COMPLEJO TURÍSTICO ITAIPÚ
Dans les années 1960, le fort développement démographique et économique du Brésil a imposé de trouver de nouvelles sources d'énergie, pour subvenir à la demande croissante des mégapoles de Sao Paolo et de Rio de Janeiro notamment. Des négociations commencent en 1966 avec le Paraguay, pour entreprendre des recherches le long du fleuve frontalier, le río Paraná, qui constitue avec ses affluents, le troisième réseau hydrographique au monde. Le site d’Itaipú « pierre qui chante » en guarani, une petite île rocheuse, à 14 km des villes de Foz et Ciudad del Este, attira l'attention des ingénieurs. Le fleuve était rétréci à cet endroit et le socle rocheux constitué de basalte pouvait supporter le poids massif d’un futur ouvrage. Le 26 avril 1973, après plusieurs années d’études techniques et financières, les gouvernements militaires du Brésil et du Paraguay signèrent le Traité d’Itaipú, qui prévoyait la construction d’une centrale hydroélectrique commune. Une entité binationale est créée l’année suivante pour gérer les travaux et le fonctionnement de la centrale : l’Entité Binationale d’Itaipú. Les travaux débutent en mai 1975, avec l’excavation de 22,5 de tonnes de terre et de roche, pour creuser un canal (90 m de profondeur, 150 m de large et 2 km de long), destiné à détourner provisoirement le fleuve de son lit naturel, le temps d'édifier le futur barrage. Les constructions de digues en aval et en amont du futur barrage, du barrage central et des barrages latéraux (7,2 km au total) et du déversoir (pour que le lac de retenue ne déborde pas), se déroulèrent de 1978 à 1982. Puis ce fut installation des turbines de la centrale proprement dite. La première unité génératrice d’électricité entre en fonctionnement en mai 1984, et l’ensemble de la centrale sera fonctionnelle en mars 1991, avec 18 turbines (augmentées à 20 en 2007). Ce chantier titanesque a coûté l’équivalent de 20 milliards de dollars (mais la plus grande partie de cette coquette somme a été détournée par la corruption !). Il a nécessité notamment, six centrales à béton d’une capacité de 180 m³/heure chacune, deux énormes centrales de refroidissement pour la production d’eau glacée (non pour le tereré des ouvriers, mais pour refroidir le béton qui doit résister aux températures élevées de la région), l’équivalent en fer et en acier de 380 Tour Eiffel, des dizaines de grues et centaines de camions et bulldozers, et plus de 40 000 ouvriers et ingénieurs. Les villes de Foz et Ciudad del Este vont tripler leur population et se moderniser à grande vitesse.
Itaipú a longtemps constitué la centrale hydroélectrique la plus grande et puissante au monde (avant la mise en service de la centrale chinoise des Trois-Gorges à partir de 2006). Cela lui a valu d’être inclus dans le classement des sept merveilles du monde technologique, au même titre que le tunnel sous la Manche ou le Canal de Panamá. 90 milliards de kilowatts d’énergie électrique sont produits chaque heure et la capacité installée est de 14 millions de kilowatts. La centrale approvisionne ainsi 91 % de l’énergie électrique consommée au Paraguay et 25 % de celle du Brésil. Mais l’ouvrage d’ingénierie le plus impressionnant d’Amérique du Sud a eu un impact écologique et social conséquent. Si la centrale permet d’économiser 500 000 barils de pétrole par jour, cette soif d’énergie a exigé d'importants sacrifices. Le lac réservoir qui s'est rempli en 14 jours, durant le mois d’octobre 1982, a inondé sous 100 mètres d'eau une grande partie de la vallée du fleuve Paraná, dont 1 500 km² de forêts primaires et des terres agricoles, où vivaient des milliers de familles paysannes et indigènes. Ces dernières ont été déplacées sans véritable compensation. Beaucoup d'agriculteurs brésiliens délogés se sont alors installés côté paraguayen, les terres étant moins chères. Un plan de sauvetage organisé par des volontaires écologistes a permis de sauver des milliers d’animaux de la noyade, mais la plupart ont disparu, en même temps que leur habitat. Le lac a également englouti la mythique Cascade des Sept Chutes (Saltos del Guairá), une succession de 18 chutes, dont 7 principales, considérée comme la plus grande et parmi les plus belles au monde.
Une visite guidée est proposée gratuitement aux visiteurs (passeport requis). Elle commence par un film assez « propagande » sur le barrage et la centrale, puis on vous emmène en bus jusqu’à un auditorium-mirador pour une vue panoramique sur le barrage. Les vendredis et samedis (à 18h30 en hiver, 19h30 en été) a lieu la Iluminación Monumental, un joli spectacle de lumières et musiques d'environ 30 minutes. C'est gratuit, mais il est nécessaire de réserver à l'avance (au plus tard le jeudi). Deux autres types de visites, dénommées « especial » et « técnica », sont plus techniques. Elles sont soumises à des conditions spéciales (nombre de personnes, ou fonctions) et permettent de pénétrer dans la centrale, pour observer de près les turbines. Ces deux visites spéciales nécessitent de réserver au moins une semaine à l’avance.
Modelo reducido. A 1 km du centre de visiteurs (de l'autre côté de la route), une réplique au centième de la centrale d'Itaipú. A ciel ouvert, la maquette mesure 280 m de long, pour 5 500 m² et a eu une fonction de simulation pour évaluer le bon fonctionnement du barrage. Accès sur réservation au centre de visiteurs.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
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Avis des membres sur COMPLEJO TURÍSTICO ITAIPÚ
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
Itaipu Dam is a hydroelectric dam on the Paraná River located on the border between Brazil and Paraguay. It's an amazing touristic spot where you learn about the big numbers in terms of engineering, construction and power generation. I leave to you the opinion about the environmental impact. We can discuss all day about that