LE TEMPLE D'AMON

Le saint des saints napatéen a été littéralement dévasté par des siècles d'érosion et de pillages (les Egyptiens, les Romains…). Le plan global est encore visible, les colonnades, certains dallages. Mais il n'y a presque plus rien. Dans le chantier qui subsiste, vous passerez de bas-reliefs en fûts de colonnes en granite. Deux statues de bélier, symboles d'Amon, sont encore visibles à l'entrée du temple en direction du Nil, mais elles proviennent originellement du temple de Soleib, plus en aval. De fait, plusieurs éléments de ce temple, symbole de la domination égyptienne passée, ont été récupérés par les Napatéens.

Il est important de noter que la construction initiale du temple d'Amon de Napata est égyptienne, datant probablement du XV^e siècle avant notre ère. Ce fut le grand pharaon Thoutmôsis III qui décida d'offrir un temple à Amon, supposé vivre dans cette montagne. Agrandi par ses successeurs, le temple devint un lieu hautement sacré de la religion égyptienne. Il fournit de manière décisive la légitimité nécessaire à Piye, fondateur de la XXV^e dynastie, et à son fils Taharqa, pour régner sur l'Egypte thébaïque. Ainsi que, symboliquement, pour prendre possession de l'équivalent "nordiste" du temple d'Amon à Napata, celui de Karnak (voir encadré).