Pouvoir voler est le rêve de beaucoup d'entre nous. Visiter l'Alaska, ses terres sauvages, ses montagnes impressionnantes et sa faune luxuriante, en est un autre, pour sûr. Je réalisais déjà mon premier rêve après avoir passé 10 jours à voyager entre Anchorage et Fairbanks, en passant par l'emblématique Parc Denali - le plus célèbre et le plus visité de l'état - alors lorsqu'on m'a proposé de monter à bord d'un hydravion et de décoller pour survoler ce parc majestueux, mon coeur s'est emballé !
En redescendant vers Anchorage, je me suis arrêtée à Talkeetna, porte d'entrée du parc lorsque l'on vient du sud (même si pour avoir accès aux premières randonnées, il vous faudra rouler encore deux bonnes heures). Je n'ai pas regretté d'avoir pris mon envol depuis ce petit village touristique. Les prix y sont en effet sensiblement moins chers qu'à Denali même, mais en plus, on a l'embarras du choix sur la taille des charters.
J'ai arrêté mon choix sur N2 Alaska, sur une petite entreprise dirigée par David Hicks, pilote avéré depuis plus de 30 ans. J'ai choisi d'être seule à bord de son hydravion Cessna 185 car je souhaitais que cette expérience m'appartienne totalement. Nous avons d'abord décollé depuis le lac Christiansen avant de survoler une diversité de paysages à couper le souffle jusqu'au Parc Denali : toundra, taïga, vallées profondes, jusqu'aux glaciers et sommets du parc, dont la superficie équivaut à 4 départements français. Un écosystème parmi les plus riches du monde s'offrait à nous. Au milieu des arbres, des fougères et des lichens, il nous a été donné d'observer quelques élans, mais il n'est pas rare d'apercevoir des grizzlis, des ours noirs, des caribous, des mouflons, et même des lynx, plus difficiles à repérer, mais pas impossible grâce à l'oeil expert de David.
Passé One Shot Pass, le paysage est passé de magnifique à grandiose alors qu'on s'approchait des montagnes. A 4000 mètres d'altitude, les pins géants avaient l'air d'allumettes. Les belles rocheuses en revanche, étaient toujours aussi majestueuses, massives, avec le mont Denali culminant à 6100m. Pendant la haute saison (mai-juin), on observe un flot continu d'alpinistes venus gravir la plus haute montagne du continent Nord-Américain.
C'était un jour ensoleillé, et le blanc des sommets enneigés rendait les paysages étincelants. David a été d'une précision incroyable quant aux informations sur le parc, son histoire, sa faune, sa géologie, nommant chaque lieu que nous survolions : Base Camp niché au creux du Kahiltna Glacier, le pic le plus vertigineux Wickersham Wall, l'étendue étincelante du Don Sheldon Amphitheater et le Ruth Gorge sur le chemin du retour, avant un atterrissage en douceur sur le lac.
Bien que j'eue le sentiment que le temps avait été suspendu, perdue par moment dans le silence et la contemplation, il a bien fallu me rendre compte qu'1h30 avaient passé depuis le décollage. C'était indéniablement le clou du voyage et l'expérience valait largement chaque centime investi.