FORTERESSE DE NOVO BRDO

Cette forteresse de la « nouvelle colline » (Tvrđava Novo Brdo, Kalaja e Novobërdës) est placée au sommet d’un volcan éteint, à 946 m d’altitude. C’est l’un des plus importants sites historiques du Kosovo. Hélas, depuis 2014, la forteresse médiévale fait l’objet d’un étrange chantier de « revitalisation » lancé par l’Unesco qui entraîne, année après année, l’ajout d’éléments nouveaux et la destruction progressive de la structure originale. Construite à partir de 1295 par le roi serbe Milutin, la forteresse avait pour fonction de protéger les plus précieuses mines d’argent des Balkans pour lesquelles fut créée la « colonie minière de Novo Brdo », une grande cité médiévale de 40 000 habitants. Elle devint le dernier bastion serbe du Kosovo à tomber aux mains des Ottomans en 1555. Faute de pouvoir relancer les mines, ces derniers firent de la forteresse une simple garnison autour de laquelle ne résidaient plus que 5 000 habitants chrétiens et musulmans.

Plan originel. La forteresse conçue par Milutin se présente sous la forme d’un éventail déplié vers l’ouest avec deux parties distinctes. La ville haute (Gornji Grad) est un hexagone légèrement aplati de 50 m de longueur sur 45 m de largeur qui est défendu par six tours d’environ 10 m de hauteur. C’est cette partie-là qui fait l’objet des plus importantes interventions de l'Unesco depuis 2014. La ville basse (Donji Grad) comprend, elle, trois murs : deux murs plus ou moins rectilignes de 45 m de longueur partent de chaque côté de la ville haute et rejoignent deux tours d’angle qui elles-mêmes sont reliées par le troisième mur de 180 m de longueur qui s’étend à l’ouest en arc de cercle. L’ensemble est percé de trois portes (dont une permettant de passer de la ville haute à la ville basse) et entourée d’un fossé. Les murs, alternant brique et pierre taillée, atteignent jusqu’à 3 m d’épaisseur. Tandis que la ville haute avait un rôle militaire, la ville basse servait de quartier d’habitation. Mais l’essentiel de la population résidait à l’extérieur, autour de la colline, dans des « banlieues » catholiques et orthodoxes qui sont aujourd’hui les villages de la municipalité de Novo Brdo/Novobërda. Les environs sont constellés de vestiges de la ville médiévale. Tout près, à l’est de la forteresse, subsistent les fondations de la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas qui fut transformée en mosquée en 1466. La colonie minière compta jusqu’à neuf églises avant l’arrivée des Ottomans, dont deux catholiques situées à proximité de l’actuelle église de la Mère-de-Dieu-de-Javor.