DOMAINE FÉLICITÉ
Une mine de ressources, comme un miroir sur le passé qui montre l'attachement des hommes pour leurs traditions. Il relate la vie des occupants dans leur environnement depuis le XVIIe siècle. Le Domaine Félicité, ce sont deux siècles d'histoire qui se découvrent au fil d'une visite alliant passage dans les cases traditionnelles et promenade dans un magnifique jardin botanique. Un travail titanesque que ce frère et cette sœur passionnés, Alain et Arlette Magras, ont eu à cœur de réaliser dans le seul but de partager et de faire perdurer la mémoire de Saint-Barth. Sur 4 000 m2, la promenade sera dense en anecdotes familiales. Une séquence émotion pleine de confidences et de pointes nostalgiques vous attend. Les récits des initiateurs sont précis et vibrants de souvenirs. Des objets familiaux, des objets références, des photos, des plans d'urbanisme, des peintures en héritage, qui ont suscité des années de recherches et d'expertises généalogiques et botaniques.
L'histoire du Domaine :
Le grand-père d'Arlette et Alain, Joseph Alexis Magras, acquit le grand domaine de 28 ha en 1918. Ces terres arides et rocailleuses étaient consacrées à la culture (maïs, arbres fruitiers) et à l'élevage (plus de 100 chèvres que le grand-père connaissait toutes !). A l'époque, la vie était dure et l'éducation sévère. La journée était cadencée de tâches que les sept enfants de Joseph et son épouse Anastasie effectuaient sans rechigner ! Ici, « l'écran était la nature », la télévision n'existait pas et le terrain de jeu était l'extérieur. Sans doute que cela a influencé Alain pour la partie jardin. En remontant encore le temps, on apprendra que la première maison du Domaine fut construite par M. Johan Norderling (gouverneur suédois) en 1820. Le nom de la propriété viendrait de cette époque. Les fondations datant de deux siècles sont encore visibles ! Le Domaine de Félicité aura vu passer quatre gouverneurs suédois, deux maires et une famille de commerçants.
Le jardin :
« Le bout du monde et le fond du jardin contiennent la même quantité de merveilles » disait l’écrivain Christian Bobin. La visite se veut inspirante et relaxante. Une évasion bucolique insoupçonnée entre le croisement de Corossol et La Tourmente. Le charme opère dès les premiers pas sur le petit sentier qui serpente parmi les 300 essences de plantes, arbustes, arbres et fleurs. Les plus populaires sont le poirier rose, le quenettier, le gommier, les bougainvilliers, le papayer. Le plus spectaculaire, et qui inspire le respect, est sans doute le cordia, mapou rouge, planté il y a 200 ans par le gouverneur Johan Norderling. Les odeurs nous transpercent, le toucher des feuilles nous révèle leur texture et le ballet des papillons sur les orchidées pays nous exalte. D'un geste naturel, Arlette et Alain enlèvent au passage les mauvaises herbes et nous témoignent de leur affection pour les moments de jeu dans les cabanes entre les rochers. De ces mêmes rochers jaillissent des cascades d'eau reliant tous les éléments de la nature.
La visite des cases :
On passe de case en case après avoir sillonné le jardin. Outre l'intérêt de la construction elle-même de ces habitations traditionnelles (dont l'une fut déplacée et remontée sur place), les salles thématiques abordent tous les sujets liés au passé de l'île et de la famille. Une âme se dégage de chaque espace ! On commence la visite par l'accueil et la « Boutique Bazar vide poche » du nom de la première boutique ouverte sur île par l’arrière-grand-mère, puis la Case de Bas avec la Salle Norderling relatant la période suédoise de 1784 à 1878, la Salle Deveau avec les origines et les généalogies des familles de l'île, la Maison de Mlle Henriette avec tous les souvenirs liés à l'école et à l'institutrice, grand-tante de la famille. La Cuisine Mary nous plonge dans une cuisine d'époque avec l'élément phare : le foyer pour la cuisson au charbon. La Salle est liée à la marine et permet de découvrir la fabrication d'une pirogue ou encore le premier canot « Strada » de la famille, l'histoire des marins et des goélettes. La Salle des Métiers nous livre une belle collection d'outils anciens comme le rabot qui servait à fabriquer les gouttières en bois, la Salle Zulma (ancêtre de la lignée du père) se consacre à l'époque de 1860 à 1944 avec la rétrospective du commerce à Saint-Barth. Enfin la Salle familiale présente l'intimité et la vie de la famille : berceau des enfants, jeux, travaux de couture et de crochet, bibliothèque, objets du quotidien.
Les traditions à découvrir :
Le tressage de la paille est une tradition qui perdure très modestement sur l'île (quelques femmes exercent encore du côté de Corossol). Ce savoir-faire a pourtant fait la renommée de l'île et a donné du travail aux femmes durant le siècle dernier. Dans la Salle des Métiers, vous découvrez la dizaine de types de tressage (tresse à trous, tresse à boutons, tresse à mailles, tresse à dents...). C'est une technique très minutieuse, car il faut ouvrir les feuilles de latanier, les faire sécher au soleil de manière homogène pour éviter les taches, et dissocier les feuilles pour le tressage. L'artisanat était différent selon si l'on était du côté de l'île sous le vent ou au vent.
Une autre tradition était, pour les dames, de porter la coiffe traditionnelle, la calèche. Aussi appelée quichenotte, c'est une large coiffe blanche. Deux types sont exposés : la calèche à platine, faite de tresses cousues entre elles, et la calèche à bâtons faite de fines baguettes de bois insérées dans le tissu.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
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Avis des membres sur DOMAINE FÉLICITÉ
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.