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NARTHEX

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Monastère patriarcal de Peć, Peja (Peć), Kosovo
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Ce narthex monumental (Нартекс/Narteks, Narteksi) constitue le « vestibule » du complexe ecclésiastique du monastère de Peć. Il fut érigé en deux temps, au XIVe et au XVIe siècle. Orienté vers l’ouest et long de 22 m, il est quasi unique en son genre dans l’architecture chrétienne, puisqu’il relie trois des quatre églises du complexe : Saint-Démétrios (au nord), des Saints-Apôtres (au centre) et de la Mère-de-Dieu-Hodegetria (au sud). L’édifice est constitué de deux voûtes orientées dans le sens nord-sud. L’entrée se fait soit au sud (la plus utilisée, à côté de l’église Saint-Nicolas), soit à l’ouest (entrée principale située face aux bâtiments des moniales).

Histoire

Première phase. Le narthex fut bâti à l’instigation de l’archevêque Danilo II, entre 1330 et 1337, presque en même temps après l’église de la Mère-de-Dieu-Hodegetria. Il revêt trois fonctions : 1) pratique, en assurant la communication des trois églises entre elles afin de faciliter le déroulement des offices religieux ; 2) symbolique, en tant que transition entre l’extérieur/le profane et l’intérieur/le sacré ; 3) édifiante par ses dimensions et le luxe de son décor originel. Danilo II l’a en effet conçu pour impressionner les visiteurs, précisant aux constructeurs et aux peintres : « Il faut qu’il mérite qu’on en parle. » Au départ conçu comme un long porche ouvert sur trois côtés, le narthex éblouissait par ses fresques, la richesse de ses matériaux et la légèreté de ses voûtes simplement renforcées par deux colonnes et trois piliers.

Seconde phase. Deux siècles après sa construction, le narthex menaçait de s’effondrer : les larges baies ouvertes n’étaient pas assez solides pour soutenir l’édifice. En 1565, le patriarche Macaire (Makarije Sokolović, frère ou cousin du grand vizir ottoman Mehmed Pacha Sokolović) lança d’importants travaux de sauvetage et d’embellissement. Cette seconde phase intervient aussi dans le cadre du rétablissement du patriarcat de Peć, dont l’autocéphalie (indépendance) fut de nouveau reconnue par les prélats grecs et le pouvoir ottoman en 1557. La principale intervention consista à faire condamner les ouvertures. Cela occasionna la perte d’une grande partie des fresques originelles et l’ajout de nouvelles fresques, moins soignées.

Visite

À l’intérieur du narthex, les fresques les plus intéressantes sont situées sur le mur oriental donnant sur les portails des trois églises. Le reste des surfaces est notamment occupé par des portraits de grandes figures de l’Église orthodoxe serbe et par le menologion. Ce dernier est le calendrier des 365 jours de l’année liturgique orthodoxe où chaque jour est illustré par un saint (son portrait, un miracle qui lui est attribué ou une scène de sa vie).

Extérieur. Le narthex est la seule partie du complexe ecclésiastique dont les murs extérieurs n’ont pas été repeints en rouge en 2006. Cela a permis de préserver les fragments de quelques fresques datant du XVIe siècle. On devine des portraits de saints et les contours de certaines scènes, comme celle de la naissance d’un saint indéterminé sur le mur sud.

Arbre des Nemanjić. Cette fresque du XIVe siècle est située tout de suite à droite, en entrant dans le narthex par la porte sud, à droite du portail de l’église de la Mère-de-Dieu-Hodegetria. Il s’agit d’un arbre généalogique représentant vingt membres de la dynastie serbe des Nemanjić, dont certains ont été canonisés par l’Église serbe. Formée de quatre rangées horizontales successives et dominée par un Christ Rédempteur, cette œuvre met en valeur les souverains les plus importants (axe vertical central) en commençant (en bas) avec Stefan Nemanja (règne 1166-1196), fondateur de la dynastie et père de saint Sava. S’ensuivent les rois Stefan Ier (1196-1228), Uroš Ier (1243-1276) et Milutin (1282-1321). La série s’achève avec le portrait de Dušan (1331-1355) qui régnera bientôt sur un vaste territoire allant jusqu’à la Grèce. Notez juste à côté, sur le mur sud, au-dessus de la porte, une rare représentation de la Mère de Dieu Galaktotrophousa (« nourrissant au lait », en grec). Celle-ci apparaît allaitant l’Enfant sur un trône d’or et entourée des archanges Michel et Gabriel.

