BALADE EN VILLE

Promenons-nous au fil des quartiers de Morondava. Commençons d’abord par Anstakoameloky, où l’on trouve l’aéroport. Ce nom proviendrait d’une anecdote amusante : un Européen aurait mal manœuvré son avion léger en atterrissant, et les ailes auraient accroché un arbre (sakoa). L’arbre, mécontent (au pays des esprits, l’imagination est reine), se serait révolté contre le maudit appareil : d’où le nom en question, qui signifie « arbre fâché » ! Plus loin, on pénètre dans les quartiers de Tsimavao Be et Tsimavao Kely. Ils se situent à l’entrée de la ville même. Namahora Nord, le faubourg suivant, est un centre économique important ; le deuxième marché de la ville s’y tient. Ensuite, on atteint Namahora Sud, Ankisirasira et Tanambao, au beau milieu de la mangrove (celle-ci se transforme en île quand la marée est très forte). De là commence la piste vers Belo-sur-Mer, au sud.

Nous voilà maintenant à l’entrée du centre-ville. Au nord se trouve le quartier de Labatoara (l’abattoir a été déplacé à Ambalanomby, à l’ouest de la digue reliant le centre-ville à la Grande Terre), au sud celui d’Andakabe. Ensuite, on parvient à Sanfily. Au centre, Bazary Be est le quartier le plus animé : l’axe principal le traverse, on y trouve le marché principal et la plupart des commerces. Le marché mérite que l'on s'y arrête : soubiques, chapeaux, lambaony rouge et or, fruits à profusion... C'est toute l'ambiance des grands marchés de Mada que l'on respire, avec les divers parfums des épices, des fruits et des poissons séchés ! Tout près, devant la mosquée, règne une atmosphère d'attente. On y trouvera l'ancienne agence d'Air Madagascar, le tribunal, la Poste, autant de bâtiments dont l'architecture, les bois peints écaillés et les ocres délavées évoquent l'univers de Conrad dans Lord Jim.

Pour se rendre à Nosy Kely, il faut poursuivre plus au sud. C’est là que le tourisme a élu domicile. Selon toute apparence, la mer est en train de rogner la côte, qui reculerait de plusieurs centaines de mètres par décennie ! C’est la raison pour laquelle on avait construit des brise-lames, aujourd’hui tombés en ruines. Hélas, aucun projet de restauration n’est maintenant prévu pour endiguer la montée inexorable des eaux. Le port aux boutres se situe dans le canal Hellot, un bras de mer par lequel on accède également au village de Bétania en taxi-pirogue. Ce petit village de l'autre côté de l'embouchure peut d'ailleurs constituer une très belle balade à l'aube, quand les couleurs et les lumières diffusent leur douceur sur le paysage et les atmosphères de début de journée.