TATA, PALAIS FORTIFIÉ DU SULTAN SENOUSSI
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Pour les voyageurs qui ont déjà eu la chance de parcourir le nord du Bénin et le pays somba, le « tata » du sultan ne sera pas une véritable découverte, puisqu’il présente une architecture similaire et porte donc la même appellation. Bien qu’édifié au XIXe siècle, ce palais a conservé sa configuration d’origine, grâce à des vestiges remarquablement conservés. Certains murs, construits avec des briques de forme conique, résistent particulièrement bien aux caprices de la nature. Bâti sur le plateau de la colline qui domine Ndélé, le tata constituait le centre névralgique du commerce d’esclaves organisé par le sultan qui, depuis son palais, approvisionnait en esclaves les marchés d’Afrique du Nord, du Soudan, d’Egypte et du Moyen-Orient. Si l’île de Gorée, au Sénégal, a été l’une des plaques tournantes de la traite occidentale, le tata du sultan Senoussi a rempli exactement le même rôle pour la traite orientale. Centre d’un trafic international, sa cour voyait défiler hommes, femmes et enfants de toute provenance géographique et culturelle, commerçants, esclaves, marchands de biens… Lieu du brassage des civilisations, l’emplacement du tata n’a pas été choisi au hasard : au nord-ouest, une chaîne de collines, au sud et au sud-est, la rivière Ndélé appelée Méagoulou. L’entrée est sécurisée par une ouverture naturelle d’environ 6 m de large. A l’intérieur, la vie en autarcie était possible en cas d’attaque. La résidence principale du sultan se trouve au fond, jouxtée par l’habitation des domestiques et la maison de sa première femme, Oum Diwan, suivie de celles des autres épouses. Les pénates des fils du sultan, Djemel-Heddine et Kamoun, se trouvent au nord de la résidence de leur père. Au premier plan, en guise de rempart au bâtiment principal, on peut voir, vers le sud-ouest, les maisons d’Allah Djaba, qui était l’un des principaux lieutenants du sultan, et de son fils aîné, Adoum. Au nord-est, c’est le quartier des artisans, tels que Faki Issa, mais aussi celui des chefs banda, des forgerons, comme le chef gbaga Yanda, célèbre armurier de l’époque. A l’intérieur du tata se trouve également le quartier des descendants des Djellaba. La résidence de Mercuri, Français qui vivait auprès du sultan Senoussi, est à l’ouest. Enfin, au nord-ouest, se trouve le champ de tir, relié par un long couloir souterrain à la chambre d’exécution et de castration des eunuques. Sur une partie du plateau qui borde la terrasse ont été bâtis des villages qui réunissaient de très nombreux groupes ethniques, comme les Bazinguer Krech, les Kara, les Rounga, etc. Sur une autre portion de plaine, quelques familles musulmanes et d’autres populations se sont installées, telles que les Banda, les Sara, les Rounga, les Ndouka, les Djémé… Le site a été soumis à la liste indicative des biens de l’Unesco.
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