Fonts baptismaux. En face de l’arbre des Nemanjić, sur une estrade en marbre (à côté du stand où sont vendus cierges et cartes postales et où sont proposés les audioguides), se dresse les fonts baptismaux. Ce bassin en pierre du XVIe siècle est utilisé pour les cérémonies religieuses des quatre églises du complexe.

Portail de l’église de la Mère-de-Dieu-Hodegetria. Au-dessus de la porte, à gauche de l’arbre des Nemanjić, une grande fresque du XIVe siècle représente la « Mère de Dieu source de vie » et le Christ enfant, tous deux ayant les bras ouverts. Ils sont entourés du commanditaire, l’archevêque Danilo II (à gauche) et de saint Nicolas. Ceux-ci rendent hommage au miracle de la « source de vie » survenu à Constantinople au IVe siècle : l’empereur byzantin Léon Ier aurait redonné la vue à un aveugle en lui lavant les yeux avec l’eau d’une source indiquée par la Mère de Dieu. C’est surtout une référence au miracle de Stefan Dečanski (1322-1331) : le futur roi aurait retrouvé la vue alors qu’il était exilé à Constantinople grâce à l’apparition de saint Nicolas qui lui aurait lavé les yeux.

Trône de saint Sava. À gauche du portail de l’église de la Mère-de-Dieu se trouve le siège en marbre des patriarches, dit « trône de saint Sava ». C’est sur celui-ci que le chef de l’Église orthodoxe serbe prend place lors de son intronisation depuis plus de sept siècles. Au-dessus du trône, une fresque de saint Sava a été ajoutée environ quarante ans après l’érection du narthex, vers 1370. Le fondateur de l’Église serbe (1219) est représenté portant la mitre et la tunique liturgique d’apparat. C’est un anachronisme, puisque saint Sava n’a jamais revêtu cette tenue adoptée par les prélats serbes près d’un siècle après sa mort. Mais en ajoutant ces attributs, le peintre fait un acte politique : réaffirmer que le patriarcat de Peć est autocéphale (indépendant), qualité qui lui est alors contestée depuis l’excommunication de l’empereur Dušan et du patriarche serbe par le patriarcat de Constantinople en 1350.

Portail de l’église des Saints-Apôtres. Au centre du mur oriental, la porte de l’église principale est surmontée d’un immense portrait du Christ en Ancien des jours. Le Christ a la barbe et les cheveux blancs. Il tient dans sa main gauche un manuscrit et fait le benedictio graeca (signe de bénédiction) de la main droite avec le pouce croisant l’annulaire. Il est entouré de deux ensembles de lettres grecques byzantines. Autour du visage figurent Ⲱ (oméga), Ο (omicron) et N (nu) qui signifient « Je suis celui qui est » et qui indiquent la nature divine du Christ. Au niveau du cou, de part et d’autre, apparaît le christogramme ΙϹ ΧϹ, abréviation de « Jésus-Christ » en grec et symbole de la nature humaine du Christ. En revanche, les deux mots EТХН ДУМН (Etchi Dumi) sont en slavon serbe, qui se développa comme langue liturgique à partir du patriarcat de Peć au XIIIe siècle. Ils signifient « Ancien des jours », un personnage mystérieux cité au chapitre 7 du livre de Daniel (Ancien Testament). Dans la tradition chrétienne, c’est une évocation de Dieu le Père. Mais dans l’iconographie byzantine, l’Ancien des jours est souvent représenté sous les traits d’un Christ âgé, évocation du caractère éternel de Dieu et du Christ.

Portail de l’église Saint-Démétrios. Situé au nord du narthex, il est orné de fresques réalisées vers 1565. Le commanditaire, le patriarche Macaire, figure sur le pilier, à droite, tenant un modèle réduit du narthex tel qu’il était alors, avec un porche, aujourd’hui disparu, qui protégeait l’entrée sud. Autre fresque, au-dessus de la porte, celle de trois saints dits « guerriers » (de gauche à droite) : saint Georges, saint Procope et saint Démétrios, à qui est dédiée l’église. C’est sur le bouclier de ce dernier que figure l’unique signature d’un peintre ayant œuvré dans le narthex, un Grec nommé Andreas. Mais on sait qu’un autre artiste, plus célèbre, a également travaillé ici au XVIe siècle : le maître Longin, un peintre et moine de Peć réputé dans les Balkans pour ses icônes.

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