MUSÉE DU PONI

Ce petit musée, très bien conçu, est appelé ainsi en référence au nom de la province traversée par la rivière Poni, qui arrose également la ville de Gaoua. Mais il est également connu comme le musée de la culture Lobi. Né de la rencontre de la célèbre ethnologue et religieuse Madeleine Père avec les peuples Lobi, il a été inauguré en 1990. C’est en faisant de la sensibilisation dans les villages que cette femme découvre la culture Lobi et décide de s’y intéresser. Ce musée présente de magnifiques collections d’objets usuels et rituels des différents peuples de la famille Lobi. De nombreuses photographies anciennes permettent de visualiser les scènes de leur vie traditionnelle (photo de H. Labouret (1912-1924) et A. Heim (1934)). Il est indispensable d’effectuer la visite avec Claire, disciple de Madeleine Père, devenue l’excellente guide du musée. Il faut littéralement la suivre dans le récit des traditions fascinantes de son peuple et laisser libre cours à ses questions. Une fois la visite finie, on peut la poursuivre par l’exposition temporaire, qui est modifiée tous les 2 ans. À l’extérieur, dans la cour, une reconstitution de l’habitat traditionnel permet de comprendre le système défensif adopté dans cette région convoitée pour ses richesses, mais aussi la forte relation culturelle que les Lobi entretiennent avec leur territoire. Le musée est installé dans un ancien bâtiment colonial qui fait partie d’un ensemble plus vaste, très représentatif du noyau colonial qui s’installait à proximité des villes « indigènes ». Ainsi, autour d’une place centrale (où, dans le cas de Gaoua, se dresse encore aujourd’hui le porte-étendard) et le long d’un axe appelé à devenir l’avenue principale de la nouvelle ville étaient érigés les bâtiments administratifs et les résidences des coloniaux. Le bâtiment du musée a notamment hébergé le dernier administrateur régional. Au bout de la rue, la colline en surplomb permet d’avoir une très belle vue sur la région et sur la ville en contrebas.

Pour aller plus loin : le livre de Madeleine Père, qui a effectué ses travaux dans la région à partir de 1961. Mémoire entre deux rives : documentaire de Frédéric Savoye et Wolimite Sié Palenfo (le sculpteur Kader). Editions Mosaïque films. L’exil des Dieux, film de Nossi Joanny Traoré. Editions Mamio. Résister au Sida – Récits du Burkina (1990) – Collections Ethnologie. Le sida en Lobi est désigné par l’araignée.