ROYAL COURT
La Cour royale fut édifiée plus tardivement que le bâtiment des Etats, en 1856. Elle siège tous les 2 mois pour les assises criminelles. La salle d’audience comporte, comme les nôtres, un prétoire, des boxes pour les avocats et les greffiers, ainsi qu’une galerie pour le public. Cependant, on y trouve en plus un banc des seigneurs, féodalité oblige.
Deux séances sont très importantes pour la pérennité du système féodal de l’île, les Assises d’Héritage (le jeudi qui suit le 4 mai et le jeudi qui précède le 11 octobre), car les seigneurs des manoirs de chaque paroisse doivent « comparence » : si le tenant du fief omet à 4 reprises de répondre à l’appel, le fief est confisqué au profit du roi. Le jour fatidique, tous les seigneurs prennent place sur leur banc. La Cour est présidée par le bailli, assisté des 12 jurats. Le lieutenant-gouverneur de l’île est également présent avec son état-major au complet. Des hallebardiers montent la garde. L’attorney général clame alors le nom des fiefs. Chaque seigneur se lève à son tour et répond : « Je garde mon jour », c’est-à-dire qu’il réaffirme son allégeance au duc de Normandie. On appelle ensuite l’évêque de Coutances et l’abbé du Mont-Saint-Michel. Cette fois, c’est le lieutenant-gouverneur qui répond. Aucun seigneur n’a jamais manqué à l’appel et il en sera ainsi jusqu’à la fin des temps. Si vous êtes passionné par cette institution, lisez l’excellent livre de Roger Vercel (Les Iles Anglo-Normandes, Albin Michel, 1956). Ses descriptions des cérémonies sont un délice !
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Avis des membres sur ROYAL COURT
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