsuo Basho qui composa 2 haïkus en son honneur, chacun démontrant la vive émotion qu’il ressentit en visitant les secrets de cette montagne du bouddhisme shingon:
Personne ne peut dire
Les secrets de Yudono
Larmes qui coulent
Au mont Yudono,
Chemins pavés de pièces d’or,
Larmes d’émotion
Au centre de ces secrets : les Sokushinbutsu du mont Yudono. Ces moines se sont momifiés au bout de plus de 1000 jours d’entraînement dans la montagne, s’amaigrissant à l’extrême pour préserver leur corps de la putréfaction au delà de la mort. S’ils avaient réussi à cette tâche, leur corps était retiré de leurs tombeaux pour être conservés comme « Bouddhas» par les temples du mont Yudono.
La Route de Pèlerinage qui relie le mont Yudono à la ville de Tsuruoka
La Rokujurigoe Kaido, autrement appelée: Yudonomichi (“La Route vers le mont Yudono”) n’est pas qu’un simple sentier de pèlerinage : c’est un véritable trait d’union entre les montagnes et la mer, entre spiritualité et échanges commerciaux. Son histoire remonte à la fondation des temples Churenji (833) et Dainichibo (852), les deux hauts lieux du mont Yudono, dans le village d’Oami. Mais selon les rouleaux du Dewa Fudoki de 1792, les pèlerins arpentaient déjà ce chemin depuis la période de Nara (VIIIe siècle).
Au fil des siècles, cette route s’est imposée comme un axe clé pour les voyageurs de tous horizons. Militaires, commerçants et agriculteurs l’empruntaient, reliant l’intérieur montagneux de la préfecture de Yamagata à la région côtière du Shonai. Stratégiquement, le sentier a même servi aux guerriers du clan Shonai pour défendre le littoral et accéder aux terres intérieures. On raconte que le général Sakanoue Tamamuro l’a emprunté à la fin du VIIIe siècle pour mater les révoltes des Emishi dans le Nord. Plus tard, à l’époque d’Edo (1604-1868), les seigneurs du Shonai et leurs armées l’utilisaient pour se rendre à Edo (Tokyo) tous les deux ans. Quant aux marchands et paysans, ils y voyaient une précieuse voie d’échange, reliant foi et prospérité.
Aujourd’hui, ce qu’il reste du Rokujurigoe Kaido est un sentier de 34 km qui traverse la ville de Tsuruoka et la ville de Nishikawa, dans la préfecture de Yamagata; bien que nous recommandons à nos visiteurs de s’arrêter au mont Yudono car le passage vers Nishikawa est très broussailleux. Avec un dénivelé de 1200 mètres, ce parcours offre une immersion unique au cœur des montagnes. Le point de départ du premier tronçon se trouve au temple Honmyoji, à Tsuruoka, et l’itinéraire complet mène jusqu’à Shizu Onsen, à Nishikawa. Une petite astuce pour les randonneurs : au sanctuaire Yudonosan, point le plus élevé du sentier, il fait en moyenne 7°C de moins que dans la plaine. Pensez à emporter des vêtements chauds, même en été !
Côté climat, la région est marquée par de fortes variations saisonnières. L’hiver, la neige recouvre le paysage de décembre à la mi-avril. En mai, la nature se réveille avec la saison des jeunes pousses. De la mi-juin à fin août, place à la chaleur estivale, avant que l’automne ne pare les montagnes de couleurs flamboyantes. Une aventure grandeur nature pour les amateurs de randonnée et de spiritualité !
Le long de la Rokujurigoe Kaido, les randonneurs peuvent visiter les temples Dainichibo, Churenji et Honmyoji pour visiter leurs momies Sokushinbutsu respectives.
> Retrouvez toutes les informations sur Dewa Sanzan sur le site officiel du sanctuaire de Dewa Sanzan: www.thedewasanzan.com (en ligne le 10 février) :
> En savoir plus sur les autres sites de la ville de Tsuruoka : www.tsuruokacity.com