LE TEMPLE D'ESHMOUN
Adossé à une colline dominant le fleuve el-Awali, le temple d'Eshmoun se dresse sur un grand podium, construit à la fin du VIe siècle av. J.-C., au pied d'une source aux vertus curatives. Dieu favori des Sidoniens, Eshmoun était, selon la légende, un jeune chasseur dont Astarté (déesse de la Fertilité) tomba amoureuse. Afin d'échapper à ses avances, Eshmoun se mutila mortellement. Astarté réussit cependant à le sauver et en fit un dieu que les Grecs assimilèrent ultérieurement à Asclépios, dieu de la Médecine.
Le temple, édifié au Ve siècle av. J.-C., fut - d'après les inscriptions phéniciennes retrouvées dans les fondations - restauré un peu plus tard par le roi Bodashtart. Un réseau de canalisations, installé à l'est du bâtiment, permet d'alimenter le bassin avec l'eau de la source sacrée. Autour du IIIe siècle av. J.-C., un second temple s'ajouta au premier. Onze statuettes d'enfants furent retrouvées à l'intérieur du temple. Consacrées au dieu guérisseur, elles étaient déposées par les parents d'enfants malades qui espéraient ainsi obtenir leur guérison. Elles sont aujourd'hui exposées au musée de Beyrouth.
A l'entrée du site, sur votre gauche, on remarque les fondations d'une basilique byzantine dont on distingue encore quelques ruines.
Une fois sur la voie romaine bordée de portiques (il ne reste que les bases), se trouve sur votre gauche une vaste cour dont le sol est couvert des restes d'un pavement de mosaïques représentant les Quatre Saisons. Un peu plus au nord, se trouvent les vestiges d'un secteur résidentiel.
Durant l'époque romaine et paléo-chrétienne (64 av. J.-C. à 330 apr. J.-C.), le site d'Eshmoun et ses eaux miraculeuses continuèrent d'attirer les pèlerins. Le sanctuaire fut à cette époque doté de la voie processionnelle, de bassins d'ablutions et d'un nymphée dont il subsiste à votre droite des mosaïques. Des sculptures représentant des nymphes en décoraient les niches.
A coté du nymphée, il est possible d'escalader l'escalier romain recouvert de mosaïques menant au podium. D'en haut, on peut se faire une meilleure idée globale du site.
Les vestiges d'un soubassement de forme pyramidale, dont il subsiste une courte volée de marches et un mur, sont les plus anciens du site d'Echmoun.
Le podium monumental appartient au temple construit par Echmounazar II alors que Saida était sous la domination des Achéménides, au cours du Ve siècle avant l'ère chrétienne et qui fut probablement agrandi par le roi Bodashtart dont les inscriptions ont été découvertes sur le mur de soutènement.
Un autre temple fut ajouté au complexe vers le IIIe siècle av. J.-C. On distingue une frise très abîmée par l'érosion représentant des scènes de culte, de chasse et de jeux d'enfants. Près de l'angle nord-ouest de ce temple se trouvent les restes d'un sanctuaire dédié à Astarté datant également de l'époque hellénistique. A l'intérieur de cette structure, se trouve un trône flanqué de deux sphinx ailés juchés sur un bloc monolithique et désigné généralement comme le « Trône d'Astarté ».
Au nord du sanctuaire d'Astarté, une autre petite salle couverte de mosaïques et gardée par un sphinx, aujourd'hui acéphale, fut ajoutée au complexe à une époque tardive. Une inscription date cette partie de 335 de notre ère.
Au nord-est du bassin attenant au Trône d'Astarté, se trouve une frise sculptée représentant des personnages, certains ivres, dont un tente de se saisir d'un coq. Chez les Grecs, il était courant d'offrir cet animal en sacrifice.
A l'angle sud-est du site, on remarque un système de canalisation qui amenait l'eau de la source vers toute une série de bassins qui servaient aux ablutions rituelles ou à l'immersion des malades.
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Avis des membres sur LE TEMPLE D'ESHMOUN
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