« Les torrents dévalent du Djurdjura vers le Sebaou à travers des failles creusées dans le calcaire et le schiste perpendiculaires à la vallée », écrivait Mouloud Feraoun, l’écrivain assassiné par l’OAS en 1962. Le massif du Djurdjura s’étend sur près d’une cinquantaine de kilomètres. Trois sommets élevés le hérissent : le Lalla Khedidja (2 308 m) à l’est du massif, le Ras Timedouine (2 305 m) au centre et le Djebel Heidzer (2 164 m) au-dessus de Bouira. Plusieurs routes, pas toujours carrossables, y pénètrent. Les Romains l’appelaient la montagne de fer autant pour la nature de son sol que pour le caractère de ses habitants réputés farouches résistants à tout envahisseur.Au plus simple, la N15 effleure le massif par l’est en longeant le lac de retenue du barrage de Taksebt, traverse Larbaa Naït Irathen puis Aïn El-Hammam avant de monter vers le col de Tirourda (1 750 m) et rejoindre la N26.Les 90 km de cette voie traversent de somptueux paysages. Larbaa Naït Irathen domine la plaine qui descend jusqu’à la mer de ses 900 m de hauteur. Idéalement située sur un piton rocheux, elle a servi de poste militaire dès les débuts de la conquête française et s’est vue coiffée du fort national, une forteresse construite dans les années 1850 pour surveiller la Kabylie difficilement conquise. Les villages des environs immédiats de la ville qui porte aujourd’hui le nom de la tribu des Aït Irathen sont réputés pour la production de poteries utilitaires dont la forme est étudiée pour s’adapter aux hanches des femmes, éternelles porteuses d’eau.Plus loin sur la N15, Icherridene est la capitale des cerises qu’on célèbre au mois de juin au cours d’une fête qui s’achève par un concours entre producteurs de cerises. La petite ville a connu au cours de son histoire des épisodes tragiques, des soulèvements populaires sévèrement réprimés.A près de 1 800 m d’altitude, Aïn El-Hammam, construite à flanc de paroi, est connue pour sa production de tapis aux couleurs vives.A quelques kilomètres au nord-est de la petite ville, par la route N71 qui rejoint la route de Bejaïa, le village de Aït Hichem réunit chaque année producteurs et amateurs de tapis et de tissages berbères.Quelques kilomètres plus loin, on aperçoit, perché sur un piton, le village de Koukou, assez représentatif des villages kabyles. A voir également dans les environs la grotte Du Macchabee où dort une intrigante « momie » et une grotte jonchée de squelettes de singes, le cimetière des Singes.De retour sur la N15, on peut également emprunter la minuscule W17, sur la gauche avant d’entrer à Aïn El-Hammam, qui descend par des lacets serrés jusqu’à Djemaa dont les eaux canalisées alimentent Aïn El-Hammam et ses environs.Peu après l’oued, la W17 rejoint la N30 et Béni Yenni, un ensemble de hameaux dispersés en altitude (Aït Lahcene, Aït Larbaa, Taourirt Mimoun Et Agouni Ahmed).Au départ de Tizi Ouzou, la deuxième route, la N30, passe toujours par le barrage de Taksebt qui retient les eaux d’un petit lac et mène au cœur même du massif du Djurdjura en passant à proximité de Beni Yenni, un village à 900 m d’altitude connu pour l’habileté de ses artisans, joailliers depuis des générations. Profitez de cette visite pour faire le plein de bijoux kabyles colorés à des prix imbattables.A une vingtaine de kilomètres au sud et après plusieurs épingles à cheveux, on doit choisir, au niveau de Tizi N’kouilal, entre continuer vers le sud et passer au pied du Lalla Khedidja, le plus haut sommet du massif, ou emprunter la N33 qui mène par une suite vertigineuse de belvédères à la station de montagne de Tikjda (1 475 m) au pied de l’Akouber réputé pour la durée de son enneigement avant de descendre doucement vers Bouira (525 m). Cette route est souvent fermée en hiver pour cause de neige, mais est magnifique et nous emmène bien loin… A Tikjda, comme ailleurs, les installations ne permettent plus de skier sur les pistes. En hiver, on ne vient ici que pour « voir la neige » et apprécier le calme feutré.A 20 km au sud de Tizi Ouzou, sur la route de Beni Douala, sur une petite route qui descend parallèlement à la N30 vers Ouadhia, une stèle commémore l’assassinat par « un groupe armé non identifié » du chanteur kabyle Matoub Lounès.Par cette route, la N33, on a traversé en partie le parc national du Djurdjura (superficie : 18 500 ha). Il a été créé en 1983 pour protéger le massif qui, de sommets enneigés en forêts épaisses, de gorges en vallons, du lac aux hauts plateaux, abrite une belle quantité d’espèces animales dont le singe magot, l’aigle botté, le sanglier, l’hyène rayée, le faucon ou le héron cendré… On y aperçoit même des loups.A l’ouest de Tizi Ouzou, la N25 contourne le massif du Djurdjura avant de rejoindre la N5 pour Bouira. A Draa El-Mizan, prendre à gauche la route qui mène à Boghni. A une dizaine de kilomètres au nord du village tapi au fond d’une vallée sous le regard d’un ancien fort ottoman, on arrive à Souk El- Khemis (« marché du jeudi »), un hameau qu’on reconnaît à sa pancarte signalant une Maison de l’artisanat. Il s’agit de ce qu’on appellerait en France un écomusée. L’intérieur d’une maison kabyle typique y a été reconstitué où on retrouve parmi les objets usuels à peu près l’ensemble de la production artisanale de la région (poterie, bois, tissage…) dont la plus connue est la poterie de Maâtkas. Maâtkas désigne le territoire compris entre Tizi Ouzou et Boghni, au sud, autour de la daïra sur la route W128. Une partie de l’économie de la région repose traditionnellement sur la poterie produite essentiellement par les femmes Aït Khlil, Aït Smaïl et Aït Kheir. Fabriquées à partir de l’argile rouge qu’on trouve sur place, ces poteries vernissées sont réputées pour leurs formes et leur décoration qui utilise au mieux la symbolique berbère. Chaque année, au mois de juin, une grande fête réunit les potières de tous les villages.Au sud de Boghni, une petite route souvent enneigée en hiver mène à la station de montagne de Talaguilef, à près de 2 000 m d’altitude, en lisière d’une forêt de cèdres et de chênes.Important. Cette zone montagneuse de la Kabylie reste peu sûre et nous vous recommandons de ne pas vous y rendre seul et de bien vous renseigner auprès des autorités locales et de la police avant tout déplacement dans ce massif. C'est là que l'otage français Hervé Gourdel a été enlevé puis assassiné en septembre 2014. La plus grande prudence s'impose donc, même si depuis les années 1990 aucun Français n'avait plus été victime d'enlèvement en Algérie.

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