PIC LÉNINE
Sur la route du Tadjikistan se dresse, majestueux, le second sommet le plus élevé du massif du Pamir. Situé dans le nord du massif du Pamir, dans la chaîne des montagnes Zaalaïski, à la frontière entre le Kirghizistan et le Tadjikistan, son sommet culmine à 7 134 m d’altitude. En 2006, le pic Lénine a été rebaptisé « pic de l’Indépendance » mais l’usage courant a conservé le nom donné en l’honneur du leader révolutionnaire russe.
Malgré son impressionnante altitude de 7 134 mètres, la « facilité » d'accès à son sommet en fait le « 7 000 » le plus fréquenté au monde. Et tous les ans de nombreuses expéditions sillonnent ses flancs suivant les différents itinéraires d'ascension. En conséquence, de nombreux campements sont implantés un peu partout au camp de base d'Atchyk Tash, situé à 3 750 mètres d'altitude. Ils sont gérés par différents tour opérators kirgizes basés à Bichkek et il est très facile d'y réserver une place pour la nuit ou de camper alentour. La difficulté sera de rejoindre le camp de base, la meilleure solution étant de partager un 4x4 avec d'autres voyageurs, comme le fait la Osh Guesthouse ou CBT à Osh.
Partout autour du camp de base, les alpinistes déambulent, chargés de tout leur équipement, pour s'acclimater avant le départ, en attendant la bonne fenêtre météo. Mais nul besoin d'être alpiniste pour, depuis le camp de base, gravir la plaine en pente douce qui monte jusqu'à un splendide panorama dominé par le pic lui-même. Ce dernier fut gravi pour la première fois en 1928 par l'équipe germano-russe constituée des alpinistes Karl Wien, Eugene Allwein et Erwin Schneider. Il demeura pendant cinq ans le pic le plus élevé d'Union soviétique, jusqu'à ce qu'une expédition parvienne à escalader le pic Ismail Samani, situé à une centaine de kilomètres au sud-ouest, et à en mesurer précisément l'altitude, plus élevée de 361 mètres ! Si le pic Lénine est d'un accès facile, l'histoire de ses ascensions est entachée par le plus lourd bilan meurtrier de toute l'histoire de l'alpinisme : en 1990, lors d'un tremblement de terre, le camp 2 fut enseveli et 43 alpinistes trouvèrent la mort.
En tant que simple promeneur, vous pourrez déambuler autour des camps de base : c’est un enchantement (mis à part le fait d'être essoufflé au bout de quelques mètres seulement !) de verdure et d'alpages dominé par le pic qui, malheureusement, peut souvent être perdu dans la brume ou les nuages. Vous vous consolerez en comptant les innombrables marmottes mais ne sympathisez pas trop, certaines se retrouvent au menu du jour dans les campements !