ELLORA CAVES
Le magnifique groupe de temples-grottes d’Ellora, appartenant au patrimoine mondial de l'Unesco, représente les trois religions dominantes de l’Inde et marque la phase finale des constructions dans la roche en Inde de l’Ouest. La coexistence harmonieuse du bouddhisme, de l’hindouisme et du jaïnisme illustre de belle façon l’universalité fervente des rois et des peuples de l’époque. La construction d’ouvrages de cette importance ne peut en effet voir le jour qu’en des périodes de paix et de prospérité. Le site compterait au total une centaine de grottes disséminées sur la colline Charanandri. Les 34 grottes ouvertes au public sont creusées dans une falaise de plus de 2 km de long. Le meilleur moment pour visiter le site est tôt le matin, avant l'arrivée des bus de touristes et de la chaleur.
Le temple Kailash (n° 16) : au bout de l'allée qui part en face du guichet d'entrée. Ce temple hindou taillé vers 760 sous l'égide du roi Krishna Ier de la dynastie Rashtrakuta est la plus grande structure monolithique du monde. Excavé de la falaise en basalte, il représente le mont Kailash, demeure de Shiva. Le temple mesure 45 mètres de long sur 30 mètres de large et on estime qu'il a fallu dégager pas moins de 400 000 tonnes de roches pour le faire naître. Les travaux auraient duré près d'un siècle. Le temple est entouré sur trois de ses faces par une galerie creusée dans la roche. Des passerelles en pierre permettaient de passer du temple aux galeries, mais elles se sont effondrées. Le plan reprend ce qui deviendra l'architecture dravidienne classique : une entrée (gopuram) débouchant sur un nandi mandapa (pavillon dédié à la monture de Shiva, le taureau, Nandi) et un sanctuaire abritant un linga (incarnation phallique de Shiva). À l'extérieur, une frise d'éléphants semble porter tout le poids du temple. L'originalité de ce temple, en plus d'être monolithique, est sa structure sur deux étages, le nandi mandapa étant relié au sanctuaire par une passerelle. Vous remarquerez l’extraordinaire travail de sculpture. Par endroits, on peut également observer des traces de peinture qui expliquent son surnom local : palais de couleur (ranga mahal). Au pied du temple, sur sa droite, un petit chemin grimpe jusqu'au sommet de la falaise, d'où vous pourrez apprécier la vue et visualiser le travail de titan accompli. Méfiez-vous des langurs qui squattent le site en nombre.
Les grottes bouddhiques (n° 1 à 12) : l'ensemble de ces grottes sont des viharas (lieux de vie des moines) à l'exception de la grotte n° 10 qui est un chaitya (temple). La grotte n° 2 renferme une représentation de Bouddha impressionnante, ainsi que de belles colonnes sculptées. L'immense grotte n° 5 devait servir de réfectoire ou de lieu d'assemblée, comme en témoignent les bancs de pierre au sol. La grotte n° 6 offre de belles représentations de Tara. Dans la grotte n° 8, le sanctuaire est détaché du mur du fond, pour la première fois. La grotte n° 10 est exceptionnelle pour son plafond, sa grande statue de Bouddha et ses bas-reliefs. Creusée vers le VIIIe siècle, c'est un des plus beaux chaitya d'Inde. Les grottes n° 11 et n° 12 sont beaucoup plus impressionnantes par leur taille. Creusées au VIIIe siècle, il est possible que les sculpteurs aient voulu entrer en compétition avec les temples hindous de la même époque. Dans la grotte n° 12, l'immense Bouddha actionne la Roue de la Loi.
Les grottes hindoues (n° 13 à 29) : beaucoup plus grandes, plus ornementées et d'une bien meilleure exécution que les grottes bouddhiques, les grottes hindoues témoignent d'une ambition prosélyte. Ravana-ki-Khai (n° 14) était un vihara converti en temple hindou au cours du VIIe siècle. Jolis bas-reliefs sur les parois latérales. Dashavatara (n° 15) est l'un des plus beaux temples d'Ellora. Taillé sur deux étages, le rez-de-chaussée est peu décoré. L'escalier mène à une cour au centre de laquelle trône un pavillon central qui devait abriter Nandi (monture de Shiva). Il est orné à l'extérieur de reliefs et de pilastres, ainsi que de garas, les nains ventrus serviteurs de Shiva (sur la corniche). À l'intérieur, des reliefs représentent Shiva, Vishnou ou ses avatars. Rameshvara (n° 21) illustre l'importance des fleuves sacrés que sont le Gange et la Yamuna par des allégories : Ganga chevauchant un monstre marin, notamment. Les grottes n° 17 à 20 et n° 22 à 28 ne présentent pas d'intérêt majeur. Elles étaient probablement de simples monastères. La grotte n° 29, Dhumar Lena, est l'une des premières grottes hindoues. Il y coule une superbe cascade pendant et après la mousson. Elle est fermée au public jusqu'à nouvel ordre car les chemins d'accès y menant sont dangereusement érodés.
Les grottes jaïnes (n° 30 à 35) : les grottes jaïnes datent des IXe et Xe siècles. De taille plus réduites que les autres grottes du site, elles témoignent de l'ascétisme du mouvement jaïn. Pour autant, elles présentent de nombreux détails sculptés d'une rare finesse d'exécution. La grotte n° 30 ou Chhota Kailash et la grotte n° 33 appelée Jagannath Sabha retiendront votre intérêt pour leur sanctuaire. La plus intéressante sans aucun doute la grotte n° 32, Indra Sabha, creusée dans la roche sur deux étages. Ne manquez pas la fleur de lotus qui orne le plafond du rez-de-chaussée et la représentation d'Ambika au 1er étage, chevauchant un lion sous un manguier couvert de fruits. L'accès à la grotte n° 34 se fait par la grotte Janagannath Sabha. Un bus gratuit fait la navette entre l'entrée du site et les grottes jaïnes.
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