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ÉGLISE DE LA MÈRE-DE-DIEU-HODEGETRIA

Église - Cathédrale - Basilique - Chapelle
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Monastère patriarcal de Peć, Peja (Peć), Kosovo
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De style serbo-byzantin, l’église de la Mère-de-Dieu-Hodegetria (Црква Богородице Одигитрије/Crkva Bogorodice Odigitrije, Kisha e Virgjëreshës së Shenjtë në Hodegetri) est accolée à la partie sud (à droite) de l’église des Saints-Apôtres. Comme le narthex, achevé peu après, elle a été commandée par l’archevêque Danilo II et érigée entre 1328 et 1335. Elle abrite de remarquables fresques, dans l’ensemble bien préservées, qui ont été réalisées aussitôt après l’édification du bâtiment. Aux côtés de celles du monastère de Gračanica et l’église du Saint-Sauveur de Prizren, ces fresques en vinrent à jouer un rôle décisif dans le développement de l’art dans les Balkans.

Bâtiment

Conçue pour devenir le mausolée de Danilo II, l’église fut plus tard utilisée pour la liturgie (messe) des moines grecs du monastère au XVIIIe siècle.

Nom. L’église est dédiée à la « Mère de Dieu qui montre le chemin ». Dans la tradition orthodoxe, Marie est le plus souvent appelée « Mère de Dieu » (Theotokos en grec, Bogorodica dans les langues slaves). L’épithète Hodegetria (ou Odigitria) qui lui est ici accolée vient du grec odigeo qui signifie « conduire » ou « guider ». L’église est ainsi appelée en raison d’une icône (image sacrée) d’un type particulier qu’elle abritait à l’origine, aujourd’hui disparue et remplacée par une icône de facture récente. Selon la tradition, la toute première icône de l’Hodegetria fut peinte par Luc, l’un des apôtres du Christ, et rapportée à Constantinople au VIe siècle. Elle montrait Marie debout avec l’Enfant Jésus sur le bras gauche. Considérée comme miraculeuse, elle fut par la suite copiée et devint l’une des représentations de la Mère de Dieu les plus vénérées dans l'Orient chrétien.

Architecture. Si cette église répond à l’église Saint-Démétrios dans sa forme générale, son plan cruciforme est plus complexe. La forme de la croix a été créée « artificiellement » par l’ajout deux voûtes latérales dans la première partie du naos. Dans la zone du dôme, le naos semble ainsi s’élargir pour former un transept correspondant au bras de la croix. Enfin, l’influence occidentale apparaît dans les deux fenêtres doubles de style gothique qui furent ajoutées sur les murs est et sud peu de temps après l’achèvement du bâtiment.

Fresques. L’intérieur est presque entièrement recouvert des fresques originelles. Magnifiques, celles-ci diffèrent du classicisme du style Paléologue : les artistes, de grands maîtres anonymes issus de la cour royale serbe, semblent avoir voulu se détacher d’un certain formalisme pour se concentrer sur l’émotion des personnages. Pour l’essentiel, ces œuvres ont été réalisées avant la mort de leur commanditaire, l’archevêque Danilo II, en 1337. Celles des parties basses ont été achevées rapidement après cette date. L’ensemble du décor est principalement composé d’un cycle de la vie de la Mère de Dieu, de deux cycles de la vie du Christ (avant et après la Passion) et d’un autre consacré aux douze grandes fêtes orthodoxes.

Première partie du naos

Cette zone se distingue par la présence des deux voûtes latérales, par ses remarquables fresques originelles et par la présence du somptueux sarcophage du commanditaire, sous la voûte nord (à gauche).

Sarcophage de Danilo II. C’est le plus grand et le mieux décoré des sarcophages du monastère patriarcal de Peć. Il abrite le corps de l’archevêque commanditaire de l’église, du narthex et de la chapelle Saint-Nicolas. Réalisé en marbre rose aussitôt après la mort de Danillo II (1337), il est richement sculpté avec notamment le motif du trône vide évoquant l'attente du retour du Christ et du Jugement dernier. Le sarcophage est surmonté des portraits de trois saints anargyres (qui soignent « sans argent »), saint Côme, saint Damien et saint Pantaléon, puis d’une très rare représentation de la Mère de Dieu (sur un trône) nourrissant les pauvres et les nécessiteux.

Mur ouest – partie supérieure. Cette partie est entièrement consacrée à la Mère de Dieu, à qui est dédiée l’église. Son portrait en Hodegetria figure dans la niche au-dessus de la porte. S’ensuit une vaste scène de sa dormition (« sommeil éternel »). Celle-ci est divisée en deux zones. Dans la zone inférieure, tandis que la plupart des apôtres se trouvent de part et d’autre du linceul, l’un d’eux, saint Jean, occupe une place à part, notamment parce que c’est dans sa maison que la Mère de Dieu est venue mourir. Il se courbe sur le corps de celle-ci comme pour recueillir ses dernières paroles. Au-dessus, le Christ entouré des archanges tient dans ses mains un nourrisson emmailloté et ailé, symbole de l’âme de la Mère de Dieu. Dans la zone supérieure, l’âme de la Mère de Dieu s’élève dans un médaillon porté par trois anges vers le paradis où l’attend un chérubin dans un halo de lumière blanche. La Mère de Dieu est cernée par une étrange « escadrille » de treize nuages. Ces étonnants vaisseaux sont conduits chacun par un ange. Les passagers sont les douze apôtres et la Mère de Dieu elle-même. Celle-ci apparaît dans la partie droite en train de parler à un apôtre au visage juvénile. C’est encore saint Jean. Parmi les apôtres, celui-ci était le plus jeune et le préféré du Christ.

