MONASTÈRE DES SAINTS-ARCHANGES

Ce monastère orthodoxe serbe du XVI^e siècle (Manastiri i Arkangjelit të Shenjtë, Манастир Светих Архангела/Manastir Svetih Arhangela) a été largement endommagé au cours des siècles, mais il est de nouveau actif et abrite des ruines importantes qui en font un haut lieu de l’histoire serbe. Situé dans un cadre impressionnant, à 500 m d’altitude, dans le canyon de la Prizrenska Bistrica, il a éte conçu par le roi et empereur serbe Stefan Uroš IV Dušan (1331-1355) pour abriter son mausolée. Le monastère fut érigé entre 1343 et 1352, en même temps que la forteresse voisine de Višegrad qui le protégeait. Abandonné au XVI^e siècle, le complexe servit ensuite de carrière de matériaux de construction pour l’édification de la mosquée Sinan-Pacha (1615) et de nombreux bâtiments de Prizren jusqu’au XIX^e siècle. Lors de fouilles effectuées en 1927, la tombe de Stefan Dušan fut découverte ici et sa dépouille transférée dans l’église Saint-Marc de Belgrade. Une petite communauté de moines vint s’y installer en 1995. Mais en juin 1999, les quartiers d’habitation furent incendiés et le seul moine resté sur place fut exécuté par l’UÇK. Après le début d’une nouvelle restauration, le monastère fut de nouveau pris pour cible lors des émeutes antiserbes de mars 2004.

Visite. Désormais sous protection de la KFOR, le complexe accueille une communauté de huit moines et attire des pèlerins, notamment pour la Pentecôte (26 juin) et la fête des Saints-Archanges (21 novembre). Entouré de sa veille enceinte fortifiée et gardé par une haute tour reconstruite dans les années 2000, le complexe comprend plusieurs bâtiments récents ou en ruine. Près de l’entrée sont visibles les vestiges de l’église Saint-Nicolas (en cours de reconstruction), puis ceux de la vaste église des Saints-Archanges où fut inhumé l’empereur. Sur la droite se dresse le konak (auberge) qui abrite depuis 1995 les cellules des moines ainsi qu’une petite chapelle dédiée à saint Nicolas d’Ohrid, archevêque qui proclama Stefan Dušan empereur à Skopje en 1346. Plus loin subsistent les ruines de l’ancien réfectoire. À côté, une porte fortifiée donne accès à un petit pont de pierre pré-ottoman, quasi unique dans le pays, qui enjambe la Prizrenska Bistrica. Au sud du monastère, un sentier abrupt conduit à la partie haute de la forteresse de Višegrad. Placée sur un éperon rocheux à 680 m d’altitude, celle-ci est également en ruine. Mais le site offre un merveilleux panorama sur le canyon et le monastère.