Le parc de La Gounda Saint-Floris, classé sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en 1986, figure depuis 1997 sur celle des sites en péril. Le parc, situé à 800 km de Bangui, vit en effet des heures délicates en raison du braconnage qui s'est multiplié ces dernières années, et les éléphants sont exterminés pour le commerce de l'ivoire. Des braconniers armés et sans scrupules, venus du Tchad ou du Soudan, défendent âprement leur terrain de chasse. Plusieurs gardes d'Ecofac sont morts en 2009. Le parc est accessible par la route via Ndélé, mais deux jours de trajet sont alors nécessaires, dans des conditions de sécurité minimale étant donné que les coupeurs de route envahissent le coin. Les frontières nordistes ne sont pas non plus très sûres, en raison de la présence de groupes armés (notamment rebelles tchadiens) et de la proximité avec le Darfour.

C'est réellement dommage puisque plusieurs centaines d'espèces d'oiseaux (autruches, aigles-pêcheurs, vautours, marabouts, pélicans, milans, grues cendrées du Nil aux pattes rouges, pintades, guêpiers, rolliers multicolores, etc.) y vivent et en font un véritable trésor pour les ornithologues. Les cours d'eau, eux, regorgent de crocodiles avec aussi la mare de Gata qui abrite l'une des plus grandes concentrations d'hippopotames au monde...

Destinée à protéger son environnement exceptionnel, la réserve abrite, sur 17 400 km², tous les types de végétation, de la forêt dense sèche à la savane herbeuse, traversées par les rivières Gounda et Koumbala (où deux camps sont implantés). Elle abrite également une faune abondante et diverse : girafes, babouins, singes verts, singes colobes, buffles, hyènes, phacochères, élands de Derby, cobs Defassa, cobs de Buffon, bubales, antilopes cheval, antilopes, damalisques, pythons, lions, panthères, guépards...