Guide de voyage Burana

À 70 km à l’est de Bichkek, dans la vallée de Tchouï, sur la route d’Issyk Kul. On bifurque au village de Tokmok vers l’une des antiques capitales karakhakanides : Balasagoun. Une ville que Gengis Khan épargna lors de ses conquêtes au XIIIe siècle et que les Mongols rebaptisèrent « Gobalik », qui veut dire la « bonne cité ». Elle ne garda pas pour autant sa gloire d’avant les hordes et finit par s’évanouir au XVe siècle. Ne vous attendez pas à une ville fantôme, il ne reste que quelques tumulus et le minaret au pied des Kirghiz Alaa-Tau, mais le cadre vaut bien les 12 km de détour de la route principale. Burana serait l’altération de Murana, qui veut dire minaret. Construit au XIe siècle, ce minaret mesurait à l’origine 45 m de hauteur. Depuis un tremblement de terre au XVe siècle, il n’en reste que 25 m. Les archéologues soviétiques en firent une restauration poussée, car le minaret pillé par les colons russes qui manquaient de briques risquait de s’écrouler dès la fin du siècle dernier. Légèrement penché, il est orné de motifs géométriques en relief dus à un savant agencement de briques. Les hautes marches de l’escalier intérieur qui font accéder au sommet sont une véritable délicatesse pour les trekkeurs, mais peuvent laisser de sérieuses courbatures. Plusieurs dizaines de statues funéraires türk, appelées tach balbaldar, sont exposées dans le champ au pied du minaret. Elles datent du VIe au Xe siècle.