LA COUR ROYALE
Le point d’intérêt majeur de Tiébélé est la visite de la cour royale. Il s’agit de la cour centrale où se retrouvent les notables et les chefs des nombreux villages de la région, et qui est toujours habitée par les membres de la famille royale de Tiébélé, 200 personnes environ y vivent actuellement. L’association compte 14 guides (avec badge) respectant une ronde pour conduire la visite. La concession est entourée d’un mur rehaussé de pointes et forme un vaste labyrinthe un peu complexe, constitué de cases à terrasse, reliées par un jeu de ruelles et d’escaliers. Les cases, en banco, très abîmées après l'hivernage, sont redécorées par les femmes au début de la saison sèche, avec des figures géométriques répétitives représentant des animaux ou des objets, stylisés en noir ou blanc sur fond rouge. La technique traditionnelle aux pigments, utilisée depuis environ le XVIe siècle, est la plus couramment utilisée, mais elle est concurrencée par la technique contemporaine, au goudron, plus rapide et plus solide dans le temps. Le guide explique la signification des représentations, dont la fonction est souvent protectrice. Lors de la visite, il est possible de visiter l’intérieur d’une case. L’entrée des cases extrêmement basse et étroite, nécessite de s’accroupir. Une fois l’ouverture franchie, un dispositif de sécurité permet à l’occupant dissimulé sur le côté d’un muret, d’observer sans être vu un éventuel agresseur. Cette architecture protectrice permettant notamment de décocher des flèches aux marchands d’esclaves, qui agissaient pour le compte du royaume Ashanti, voire de leur couper la tête. À l’intérieur, les différentes pièces baignent dans l’obscurité et nécessitent à la vision quelques minutes d’acclimatation. Chaque pièce a sa fonction révélée par le guide. Dans la chambre d’une femme sont empilés de nombreux canaris et des calebasses, dont le nombre témoigne généralement de l’importance hiérarchique de cette femme par rapport aux autres femmes et concubines. La pièce la plus éloignée est la cuisine, installée sous la seule ouverture de la case, servant de cheminée. Le mobilier de la cuisine est systématiquement intégré à l’architecture (table, fourneau, etc.). C’est plongé dans l’obscurité d’une case que l’on prend pleinement conscience du mode de vie de ses habitants. A l’instar des Lobi, le peuple Gourounsi est fascinant et le voyageur curieux pourra faire connaissance avec cette culture, grâce à l’aide du guide disponible pour répondre à toutes les questions. Le toit-terrasse accessible par une échelle de bois ou intégré à l'architecture a plusieurs fonctions. Tout en abritant la case, il permet d’observer et de se défendre en hauteur des éventuelles agressions ennemies. Il sert aussi traditionnellement de lieu de stockage et de séchage des céréales (mil, sorgho, maïs) récoltées au cours de l’année.
A la fin de la visite, en sortant de la concession, des artisans présentent leur travail (calebasses décorées, instruments de musique, lance-pierre, poteries, etc.). Une occasion d’acquérir quelques productions artisanales locales. Pour les visiteurs souhaitant approfondir la découverte du peuple kasséna, il est possible d’acheter auprès des guides plusieurs fascicules et ouvrages sur la signification des peintures, sur l’histoire de ce peuple ou encore sur la langue kasséna (vendus de 3 000 à 6 500 FCFA).
Il est également conseillé de se renseigner sur les possibilités de visiter d’autres concessions et d’autres villages (Tangasso, Boungou, village de potiers, pic de Nahouri, marché de Guelwongo à la frontière avec le Ghana…), d’assister à des cérémonies (danse guerrière, funérailles…). Dernier conseil pour une initiation à la culture kasséna : le kanzaga, plat traditionnel à base d’oseille, d’arachide et de sel est, paraît-il, simple mais succulent.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
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Avis des membres sur LA COUR ROYALE
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
Anne LEVEQUE