Mur ouest – partie inférieure. À droite de la porte est peint un superbe portrait de l’archange Michel dans sa tenue militaire de chef de la milice céleste des anges du Bien. À gauche, se trouve la fresque de la donation : l’archevêque Danilo II tient la représentation de l’église et du narthex qu’il offre à celui dont il emprunté le nom lorsqu'il a prononcé ses vœux de moine, le prophète Daniel. Danilo II apparaît sous les traits d’un jeune moine tonsuré sans tenue de prélat. Cette apparente simplicité est contredite par le bleu du manteau, couleur obtenue par l’emploi de lapis-lazuli, le plus cher des pigments du Moyen Âge, importé d’Afghanistan et dont le prix au poids dépassait celui de l’or. Le prophète Daniel est, comme souvent dans l’iconographie chrétienne (y compris en Occident), vêtu « à la persane », c’est-à-dire avec un bonnet phrygien (ici bizarrement dessiné) et une tunique courte.

Deuxième partie du naos (transept)

Le dôme de l’église est le plus bas du monastère et donc celui dont les fresques sont les plus faciles à observer. Mais ne manquez pas non plus l’aile sud (droite) du transept avec ses fresques et le proskynetarion couvert d’or. Dans l’aile nord, les fresques ont en grande partie disparu.

Dôme. La partie supérieure (coupole) est occupée par un immense Christ Pantocrator (« tout-puissant » en grec). La tête entourée d’une auréole dorée, il tient les saintes Écritures et fait le benedictio graeca pour inviter à la vie éternelle. Il est entouré des douze apôtres, puis, au registre inférieur (tambour), de seize prophètes de l’Ancien Testament. Les pendentifs (sections triangulaires) sont occupés par les évangélistes Matthieu, Marc, Luc et Jean. Fait peu commun, ces derniers ne sont pas accompagnés de leurs attributs habituels (balance, lion, etc.), mais par des anges symboles de la sagesse de Dieu. Entre les évangélistes sont peints le Mandylion (pièce de tissu sur laquelle l’image du visage du Christ fut miraculeusement imprimée de son vivant), le Keramion (tuile sacrée sur laquelle fut fixée l’image du Mandylion) et deux chérubins.

Proskynetarion. Situé à droite de l’iconostase, ce magnifique « oratoire » en bois sculpté et doré à la feuille d’or date de 1863. Il était destiné a accueillir la célèbre icône aujourd’hui disparue (ici remplacée par une copie récente) qui donna son nom à l’église. Selon la légende serbe, l’icône de la Mère de Dieu Hodegetria aurait été rapportée de Terre sainte par saint Sava au début du XIIIe siècle. Le proskynetarion comporte ainsi une peinture représentant Sava arrivant à Peć avec la précieuse icône pour la remettre à son disciple et successeur, Arsène Ier. Une pure invention, puisque l'icône de l'Hodegetria a disparu de Constantinople en 1204 et saint Sava n’a jamais remis les pieds à Peć après son départ pour la Terre sainte (il est mort en Bulgarie lors de son voyage retour).

Mur sud. La plus belle fresque, en tout cas la plus touchante du monastère, est celle située à droite de la fenêtre. Elle appartient au cycle de la vie de la Mère de Dieu et fait suite à la nativité de la Mère de Dieu illustrée à gauche de la fenêtre. On y voit Marie bébé cajolée par ses parents Joachim et Anne. C’est une représentation rare inspirée d’un texte apocryphe, le Protévangile de Jacques. Le père embrasse la tête de sa fille, Marie passe une main dans le cou de sa mère qui se penche vers elle. Derrière eux un jeune homme symbolisant l’auteur du texte (Jacques le Juste, souvent désigné comme le « frère du Christ ») observe ce moment de bonheur familial et esquisse un sourire. La partie supérieure du mur est occupée par une grande scène de la présentation du Christ au Temple. Sous la fenêtre se trouvent les portraits des saints Serge et Bacchus de Rasafa (martyrs du IIIe siècle) et, plus bas, le portrait de saint Jean-Baptise (à gauche) suivi de ceux de trois saints ermites des IVe-Ve siècles, à savoir Sabas le Sanctifié, Antoine le Grand et Arsène de Scété.

Sanctuaire

L’accès est interdit à tous sauf aux membres du clergé assurant la liturgie. Mais il est possible de voir les fresques des parties hautes de l’autel et celles de la prothesis située à gauche de l’iconostase.

Iconostase. Elle date du XIXe siècle. À l’exception de deux petites colonnes en marbre, rien ne subsiste de la cloison du XIVe siècle. Les icônes elles-mêmes ont été remplacées par des copies datant de 2007. Le coffre en bois situé à gauche de l’iconostase contient les reliques de l’archevêque Sava III (1309-1316).

Autel. L’abside est ornée d’une belle fresque la Mère de Dieu en majesté, aussi dite « trône de sagesse ». Marie apparaît assise sur un trône. Entourée des archanges Michel et Gabriel, elle est elle-même le « trône » sur lequel siège le Christ enfant, symbolisant quant à lui la sagesse de Dieu. Au-dessus de l’autel, la voûte est décorée de deux épisodes situés après la Passion : l’ascension du Christ (à gauche) et la Pentecôte (à droite, endommagée), c’est-à-dire la descente de l’Esprit saint aux apôtres quarante jours après la Crucifixion.

Prothesis. Cette pièce très étroite est réservée à la préparation de la divine liturgie, l’équivalent de l’eucharistie pour les catholiques. Elle est dédiée à Arsène Ier, successeur de saint Sava et premier archevêque de Peć (1233-1263). Au fond, le mur oriental est décoré de l’apparition miraculeuse de saint Pierre d’Alexandrie (IVe siècle) à Arsène Ier. La voûte abrite deux autres scènes de la vie de l’archevêque : son ordination par saint Sava et sa dormition.

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