MUSÉE NATIONAL
Ce n'est pas le Musée du Caire ni le British Museum, mais à son modeste niveau (le plus grand musée du pays tout de même), c'est un rendez-vous obligé pour les touristes et tous les passionnés d'archéologie. Et le Soudan n'est pas une terre pauvre dans ce domaine. Construit à la charnière des années 1960-1970, le musée est conçu de manière à permettre au visiteur de parcourir la longue chronologie soudanaise, depuis la Préhistoire jusqu'aux temps islamiques.
Au rez-de-chaussée, à l'entrée, une immense carte du pays attire le regard. Elle présente les sites archéologiques et les anciens royaumes de la région. Dans le sens des aiguilles d'une montre, vous circulez entre vitrines, cartes et statues, réunies selon les époques et accompagnées de commentaires (en anglais). Pour la période préhistorique, le musée expose une belle quantité de bijoux (bracelets, boucles d'oreilles, colliers) et de figurines-statuettes. La période de Kerma est illustrée par une riche collection de poteries, pour lesquelles la première civilisation subsaharienne était très réputée. L'histoire koushite se prolonge par Napata et, bien sûr, Méroé. Parmi les plus belles pièces du musée figure le sarcophage du souverain napatéen Anlamani, mais aussi une statue le représentant. Il fut l'un des rois kushites proches successeurs des Pharaons Noirs, à une époque où le royaume de Koush traversait une période de turbulences. De la période méroïtique, ce sont les objets empreints de multiples influences qui sont les plus significatifs. La statue du roi-archer, pièce maîtresse de l'exposition "Méroé, un empire sur le Nil", au Louvre, en 2010, devra retrouver ses pénates au Musée national de Khartoum, tout comme plusieurs dizaines d'autres pièces prêtées pour l'occasion au musée français.
A l'étage, une salle plutôt sombre expose probablement les plus belles pièces du Moyen Age chrétien en Nubie. Plus d'une dizaine de fresques, provenant notamment de la cathédrale de Faras, ancienne capitale religieuse engloutie sous les eaux du lac Nasser, témoignent de la finesse et de la beauté de l'art pictural nubien de cette époque. La ronde des saints ou encore la représentation d'évêques, d'anges, du Christ ou de la Vierge sont particulièrement saisissantes. La même salle présente également plusieurs objets datant de la période musulmane, jusqu'au sultanat Founj. Pour les photos, pensez à apporter un pied (le flash est interdit).
A l'extérieur, ne manquez pas les reconstitutions (sous serre) des temples de Semna, de Kumma et de Bouhen, petits frères d'Abou Simbel, sauvés, comme leur prestigieux homologue, de la montée des eaux du lac Nassero-nubien par l'UNESCO, à la fin des années 1960. Constructions égyptiennes, ces temples devaient assurer la visibilité du contrôle égyptien sur ces terres lointaines au Moyen-Empire. Le jardin du musée est également agrémenté de colonnades et de statues de bélier, symboles d'Amon, provenant du temple dédié à ce dieu à Kawa.
On trouvera sur place une petite buvette-cafétéria, très appréciable par grosse chaleur.
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Avis des membres sur MUSÉE NATIONAL
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